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Carnets d\’Europe | Découvrez le HV71 et ses trois espoirs qui pourraient bien s\’imposer en LNH

La SHL représente le plus haut niveau du hockey suédois et bataille, avec la LNA Suisse, pour le titre officieux de meilleure ligue d\’Europe hors-KHL. En son sein, c\’est le Frölunda Göteborg, l\’ancienne équipe d\’Artturi Lehkonen, qui règne en maître avec une récolte 59 points, soit plus de 11 longueurs d\’avance sur son dauphin, le Brynäs IF. Mais au-delà de la grande supériorité affichée par les Indians, d\’autres organisations s\’illustrent en développant un hockey de qualité et en alignant dans leurs groupes quelques espoirs très intéressants à suivre. Aujourd\’hui, nous vous proposons de découvrir le HV71.

Une équipe au style offensif brillant

Basé à Jönköping sur les bords du Lac Vättern, le Husqvarna Vätterstad 1971 (alias HV71) est, comme son nom l\’indique, intimement lié à la marque de motos et autres tronçonneuses fleuron de l\’industrie suédoise, qui reste son principal sponsor maillot. Sportivement, le club développe, sous la houlette du coach Johan Lindbom, un hockey très agréable à voir, typiquement adapté aux surfaces de jeu européennes. Riche en déplacements Est/Ouest, le style HV71 se caractérise par une excellente circulation du disque couplée à une certaine pression contre les bandes. Un échec avant intelligemment dosé, qui demeure un élément important des longues phases de possession distillées par les locataires de la Kinnarps Arena en zone adverse.

Avec 76 buts en 27 matchs, le club phare de Jönköping se place dans le Top-5 des meilleures attaques de SHL, complétant également le quinté de tête au classement général. Récemment, le groupe de Lindbom a cependant enchaîné quelques performances décevantes, perdant hier soir face à l\’ogre Frölunda (2-1, malgré un deuxième tiers de grande qualité) ou concédant une dure défaite au début du mois sur la glace des Redhawks de Malmö (4-0). Un revers qui fut d\’ailleurs symptomatique des faiblesses de l\’HV71 en zone offensive, avec de terribles défauts à la finition, qui gâchent les nombreuses chances que les Jaune et Bleu parviennent à se créer collectivement. Et face à une équipe aussi hermétique et pragmatique que Malmö, ce genre de lacunes ne pardonne pas.

Côté effectif, HV71 mise en partie sur des trentenaires expérimentés, tels que l\’enfant du club, Martin Thörnberg (meilleur pointeur des siens avec 10 buts et 6 passes) ou Pär Arlbrandt. On retrouve également une vieille connaissance de LNH, l\’ancien attaquant des Devils (24ème choix au total lors de l\’encan amateur de 2008) Mattias Tedenby, qui se repose sur des qualités d\’accélération et une vision du jeu collant parfaitement au hockey version Jönköping. Cependant, et comme nous allons maintenant le découvrir, l\’alignement de ce club est loin d\’être uniquement composé de vétérans…

Ces 3 espoirs qui rêvent de LNH

Erik Brännström / 17 ans / D

Nous vous en parlions déjà il y a quelques mois dans notre article consacré à la Ligue des Champions de Hockey, dressant alors le portrait d\’un jeune arrière précoce au leadership affirmé, plusieurs fois affublé du capitanat dans les diverses sélections d\’espoirs suédois. Éligible pour le prochain repêchage, Brännström est projeté en milieu de deuxième ronde par la plupart des sites de prédiction. Doté d\’un gabarit plutôt moyen pour son âge (5\’10\’\’, 172 livres), il paye ainsi son manque de force physique, relativement pénalisant chez les professionnels. Cela n\’a cependant pas empêché HV71 de l\’aligner 13 fois cette saison avec l\’équipe première, le jeune Erik parvenant à amasser 1 aide en SHL, en plus d\’un différentiel positif de +2. À côté de ça, il est également apparu 18 fois au niveau junior avec son club, cumulant 8 assistances et 13 buts pour un total de 21 points.

Plus jeune joueur à avoir disputé un match avec les pros dans l\’histoire de l\’HV71 (l\’an passé, à l\’âge de 16 ans), Brännström se distingue donc par son excellent sens du jeu, ainsi qu\’une vraie lucidité dans ses choix de passes. Patineur rapide, il se fond dans le moule de l\’arrière de taille moyenne moderne, capable de bien contribuer offensivement. À l\’avenir, son principal défi sera de compenser son manque de robustesse par un jeu de corps intelligent, tout en ne négligeant pas sa défense avec le bâton. En SHL, Brännström a également fait montre d\’une résilience bienvenue au moment de défier des athlètes plus âgés, ce qui témoigne aussi de ses capacités de leader, généreux et déterminé. En revanche, sa naïveté et sa stature lui jouent parfois des tours, tandis que son jeu Est/Ouest, qui s\’accorde avec le collectif de l\’HV71, s\’avère souvent à risque. Il peut donc lui arriver de concéder des revirements. Lors de ses courtes apparitions dans l\’élite suédoise, Johan Lindbom l\’a notamment associé à Christoffer Persson, un arrière défensif intimidant, parfait contrepoint au style plus enlevé et mobile de la jeune pépite.

