Alfons Freij se fraie un chemin vers la première ronde | Repêchage 2024
Le partage de rapport d’observation pour le repêchage 2024 se poursuit aujourd’hui avec un espoir de la J20 Nationell, c’est-à-dire Alfons Freij. Ce défenseur n’est pas sous les projecteurs, mais démontre un style fiable pour son équipe.
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Ce défenseur suédois a attiré mon attention pour la première fois au Hlinka-Gretzky 2023. Avec la Suède, le gaucher a démontré une belle stabilité à la ligne bleue en plus de produire 4 points en 4 matchs grâce à la justesse de ses décisions. Avec Vaxjo dans la J20 Nationell, il démontre encore une fois son savoir-faire depuis le début de la saison avec 14 points en 21 rencontres (au moment d’écrire ces lignes), le plaçant au premier rang chez les défenseurs de sa formation devant Leo Sahlin Wallenius.
Avec Alfons Freij, on ne doit pas s’attendre à voir un arrière élite qui produira une quantité énorme de points dans le « show ». Ce n’est pas son style. Le gaucher est plutôt fiable sur l’ensemble de la surface glacée lui permettant de gruger de nombreuses minutes dans diverses situations. Avec un gabarit respectable, il rend de fiers services à ses entraîneurs et fait son chemin tranquillement dans ma liste personnelle en vue du repêchage 2024 de la LNH.
Dans les matchs visionnés cette saison, j’ai de la difficulté à trouver de réels drapeaux rouges le concernant. En fait, les défauts qu’on peut identifier sont les mêmes que la plupart des espoirs qui évoluent dans le hockey junior européen. Comme ce ne sont pas des ligues physiques et qu’il y a beaucoup d’espaces sur les grandes glaces, il est rare d’observer un jeune de 17 ou 18 ans qui se démarque par sa robustesse.
Ça rend donc parfois difficile l’évaluation des défenseurs qui profitent d’un temps de réaction plus élevé et d’une pression moins marquée que dans le junior nord-américain. Souvent, quand ils arrivent sur les petites patinoires, on voit que ces espoirs « pognent un mur ». Parlez-en à Mattias Norlinder qui n’y est pas encore pleinement habitué.
Ainsi, ce que j’aime voir chez un défenseur suédois ou finlandais, dans le junior, c’est un style qui ne se base pas que sur l’espace disponible. J’apprécie quand la prise de décision est rapide en possession du disque et qu’on ne fait pas que du patin de fantaisie en périphérie pour se libérer de la pression. Je veux voir de l’identification rapide des options, des passes courtes ainsi que précises et une implication constante dans l’action.
Quand un élément se laisse glisser malgré un bon patin, qu’il contrôle le disque avec une multitude de feintes et qu’il monte la rondelle sans réellement créer d’attaque, c’est un signe que la transition se fera difficilement. Pour Alfons Freij, je dirais qu’il me laisse croire que son style sied aux petites patinoires.
Ce n’est pas un défenseur qui se casse la tête outre mesure. Il s’efforce à faire progresser le jeu le plus rapidement possible en utilisant généralement l’ensemble de ses coéquipiers. Quand vient le temps de se libérer de la pression, oui il peut s’évader avec ses pieds, mais généralement, il sait déjà où envoyer le disque pour éviter les revirements.
En offensive, ce n’est pas le plus créatif, mais il a une capacité à garder le jeu en vie assez intéressante. Alfons Freij adore utiliser la bande pour envoyer le disque de l’autre côté de la zone. Oui, les passes transversales sont fréquentes pour un tir sur réception, mais quand il n’y a pas d’option de tir ou passe et que c’est trop risqué, ce n’est pas rare de le voir lancer le tout le long de la bande rapidement pour que l’ailier récupère la possession.
Ça crée souvent du chaos et, personnellement, je trouve que c’est bien de toujours avoir cette option en tête. Quand il fait des montées, c’est également rare que ça aboutit nulle part. Contrairement à son coéquipier Leo Sahlin Wallenius qui a une tendance à se faire neutraliser le long de la bande et à faire une passe à l’aveuglette en avant du filet, Alfons Freij anticipe toujours bien ce qu’il doit être fait. Peut-être que la voie à utiliser est seulement de se débarrasser du disque, mais il va le faire à un endroit qui sera dangereux pour l’adversaire ou sécuritaire pour son équipe.
Bref, je n’ai pas besoin de vous faire un dessin, c’est un espoir que j’apprécie. Néanmoins, vu le manque de capacité bien au-dessus de la moyenne pour la LNH, je ne sais pas si ça vaut la peine de le repêcher en première ronde. Je crois en son talent pour atteindre le hockey professionnel, mais peut-être plus dans un rôle de troisième paire. Ainsi, pour la deuxième ronde ou entre les rangs 25 et 32, il est intéressant, mais, pour le moment, je me garde une gêne de le placer parmi l’élite du repêchage. Nous allons suivre son développement pour mieux évaluer son potentiel d’ici juin 2024.
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