Chronique : Le Canadien de Montréal | Le mot à ne pas prononcer
Ce mot soi-disant effrayant, épeurant, qui constitue un effroi pour la direction du Canadien de Montréal. Ce mot semble controversé, mal-aimé, et il semble donner une mauvaise image à cette organisation qui remporté 24 coupes Stanley durant son histoire. Bergevin et Molson le nient et le refusent catégoriquement. Vous aurez compris que ce mot est la reconstruction.
La situation actuelle
On ne se fera pas de cachette en ce 2 juillet, le Canadien est loin d’être dans les équipes favorites pour remporter la coupe Stanley l’an prochain. À mon humble avis, qui certains diront quelques fois qu’elle est somme toute pessimiste, le Canadien n’a aucunement les outils pour se battre dans une place en séries. C’est là que les propos de Marc Bergevin à ce niveau me désolent. Pourquoi s’entêter à faire croire aux partisans que cette équipe qui a terminé au 28e rang l’an dernier puisse rivaliser avec des équipes comme les Leafs, les Bruins ou les Penguins? L’an prochain, la division Atlantique sera une des plus redoutables : le Lightning, les Bruins, les Leafs, les Panthers et la possible résurrection des Sabres.
Mise à part l’arrivée de Domi, qui disons-le, n’est pas un sauveur, aucun changement majeur n’est survenu entre le repêchage et aujourd’hui. Et soyons clairs, je ne suis pas en train de dire que Bergevin a pris de mauvaises décisions dans les derniers jours. Le prix à payer pour O’Reilly était immense, nous l’avons constaté hier. Tavares n’était pas une option, car les agents libres de haut niveau ne signent pas à Montréal, je n’ai rien inventé, les faits sont là. Alors, Bergevin a su user de patience cette fois-ci en ne donnant pas de contrat à la Karl Alzner, ce qui constitue en mon sens une sage décision.Il regarde pour l’avenir et ne flanche pas.
Alors, pourquoi ne pas utiliser le mot « reconstruction » dans le fameux plan de Bergevin qui semble encore être un secret d’État? Il mentionne que son équipe est jeune, que les jeunes joueurs de l’organisation grandiront ensemble. Il vient tout juste de repêcher Jesperi Kotkaniemi, troisième choix au total. L’équipe attend aussi impatiemment la venue de Ryan Poehling, premier choix de l’équipe en 2017. Le jeune Jake Evans constitue également un espoir intéressant au centre. Ainsi, Bergevin prône la patience, car ses « sauveurs » ne sont pas prêts. Alors, pourquoi ne pas être honnête avec les partisans? Est-ce que ses propos servent à ne pas perdre la sympathie des partisans et à ainsi ne pas nuire à la vente de billets lors de la prochaine campagne?
Les cinq travaux de Bergevin
En tant que gérant d’estrade, je crois que ma position est claire. Le mot reconstruction doit être accepté, prononcé et vu de façon positive. Est-ce que le mot reconstruction veut dire que l’équipe doit accepter de ne pas participer aux séries pendant cinq, six ou sept ans? Pas nécessairement. C’est un processus qui peut être plus court qu’on pense. Mais, la patience sera de mise. Pourquoi ne pas accepter le fait que la fameuse fenêtre est refermée pour quelques années? Selon moi, la réponse est simple : l’âge de Carey Price et de Shea Weber. Ces deux joueurs veulent gagner tout de suite, pas dans cinq ans. Les deux joueurs n’ont jamais goûté à une finale de la coupe Stanley, ce qui est dommage pour ces athlètes de haut niveau. Cela donne probablement des maux de tête à Marc Bergevin. Mais, le fait est que ces deux joueurs ne pourront pas sauver l’organisation l’an prochain. Ils devront accepter la transition et donner tout ce qu’ils ont à donner afin de redonner une identité à cette organisation. Finalement, en ce qui concerne Max Pacioretty, Marc Bergevin doit à tout prix régler la situation à court terme. C’est l’heure des décisions. Si le Canadien n’obtient pas juste prix pour son capitaine, il est mieux de le garder.
Ainsi, les espoirs de qualité doivent se multiplier dans l’organisation afin de se sortir de cette malheureuse situation. C’est le prix à payer pour créer à nouveau cette image glorieuse et triomphante que représentaient les Canadiens de Montréal. Je ne prône pas le « tanking », mais je prône le réalisme. Il faut reconstruire le Canadien de Montréal.
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