Analyse détaillée: Jimmy Snuggerud (Profil repêchage 2022)
Au repêchage 2022, notre analyste au TSLH Espoirs, Simon St-Laurent, classait Jimmy Snuggerud au 10e des meilleurs espoirs de cette cohorte. PRésentement au Championnat mondial junior, il connait de très bons moments (tout comme dans son parcours NCAA jusqu’ici). Voici le profil qu’aavait dressé Simon préalablement au repêchage 2022.
Un texte de Simon St-Laurent
Jimmy Snuggerud est un ailier américain, costaud et très talentueux qui a figuré dans mon top 10 pour la majeure partie de la saison (aussi haut qu’au 8e rang à la toute fin du mois de décembre). Possédant un arsenal offensif très varié et complet, il est ce qu’on appelle en anglais un ‘Dual-Threat’. C’est-à-dire qu’il est autant dangereux en tant que marqueur qu’en tant que passeur.
Il est difficile de trancher entre les deux, mais son tir représente probablement sa meilleure qualité. Les traits désirables de ses qualités de tireurs sont très nombreux et variés. D’entrée de jeu, son tir est parmi l’élite de ce repêchage. Tant ses lancers des poignets que ses tirs sur réception sont d’une violence inouïe, faisant de lui une menace chaque fois qu’il a la rondelle. Il utilise beaucoup le flex de son bâton pour décocher ses lancers et on a l’impression que la rondelle va littéralement exploser lorsqu’elle quitte sa lame. Ses tirs sont la grande majorité du temps en trajectoire montante et donnent énormément de difficulté aux gardiens à maîtriser. Au-delà de la violence de ses tirs, Snuggerud possède des instincts de marqueur qui ne s’apprennent pas. De un, il se montre également très intelligent dans ses sélections de tirs et il sait comment se montrer ‘Deceptive’ en cachant ses intentions réelles alors qu’il va prendre des tirs au but sans même regarder, en se retournant ou alors que ses épaules et son tronc ne sont même pas orientés vers le filet. Le droitier sait aussi comment marquer des buts, poursuivant généralement ses actions au filet après avoir pris un tir pour s’emparer de ses propres retours.
Ses talents de passeurs sont tout aussi bons, et curieusement, lorsqu’on analyse ce qui le rend si efficace dans ce département, ce sont les 3 mêmes caractéristiques qu’avec ses tirs qui ressortent ; la vivacité de ses passes, sa capacité à cacher ses intentions ainsi que la poursuite de ses actions après avoir réalisé un jeu. La première chose qui le distingue vraiment en tant que passeur est vraiment la précision et l’ardeur derrière ses passes. Cela lui permet de réaliser des passes que très peu de joueurs de ce repêchage peuvent reproduire. Il est incroyable pour utiliser la largeur au complet de la patinoire dans la zone offensive pour remettre à un coéquipier, et ce, même à travers une multitude de bâtons au travers de son chemin. Même lorsqu’il a à exécuter une passe en sortie de zone, on peut voir que ce sont des passes de qualités LNH ; directement sur la lame du bâton et avec énormément de conviction derrière. Snuggerud est un excellent fabricant de jeu grâce à sa vision ainsi qu’à sa propension à se montrer impossible à lire pour ses adversaires. Tout comme ses tirs, il va trouver le moyen de remettre à un coéquipier alors que son alignement corporel ne pointe pas en cette direction. Finalement, ce qui le rend aussi dangereux dans la zone offensive est qu’il ne demeure jamais stationnaire et qu’il va tout de suite sauter dans un espace libre après avoir fait une passe, et avec un gabarit de 6’2, il est très difficile à contenir.
Pour agrémenter le tout, Snuggerud possède de très bonnes mains qui lui permettent de déjouer des adversaires avec facilité. Il peut manœuvrer de manière impressionnante sous pression ou lorsqu’entouré de plusieurs joueurs dans la zone neutre.
Au niveau du coup de patin, l’américain est somme toute un bon patineur malgré quelques légères lacunes à corriger. Ça lui arrive à l’occasion que ses pieds semblent lourds et il doit continuer à gagner en puissance s’il veut passer à un échelon supérieur dans ce département. Cela dit, il est tout de même d’avoir des élans de vitesse pour déborder des défenseurs et s’il a une enjambée d’avance sur ceux-ci, il sera très, très difficile de lui soutirer la rondelle avec sa longue portée, sa force physique ainsi que son gabarit. Il démontre aussi certains flashs d’agilités très intéressants alors qu’il peut tourner sur lui-même et virer brusquement pour se défaire de la pression adverse. Ces parcelles dans son jeu sont d’autant plus efficaces puisque Snuggerud parvient à combiner son maniement de rondelle à ceux-ci, le rendant très évasif sur la glace. C’est à l’intérieur de l’analyse de son coup de patin qu’il serait le plus pertinent de parler de sa technique en protection de rondelle. C’est une facette du jeu dans laquelle il excelle. La principale raison qui fait qu’il est si bon dans cet aspect est qu’il s’est approprié à lui-même une technique qui prend en considération ses limitations ainsi que ses attributs qui lui sont uniques. N’étant pas le plus grand des marchands de vitesse, Snuggerud ne cherchera pas à battre les défenseurs en se servant du plus d’espace qui lui est disponible, mais plutôt en se butant au défenseur et avec sa portée, il va distancer la rondelle de son corps, la rendant hors d’accès pour son rival. Avec son gabarit et sa force physique, il a très souvent l’avantage. De plus, Snuggerud parvient à garder ses pieds en mouvement et à aller chercher une vitesse supplémentaire alors ça lui permet de battre les défenseurs. Lorsque le jeu est déjà installé dans la zone offensive, il est aussi très efficace en protection de rondelle. C’est très impressionnant de le voir du haut de ses 6’2 tourner le dos à ses adversaires et à continuer à manier la rondelle tout en regardant par-dessus son épaule pour évaluer soigneusement sa prochaine sélection de jeu.
Pour la majeure partie de la première moitié de saison, Snuggerud me faisait beaucoup penser à Drake Batherson : un ailier droitier, très talentueux, aussi menaçant comme marqueur de but que comme passeur, ayant eu une poussée de croissance importante dans l’année précédant sa sélection au repêchage et ayant quelques petites lacunes à travailler au niveau du patin.
En deuxième moitié de saison, il a commencé à jouer un jeu beaucoup plus en puissance. Il se servait plus de son gabarit pour appliquer des mises en échec et pour faire de l’échec-avant. Il se montre très efficace à ce niveau et ça lui fait un outil de plus à son coffre. En occupant de telles fonctions sur son trio, je l’ai par contre trouvé plus effacé qu’en début d’année et je trouvais le package offensif un petit peu moins alléchant que ce que j’étais porté à croire plus tôt dans la saison.
En conclusion, l’attaquant américain a tout d’un futur joueur de top-6 ; un excellent IQ offensif, un tir des ligues majeures, une capacité à rejoindre ses coéquipiers de longue distance et à travers la boîte défensive, les mains et l’agilité pour être évasif, le gabarit et l’efficacité en échec-avant. Il ne sera peut-être pas le prochain Drake Batherson tel que je le pensais en début de saison, mais l’équipe qui mettra la main sur lui au repêchage aura un joueur qui pourrait grandement contribuer au succès d’un trio offensif, et ce, de plus d’une façon.
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