Comme beaucoup avant lui, Erik Brännström sera donc confronté à la même problématique que la plupart des défenseurs misant sur leur qualité de patinage et leur sens du placement: sera-t-il capable de faire valoir ses atouts face à des adversaires plus forts et plus rapides? Dans son cas, sa précocité incite tout de même à l\’optimisme, alors qu\’il semble avoir prouvé, tout au long de son parcours de formation, que ses entraîneurs pouvaient compter sur lui pour le voir prendre ses responsabilités.

Lias Andersson / 18 ans / C-AG

Le gros client de l\’année chez les espoirs de Jönköping. Attaquant déjà bien développé (5\’11, 198 livres), Lias Andersson est attendu de pied ferme au prochain repêchage, où certains sites spécialisés le prédisent aux portes du Top-10. Se présentant comme l\’une des vedettes d\’Équipe Suède pour les championnats du monde junior, il est issu d\’une famille de hockeyeurs bien implantée dans son pays, puisqu\’il n\’est autre que le fils de Nicklas Andersson, un ancien choix de quatrième ronde des Nordiques, qui a connu ses meilleures années dans la LNH avec les Islanders. Son oncle, Mikael Andersson, a lui évolué durant 15 saisons au sein du circuit Bettman, portant notamment l\’uniforme des Sabres, des Whalers et du Lightning.

Avec cette belle ascendance derrière lui, le jeune Lias n\’a donc pas eu grand mal à s\’imposer au pays des Trois Couronnes, dynamitant totalement le niveau junior l\’an passé chez les -20 ans de l\’HV71 (24 buts, 35 assistances, 59 points et un ratio de +17 en 37 rencontres). Cette saison, il passe le plus clair de son temps en SHL, cumulant pour l\’heure 24 apparitions chez les pros, pour une honnête récolte de 5 buts et 4 assistances. Une transition assez réussie face à une concurrence incroyablement plus rude, mais qu\’Andersson parvient à dompter grâce à son style efficace dans de multiples facettes du jeu, comme l\’expliquait, en octobre dernier, le directeur du recrutement européen de la LNH, Goran Stubb:

« C\’est un attaquant très talentueux des deux côtés de la patinoire, capable de très bons enchaînements avec la rondelle » expliquait-il à Adam Kimelman, de NHL.com « Il fait preuve d\’une excellente attitude, travaille fort dans tous les sens du jeu. Il a de bonnes mains, se montre efficace dans la zone offensive et sait à la fois lancer et créer des opportunités de tirs pour ses partenaires. »

Un profil très complet donc, capable d\’assurer dans la plupart de petites tâches de l\’ombre qui rendent un attaquant indispensable à son équipe. Et un panel d\’aptitudes qui pourrait lui permettre, à terme, de pivoter un trio chez les professionnels:

« Je pense qu\’il était notre meilleur joueur de centre sur les trois matchs » déclarait à NHL.com le coach d\’Équipe Suède junior, Tomas Monten, dans la foulée de quelques rencontres d\’exhibition survenues cet été dans le Michigan « Il est plus grand, un peu plus fort. Il est extrêmement bon sur les mises au jeu, mais c\’est aussi un vrai joueur offensif. »

Si, à l\’instar de l\’ensemble de ses équipiers au HV71, il semble parfois un peu limité à la finition et dans ses duels face aux gardiens adverses, cela reste assez logique compte tenu de son jeune âge et de son inexpérience. Il en va de même pour son intensité défensive, parfois douchée face à des adversaires plus expérimentés, mais qui reste cependant une part importante de son jeu. Ainsi, c\’est donc cette combinaison de résilience, de technique et de Q.I. Hockey qui feront de lui un joueur à surveiller en vue des prochains mondiaux et du Repêchage 2017.

Kevin Stenlund / 20 ans / C

Sélectionné au 58ème rang de l\’encan amateur 2015 par les Blue Jackets de Columbus, le jeune centre suédois poursuit tranquillement son développement en SHL sur la glace de la Kinnarps Arena. Très complet, Stenlund possède de très bonnes mains et sait faire parler son beau gabarit (6\’4\’\’, 201 livres) pour s\’imposer contre la bande. Doté d\’une longue portée, il capte, contrôle et protège très bien la rondelle. Sûr de lui techniquement, il se montre capable de bien faire circuler le disque grâce à son intelligence de jeu, écoulant notamment du temps sur la supériorité numérique de Jönköping. Capable de combiner robustesse et subtilité, Stenlund s\’impose déjà comme un joueur plein de ressources chez les professionnels, en possédant une réelle capacité à prendre l\’ascendant sur les défenseurs adverses, aux abords de la cage.

