Alfons Freij, une carte cachée de Suède
Tout au long de la saison 2023-2024, le TSLH Espoirs partage des rapports d’observation et profils d’espoir sur les jeunes joueurs qui sont éligibles au prochain repêchage. À l’instar des quatre dernières saisons, les chroniqueurs produisent des textes sur un bon nombre de prospects pour vous donner un portrait global de la cohorte et de sa progression. Aujourd’hui, la cible est Alfons Freij, un défenseur évoluant en J20 Nationell.
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J’ai apprécié l’apport de ce défenseur tout au long de la saison. Que ce soit en J20 Nationell (33 pts en 40 matchs) ou à l’international, Alfons Freij s’est démarqué constamment avec son jeu stable et sa progression au niveau offensif. Se partageant les principales tâches en défense au sein de la formation de Vaxjo, lui et Leo Sahlin Wallenius ont été tout simplement dominants.
Au début de la saison, je trouvais que l’arrière présentait un profil intéressant dans les deux sens de la patinoire sans nécessairement identifier un espoir de haute qualité. Il est vrai que je ne le vois toujours pas cumuler une fiche incroyable dans la NHL, mais je lui trouve beaucoup plus de qualités offensives maintenant.
Plus la saison avançait, plus le gaucher a démontré qu’il pouvait prendre les choses en main à l’attaque. Alors que sa créativité n’était pas très souvent mise à l’honneur en début de calendrier, le jeune a pris confiance et le tout a diversifié son apport. Maintenant, Alfons Freij ne semble plus craindre de faire des erreurs ou ne se contente plus que de garder le jeu en vie. Il tente constamment de faire bouger le corps défensif en longeant habilement la ligne bleue ou en se rendant profondément en zone adverse. Se faisant, ça lui permet d’exploiter son lancer précis ou ses coéquipiers qu’il rend accessible de par ses mouvements.
On peut souligner aussi le fait que malgré cette hausse de prise de risque, le défenseur demeure fiable lorsque les options ne sont pas présentes. Le Suédois n’hésite pas à utiliser les bandes pour évacuer de la pression en reléguant la possession à un coéquipier libre du côté inverse de la zone adverse. Ça permet aussi de déstabiliser la défense et de créer d’autres options de jeu sans avoir à forcer le tout vers le filet. C’est une action de routine évidemment, mais quand un défenseur ne semble jamais à court d’option, c’est que du positif à mes yeux, surtout à cet âge.
Outre le fait qu’il n’a peut-être pas le potentiel le plus élevé, j’ai de la difficulté à trouver des points négatifs à Alfons Freij. Ses défauts sont assez communs dans le hockey junior en Europe, c’est-à-dire que ce n’est pas un hockeyeur robuste ni agressif en partie due à la grandeur de la glace. Il y a de la passivité à un contre un. L’espoir préfère de loin utiliser ses jambes et son bâton pour mettre de la pression au lieu que d’administrer des coups d’épaule. C’est la même chose autour du filet.
C’est certain que cette particularité amène un problème au niveau de l’évaluation des joueurs européens. Avec plus d’espace vient un temps de réaction plus élevé et d’une pression moins marquée que sur de petites patinoires. Ainsi, on doit toujours avoir ça en tête. Souvent, quand ils arrivent sur les petites patinoires, on voit que ces espoirs « pognent un mur ». Parlez-en à Mattias Norlinder qui n’y est pas encore pleinement habitué.
Ainsi, ce que je veux voir chez un défenseur de l’Europe, c’est un jeu qui se base sur la rapidité d’exécution et non pas sur tout l’espace disponible. Quand un jeune ne fait qu’utiliser ses pieds pour se libérer et qu’il garde le disque trop longtemps pour rien, ça m’indique que la transition vers l’Amérique du Nord ne se fera peut-être pas facilement.
Pour Alfons Freij, je crois voir une habileté à prendre des décisions rapidement en défensive et à bien doser ses montées. Néanmoins, comme il n’y a pas de capacité élite chez lui, j’ai de la difficulté à le classer en première ronde. S’il avait une petite once de plus de robustesse, ce serait beaucoup plus aisé. Bref, pour le repêchage, je m’attends à une sortie en deuxième ronde pour lui. Le profil est parfait pour le hockey moderne, surtout pour une équipe aimant les arrières suédois.
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