Une charge de travail trop lourde pour Martin Jones, selon un ancien gardien de l’organisation de San Jose
Jeudi soir, les Sharks se sont inclinés devant les Oilers malgré une avance de 1-0. L’escadron de Connor McDavid a répliqué avec quatre buts sans riposte, dont deux en provenance du défenseur Andrej Sekera. Ce match relevait de la plus haute importance avant la pause du Match des Étoiles, puisque les Oilers se collent maintenant à égalité avec ces mêmes Sharks au premier rang de la division Pacifique. Malgré la domination qu’impose la troupe de Peter Deboer ces derniers temps, avec une fiche de 7-3 lors des dix dernières rencontres, il semble qu’on en demande beaucoup à Martin Jones. Avec 50 parties au compteur jusqu’ici, les Sharks ont donné le filet à Jones pour 42 matchs, le plaçant ainsi au troisième rang de la ligue à ce chapitre. Seuls Cam Talbot (45) et Peter Budaj (42) devancent le cerbère de San José. Si le duel d’hier exposait deux des gardiens les plus utilisés et par le fait même, deux équipes qui n’ont pas la chance de compter sur un auxiliaire, deux gardiens, dont un ancien gardien des Sharks, se sont prononcés sur la gestion des gardiens à San Jose cette saison.
Un auxiliaire avant qu’il ne soit trop tard
Plus tôt dans la semaine, nous évoquions déjà la possibilité aux Sharks de se dénicher un auxiliaire pour venir en renfort à Jones. Toutefois, la réalité du plafond salarial rend la tâche plutôt difficile pour Doug Wilson. Cette fois, ce sont Brian Boucher, ancien gardien des Sharks de 2007 à 2009, et Martin Biron qui soulèvent le point quant à la gestion des gardiens. Sans critiquer le travail de Deboer, les deux anciens cerbères sont inquiets pour les éventuelles séries éliminatoires:
«C’est beaucoup trop (2419 minutes sans la partie d’hier). Si l’organisation ralentit son utilisation pour conclure la saison à 62 rencontres, là ce sera correct. Toutefois, garder ce rythme sera très difficile puisqu’en séries, tu as besoin de ton gardien partant tous les soirs. Tu ne gagnes pas la Coupe avec un gardien de 70 parties et plus,» explique Boucher dans un billet de Kevin Kurz, du CSN Bay Area.
En plus des nombreuses rencontres entamées par Jones, plusieurs de celles-ci se sont conclues en temps supplémentaire. Malgré tout, l’ancien auxiliaire des Kings se débrouille à merveille avec une moyenne de buts alloués de 2,25 et une efficacité de 0,916. Toutefois, l’impact se fera sentir plus à long terme et pourtant, ce n’est pas comme si l’auxiliaire actuel ne faisait pas le travail. En effet, Aaron Dell présente un excellent dossier de 6-2 avec une moyenne de 1,97 ainsi qu’une efficacité s’élevant à 0,930. Si la confiance de l’entraîneur ne semble pas tourner en faveur de Dell, ses performances convaincront Doug Wilson de ne pas se tourner vers le marché des échanges pour combler un trou qui n’en est pas un au final.
«Je crois qu’une telle charge de travail était à prévoir en ce qui à trait à l’utilisation de Jones,» ajoute Martin Biron dans le billet de Kurz. «Depuis ses premiers pas dans la LNH à titre d’auxiliaire, il semble s’être entraîné pour jouer à la tonne. Je crois que s’il entame 65 parties cette saison, ce ne sera que bénéfique.»
Les paroles tempérées de Martin Biron sur le sujet touchent un bon point. Depuis qu’il a éclot à Los Angeles, Jones se préparait à devenir un éventuel gardien partant en suivant le sillage de Jonathan Quick. Celui-ci étant habitué à voir de nombreuses minutes, il n’y avait pas meilleur mentor pour l’actuel gardien des Sharks. Également, si l’on compare avec certains autres gardiens, Jones n’a pas eu de Coupe du monde en début de saison. Des gardiens comme Carey Price, Sergei Bobrovsky, Tuuka Rask ou Henrik Lundqvist ont tous une charge de travail élevée cette saison en raison de ce tournoi, mais cela ne parait pas dans les statistiques officielles de la saison régulière. Seule charge supplémentaire de Jones: il en sera à sa première présence en carrière au Match des Étoiles.
Enfin, avec sept matchs aller-retour dans le dernier droit de la saison, Deboer pourra maintenant utilisé Dell plus souvent que ce qu’il ne l’a fait jusqu’ici. Si Dell entame au moins l’un des matchs à chaque programme double et qu’on extrapole le nombre de départs de Jones selon un tel scénario, le total de matchs joués de celui-ci s’élèvera à 68. Un cumulatif qui demeure tout de même un peu haut, même pour un gardien qui n’a pas disputé cinq ou six rencontres de plus avec la Coupe du monde. Toutefois, nous serons plus en mesure d’en juger les impacts lors des prochaines séries éliminatoires, d’autant plus que les Sharks sont à nouveau considérés comme étant des aspirants sérieux.
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