Alain Vigneault risque fort bien de ne pas être l’homme de confiance dans le «plan» de Jeff Gorton
Récemment, le directeur-général des Rangers, Jeff Gorton, publiait une lettre à l’intention des partisans à l’effet que les prochains mois seront plus difficiles. En effet, Gorton a annoncé publiquement que l’organisation se lançait dans un virage jeunesse, tout en affirmant que «de nombreux visages familiers de l’équipe pourraient quitter les Rangers sous peu.» De là, les spéculations ont démarré. Nash, McDonagh, Grabner… Même Mats Zuccarello a avoué au réseau TSN qu’il est plutôt difficile de dormir par moment avec toutes les rumeurs qui circulent. L’impact positif de toute cette honnêteté s’est fait sentir du côté des partisans, mais il en est une tout autre histoire du côté des joueurs et du personnel d’entraîneur.
Alain Vigneault sur son départ ?
Si l’on avait posé la question à Alain Vigneault en début de saison sur l’éventualité d’une présence en séries pour les Rangers, l’entraîneur québécois aurait répondu par l’affirmative sans hésitation. C’est avec une grande stupéfaction qu’il a accueilli la lettre de son supérieur, alors que la formation new-yorkaise se plaçait parmi les meilleurs deuxième au moment de cette fameuse sortie publique. Marc-Antoine Godin, du Athletic Montreal, a relaté les propos d’Alain Vigneault concernant l’ambiance autour de cette fameuse lettre au sein de l’équipe et le résultat est beaucoup moins rose qu’auprès des fans.
Alain Vigneault n’a pas l’air exactement emballé par la direction prise par ses supérieurs chez les Rangers. pic.twitter.com/zMvqHEvpwu
— Marc Antoine Godin (@MAGodin) 22 février 2018
Avec de telles déclarations, il est difficile d’imaginer Alain Vigneault guider cette reconstruction. Visiblement, il digère mal le fait qu’au moment où l’organisation a abdiqué, ses Rangers se plaçaient en bonne posture pour les séries. Devant les propos de Vigneault, on en est à penser que les hauts-dirigeants ont eu peur de se faire éclipser des séries vers la fin de la saison, sans n’en toucher les dividendes de la date limite des transactions. Maintenant, Alain Vigneault est-il l’homme de la situation pour guider les futures jeunes Rangers vers l’objectif qu’a fixé Gorton ?
De toutes les saisons en tant qu’entraîneur-chef, aucune d’entre elles n’était dans un contexte de reconstruction. Entre 1997 et 2001, même si le Canadien ne performait plus comme jadis, on ne parlait pas de reconstruction avec Vigneault. C’était plus un contexte de maintien et d’objectif simple de faire les séries. Il aura tout de même réussi cet objectif à sa première année à Montréal, échouant les deux années suivantes avant d’être limogé.
Par la suite, il se fait engager par les Canucks de Vancouver à titre d’instructeur-chef. Encore là, on est en pleine période prospère à Vancouver, alors qu’on ne rate les séries qu’à une seule reprise en sept saisons avec Vigneault à la barre. Encore une fois, on ne pense pas à la reconstruction avec les frères Sedin à leur «prime» et un Roberto Luongo qui traîne le club (excepté en séries). Comme on peine à avancer en séries, on tente à chaque année d’améliorer l’équipe pour se rendre plus loin, plutôt que de tomber dans une reconstruction. L’organisation entame son virage jeunesse qu’en 2016, soient trois ans après le départ de Vigneault.
Enfin, à New York, c’est le même son de cloche qu’à Vancouver. À l’arrivée de Vigneault, tous les éléments sont en place pour aspirer aux grands honneurs. Malgré de bonnes performances en saison et en séries, les Rangers ne parviennent pas à soulever la Coupe Stanley. Passant plus près de l’objectif ultime qu’à Vancouver, Vigneault sait tout de même bien gérer son club année après année et l’organisation maintient sa ligne de pensée en tentant d’ajouter, à chaque année, des éléments pour aspirer à la Coupe. On décide maintenant de lancer la serviette et de recommencer avec la jeunesse.
Considérant le parcours de Vigneault, qui n’a jamais été sur une chaise de reconstruction, et en constatant sa prise de position sur la fameuse lettre de Jeff Gorton, tout semble indiquer que l’entraîneur québécois pourrait ne pas être l’homme de choix de l’organisation. L’an dernier, le 31 janvier 2017 pour être exact, on prolongeait le contrat de Vigneault pour trois saisons. À ce moment, on ne s’attendait pas à annoncer, un an plus tard, une reconstruction quasi complète de l’équipe. Lui laissera-t-on sa chance ? J’en doute…
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