Pendant ce temps à Nashville, un procès en vue pour la franchise
C\’est Nate Raue, journaliste au Tennessean, qui nous rapporte les derniers faits concernant le conflit ouvert entre les propriétaires de l\’équipe de hockey phare du Tennessee. Cette affaire, questionnant la stabilité du groupe d\’investisseurs détenant la franchise, éclot dans un contexte pourtant très positif du côté de \ »Music City\ ». Sportivement, les hommes de Peter Laviolette viennent de conclure le plus long parcours en séries de toute l\’histoire de la jeune formation, et l\’adhésion populaire des partisans semble se solidifier aux abords de la Bridgestone Arena. Ainsi, les bénéfices engrangés par la holding à la tête de l\’organisation sont à la hausse, et ce depuis 6 ans. Sur le papier, les Preds ont donc tout de la franchise d\’expansion à succès.
Mais voilà, le spectre judiciaire au sommet de l\’organigramme financier de l\’équipe est de retour, près de 7 ans après la condamnation de l\’ancien co-propriétaire William \ »Boots\ » Del Biaggio III à 8 ans d\’emprisonnement. Et c\’est David Freeman qui vient d\’allumer la mèche, l\’investisseur réclamant 250 M$ à l\’organisation actuellement dirigée par Tom Cigarran, président et gouverneur. Ce dernier se trouve justement être au centre de la polémique, Freeman l\’accusant d\’avoir dissimuler des détails financiers qui auraient du être portés à sa connaissance. Sans avoir un aperçu complet de la situation pécuniaire de l\’équipe, il n\’aurait ainsi pas pu se conformer aux requêtes financières imposées aux investisseurs, dans l\’optique de couvrir les frais de certaines opérations. En conséquence et d\’après la plainte déposée par l\’ancien président de la franchise, ses parts au sein de la holding furent progressivement diluées à partir de l\’année 2010. D\’après lui, il possédait encore 48% des parts à cette date fatidique. Son objectif serait donc de récupérer ces 48% à l\’issue du procès. Il ne stipule par ailleurs pas le pourcentage actuel lui appartenant. Parallèlement, la poursuite vise également le recouvrement d\’une somme lui étant dû du fait de son implication dans l\’élaboration d\’un prêt auprès du groupe CIT; au moment de la fraude Del Biaggio.
L\’image de Freeman semble être au cœur de l\’affaire, comme le rapporte Raue dans un autre article : est-il réellement le facteur x ayant permis le maintien du hockey LNH dans la capitale du Tennessee, au moment où l\’équipe connaissait ses plus grands tumultes ? Gageons que l\’équipe s\’emploie plutôt à minimiser l\’importance de l\’investisseur. Par voie de communiqué, l\’état-major de l\’organisation a qualifié la poursuite de \ »frivole\ ». Notons également que la plainte déposée par Freeman semble confirmer que ses griefs ne sont pas envers l\’entité des Preds, mais bien à l\’encontre du président Tom Cigarran. Il n\’aurait cependant pas eu d\’autre choix que d\’attaquer la franchise, dans l\’optique d\’atteindre son haut-dirigeant.
Avec toutes les précautions à prendre concernant la véracité des faits présentés, la poursuite semble illustrer à quel point Nashville a frôlé la banqueroute pure et simple en 2008. Un an plus tôt, le propriétaire originel, Craig Leipold (aujourd\’hui à la tête du Wild) a fait part de sa volonté de vendre l\’équipe, celle-ci accumulant les bilans financiers médiocres au fil des saisons. D\’après la déposition de Freeman, c\’est avec un groupe d\’investisseurs locaux qu\’il a permis le maintien de l\’équipe d\’expansion dans le Tennessee, sortant 36 M$ de sa poche, et contrant la proposition de rachat d\’un milliardaire canadien souhaitant apparemment déménager la formation. Parmi le groupe de sauveurs, Boots Del Biaggio. Lorsque celui-ci se retrouva dans le collimateur de la justice, c\’est Freeman qui aurait; selon lui, endossé les garanties envers les entreprises ayant prêté à la franchise, CIT et Fritch. Un imbroglio financier s\’en suivi, conduisant finalement Cigarran a revêtir le costume de président.
Le conflit ouvert entre les deux hommes rejaillira-t-il d\’un impact néfaste sur les Prédateurs ? Un homme doit en tout cas se poser la question. Il se nomme Gary Bettman. Le commissaire américain de la LNH aurait reçu les plaintes de Freeman, lequel reste cependant convaincu que son avis demeure biaisé par son obligation de préserver la santé des équipes du circuit, et ainsi briser les dissensions.
En somme, la complexité du dossier risque bien de créer un nouveau feuilleton concernant l\’actionnariat des Preds, ce qui pourrait bien faire revivre des moments pénibles à une base de partisans déjà exposée à de pareilles polémiques, au moment où l\’équipe semble pourtant fièrement se dresser comme une force émergente au sein de la Conférence Ouest.
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