Cette année, après 24 apparitions en SHL, le jeune Kevin compile 8 buts et 4 assistances pour une douzaine de points, en plus d\’un filet et deux passes lors de ses quatre apparitions en Ligue des Champions de hockey. Petit à petit, Stenlund prend du galon au sein de l\’HV71 et voit son temps de jeu augmenter, son style collant parfaitement aux préceptes de Johan Lindbom: un échec avant intelligent, doublé d\’une vraie capacité à bien faire circuler la rondelle. Parfois associé à ce petit diable de Mattias Tedenby, Stenlund trouve en lui un équiper rapide et audacieux, qui exploite à merveille ses bonnes passes et profite de sa force de dissuasion sur le plan physique. Bien qu\’il ne soit pas le patineur le plus explosif de sa formation, Stenlund a cependant gagné en vitesse au fil des ans, mais pourrait encore améliorer son tir (notamment du poignet).

Actuellement, notre homme se montre au niveau de la SHL, sans pour l\’heure se transcender et s\’affirmer comme un futur hockeyeur de Ligue Nationale. Néanmoins, son profil assez complet et la régularité de sa courbe de progression en font toujours un espoir intéressant pour les Blue Jackets, pour peu qu\’il parvienne, dans un avenir proche, à gagner en mobilité dans ses déplacements et en efficacité dans ses lancers.

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Commentaires

  1. mat.para

    J'adore ces textes ! On en apprend tellement plus sur ce qui se passe sur le continent voisin puisqu'on en entend pas souvent parler ici !
  2. NashvilleFrance

    @mat.para Merci vieux, ça fait plaisir ! Je vais tenter d'en faire d'autres d'ici les prochaines semaines en axant toujours sur les jeunes joueurs suédois et finlandais qui pourraient débarquer en Amérique du Nord à moyen terme. La SHL c'est plus facile à voir pour moi (au niveau horaires) que la LNH, donc du coup j'ai pensé que ce serait sympa d'en profiter pour parler un peu de ce qui se passe sur notre Vieuc Continent !
  3. mat.para

    Petite question d'ailleurs !!! Le fonctionnement de la SHL m'est plutôt inconnu. Si je comprends bien, ces joueurs s'alignent dans la SuperElit, mais sont parfois rappelés dans la SHL ? SHL = LNH et SuperElit = LAH ? Ma compréhension est-elle juste ?
  4. NashvilleFrance

    @mat.para C'est un peu plus subtil que cela ! En réalité, la SuperElit correspond au niveau junior, avec des joueurs de -20 ans. Le fait est que, en Europe, le fonctionnement des ligues sportives est différent du modèle nord-américain, puisque la formation des joueurs est gérée directement par les clubs. Donc du coup, les juniors s'alignent avec l'académie de leur club (ici, le HV71) au sein du championnat national -20. Un peu comme si les équipes de LNH formaient directement leurs espoirs quoi, d'où le fait qu'il n'y est pas de repêchage en Europe. Ce qu'il faut également garder en tête, c'est qu'à l'instar du soccer, les plus mauvaises équipes sont aussi menacées de relégation. Par exemple le potentiel 2ème choix du prochain repêchage, Timothy Liljegren, joue avec le Rögle BK, qui est actuellement 13ème sur 14. L'équipe risque donc de quitter la SHL l'an prochain en étant rétrogradée en Allsvenskan, le deuxième niveau du hockey suédois. À l'inverse, les meilleures équipes de cette 2ème division seront promues en SHL. Du coup, l'existence de cet échelon inférieur offre aussi la possibilité au club de l'élite de prêter leurs joueurs afin de poursuivre leur développement. Imaginons le cas d'un joueur trop vieux pour jouer en SuperElit avec les juniors, mais qui n'arrive pas à s'imposer en SHL, son équipe peu donc faire le choix de le prêter en Allsvenskan pour qu'il y retrouve plus de temps de glace, avant de le récupérer à la fin de l'année. Du coup, à cet égard, la Allsvenskan présente donc quelques similarités avec la LAH, comme la deuxième ligue professionnelle du pays. Voilà, j'espère que ça a répondu à tes interrogations. C'est vrai que c'est une organisation un peu différente de celle qui caractérise l'Amérique du Nord, l'Europe ayant calqué le modèle du soccer. Désolé pour le pavé, mais bon, j'ai un peu 9h de route dans les guibolles, donc j'ai essayé d'être aussi clair que possible :)
  5. mat.para

    Wow merci vieux !!! Je suis moins dans le brouillard !!

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