Désirer voir le Canadien perdre implique que vous n’êtes pas un vrai partisan selon Georges Laraque | Creusons la question
On voit cela souvent depuis le fameux « reset » de March Bergevin en 2018. « Un vrai fan ne souhaite jamais que son équipe ne perde, peu importe la situation ! ». Cette phrase est le sujet de nombreux débats plus ou moins jovial sur les réseaux sociaux entre les partisans d’une même équipe. Attention, ce n’est vraiment pas qu’à Montréal que l’on voit cela. Parmi toutes les organisations qui sont en transition, c’est-à-dire à la frontière entre faire les séries ou non, cette idéologie de maximiser ses choix au repêchage est bien présente.
Bien sûr, espérer que son équipe perde, a priori semble aller à l’encontre de l’essence même d’aimer cette équipe. Toutefois, en pratique, est-ce le cas ? Est-ce mal de souhaiter avoir une équipe avec de bons éléments repêchés ou bien la victoire compte avant tout ? Selon Georges Laraque et bien d’autres, la victoire est à prioriser et non 12,5 % de chance d’avoir Alexis Lafrenière (ou 100 % de chance d’avoir un choix top 9). Qui a la vraie réponse ? Pour moi, aucune réponse n’est bonne. C’est la beauté du sport. Il y a tellement d’avenues différentes et de façons de faire que de demeurer impassible et coller à son opinion semble parfois dérisoire.
Toutefois, qu’est-ce qui pousse certains partisans à désirer plus que tout que le CH accumule les défaites ? Pourquoi est-on en maudit que le Tricolore fasse partie des séries ? Personnellement, je ne suis pas de ceux qui veulent voir les Glorieux victorieux contre Pittsburgh. Ce sentiment va au-delà de ma passion pour tout ce qui entoure l’analyse d’espoirs et mon intérêt pour le recrutement. J’ai hâte au plus haut point de prendre pour mon équipe chaque soir. De vouloir que le Canadien se rende loin en séries chaque année. Ce n’est juste pas le moment.
Attention, j’adore voir les séries en ce moment et Carey Price nous prouver qu’il fait partie de l’élite, mais pour gagner, ça prend une bonne équipe. Le CH, présentement, n’est pas une bonne équipe, pas encore. Trop d’éléments doivent encore être ajoutés, à mes yeux, pour qu’elle ait de réelles chances de prétendre aux grands honneurs. C’est impossible de demander à tes joueurs de perdre, ça, je suis au courant, mais ça ne semble pas un problème pour l’alignement de perdre, car l’effort y est une fois sur deux. Alors, pourquoi désirer à tout prix gagner et demeurer dans cet état stagnant organisationnel.
Moi, partisan du Canadien et chroniqueur pour Toutsurlehockey.com, je veux perdre et avoir la meilleure chance possible d’ajouter un élément majeur à l’alignement. Est-ce que ça fait de moi un faux amateur de l’équipe ? Non, absolument pas. C’est plaisant 10 matchs de séries éliminatoires, j’en conviens, mais j’aimerais mieux 10 ans de suite à y participer en raison d’un alignement bâti par le repêchage et formé par l’équipe. Ceci n’est pas un débat sur Timmins, le recrutement ou le développement des jeunes du Canadien. Ce texte concerne l’optimisation de la formation par l’ajout de jeunes comme Alexis Lafrenière, Marco Rossi, Jake Sanderson, Alexander Holtz, Cole Perfetti ou Lucas Raymond (entre autres).
On aime tous Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi qui sont le futur au centre, mais il leur faudra de l’aide. Ce n’est pas en repêchant en milieu de peloton chaque année grâce à une tentative vaine de faire les séries qu’on va passer à la prochaine étape rapidement. Pour moi, c’est baser son plan sur la chance, les suppositions et les « on verra », ce n’est pas viable.
Encore une fois, je ne tente pas de convaincre personne que c’est la bonne façon de penser. Toutefois, quand je vois quelqu’un affirmer que je ne suis pas un vrai partisan, car je ne prends pas pour le CH, je trouve cela bien maladroit. Il n’y a pas de meilleur ou de pire partisan, il y a seulement des partisans avec des opinions diverses. Sur ce, Laraque peut dire mission accomplie à son discours, car elle aura provoqué chez moi un texte et au moins un clic sur son compte Twitter.
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