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Analyse détaillée: Rutger McGroarty (Profil repêchage 2022)

Au repêchage 2022, notre analyste au TSLH Espoirs, Simon St-Laurent, classait Rutger McGroarty au 21e rang des meilleurs espoirs de cette cohorte. Le capitaine de la formation américaine a connu tout un match contre la Slovaquie. Voici le profil qu’avait dressé Simon préalablement au repêchage 2022.

McGroarty est un joueur que j’attendais impatiemment de voir cette saison, car, bien qu’il figurait parmi plusieurs top 10 préliminaires, j’avais détesté ce que j’avais de lui la saison précédente. Cela s’explique dû au fait que je trouvais qu’il était un joueur plutôt unidimensionnel offensivement, n’ayant pas un répertoire très vaste d’armes offensives, entre autres, par un manque quasi total de talent de fabricant de jeux. Et de surcroît, son coup de patin représentait une déficience majeure à un jeu déjà limité. Les performances qu’il a offertes cette année furent en dent de scie et il me fit changer d’idée à plus d’une reprise. Des progrès incontestables se sont effectués, mais sa réussite au prochain niveau suscite encore beaucoup de précarité en ce qui me concerne.

Son plus grand obstacle à franchir demeure encore son coup de patin, même si c’est nettement mieux que l’an dernier. Dans le cas de McGroarty, les limitations observées ne s’arrêtent pas seulement aux aspects techniques, mais touchent également à la propre perception que le joueur a de lui-même. C’est connu de tous que pour qu’un joueur ait du succès, il doit posséder une bonne compréhension de jeu, mais on passe beaucoup trop sous le silence la compréhension que les joueurs doivent avoir de leur propre jeu. McGroarty s’est avéré très inconstant à cet égard pendant la saison. Il ne semble pas toujours conscient des limites dont ils l’accablent. À l’occasion il travaillait très bien à l’intérieur des limites qui lui sont attribuées, mais cela fut entrecoupé de séquences où il prit plus confiance en ses habiletés de patin qu’il n’aurait dû. Il tentait alors d’être un joueur qui n’est pas dans ses cordes (ni à sa portée) et il perdit de vue ce qu’il se devait de faire pour maximiser ses forces et être efficace sur la patinoire. Un exemple d’un joueur qui œuvrait bien à cet escient est Brandt Clarke. Bien que je n’étais pas un très grand fan de lui l’an dernier, il avait une évaluation très honnête de son jeu et il reconnaissait les options à éviter, entre autres, ne préconisant pas le transport de rondelle lors de ses relances puisque son coup de patin ne lui permettait pas de le faire.

Puisqu’il a entrepris sa saison sur une note positive à cet effet, je vais commencer par étaler ce qu’il faisait de bien :

– L’une des grosses différences avec son patin comparativement à l’an dernier est la posture qu’il adopte avec son haut de corps. On le voit plus incliné que l’an dernier, tirant avantage de la force gravitationnelle.

– Toujours dans la lignée de levier corporel, McGroarty n’a pas la vitesse pour battre des défenseurs, mais je l’ai vu en début de saison n’avoir besoin que d’une légère séparation avec le défenseur pour ensuite baisser son épaule et rentrer en dessous de lui pour ensuite couper au filet. Je l’ai vu marquer un superbe but de la sorte.

– Son agilité sur patin s’est aussi améliorée de beaucoup. Il peut désormais, à un certain degré, pouvoir effectuer des pivots sur lui-même et freiner brusquement en changeant de direction pour tromper un adversaire. Un atout additionnel qui a principalement été observé lors des avantages numériques où cela lui permettait de bénéficier de quelques secondes supplémentaires avant de réaliser un jeu et/ou afin de ne pas commettre de revirements.

– Au niveau de l’intelligence dont je mentionnais plus tôt, au début de l’année il reconnaissait ses limites et savait qu’il ne pouvait pas transporter la rondelle profondément en zone adverse, alors il freinait en entrée de territoire et attendait l’arrivé de coéquipier.

– Cette sélection de jeu s’observait également en zone neutre où il allait rapidement remettre le disque à un coéquipier et allait immédiatement exploser vers le centre de la patinoire pour se diriger au filet. Ce que j’aimais de jeux de la sorte était non seulement la prise de conscience de ses faiblesses, mais également le fait qu’il savait déjà quoi faire du moment qu’il ne touchait plus à la rondelle.

– Suite à une période (prolongée) plus difficile pour lui, il est revenu à la base vers le mois de janvier et on l’a vu devenir plus efficace grâce à un jeu simplifié. C’est avec cet aspect, combiné à une amélioration notable au niveau de sa vitesse, qu’on a pu le voir opter pour des rejets de rondelle en territoire ennemi plutôt que de tenter des jeux qui ne fonctionnent pas pour lui. Même que ce changement lui a souri à plus d’une occasion alors qu’il pouvait profiter d’un ‘Gap-Control’ trop agressif d’un défenseur en zone neutre pour se passer la rondelle par la bande pour lui-même et profiter d’un mauvais pivot du défenseur pour créer une entrée de zone ou même un surnombre.

Cependant, pour pratiquement la totalité de la première moitié de saison, McGroarty croyait être en mesure de créer des jeux à l’aide de son coup de patin sur une base régulière, ce qui n’était pas le cas :

– Les progrès qu’il a faits au niveau de l’agilité lui servent principalement dans des espaces plus restreints où il peut se servir de son gabarit en protection de rondelle ainsi que de ses mains, mais on l’a vu chercher à mystifier ses adversaires un peu partout sur la patinoire, sans succès.

– On l’a vu gagner trop en confiance (ce qui n’est pas toujours une bonne chose) dans sa capacité à transporter la rondelle et il s’était mis à chercher à battre des défenseurs de vitesse au lieu de remettre la rondelle en fond de territoire.

– Il avait aussi commencé à opter pour des jeux de finesse plutôt que de prioriser les jeux simples. Au lieu de prendre les corridors qu’ils lui étaient donnés, il changeait de direction et cherchait à jouer un peu plus Est-Ouest et il se retrouvait constamment dans des zones mortes, perdant possession du disque.

Sur le plan technique, McGroarty a beaucoup à travailler en ce qui trait de son coup de patin. Il y a de ces joueurs qu’on dit que patiner semble être ‘Effortless’ et il y a McGroarty.

Deux autres aspects que je trouve inquiétants quant à la projection de son coup de patin dans les années à venir est que; Premièrement, je me demande s’il a le profil génétique pour gagner suffisamment en puissance dans ses enjambées. Sa cadence de patin est très élevée et pourtant, il n’est pas un rapide patineur. Il ne génère pas beaucoup de puissance lors de ses poussées. Physiologiquement parlant, si nous n’avons pas un profil prédisposé à la puissance, nous ne pouvons pas espérer une trop grande amélioration à ce sujet.

Finalement, cette inquiétude est exacerbée par le fait que McGroarty est déjà pas mal à maturité physiquement (6’0, 205lbs). La marge de progrès dont il pourrait bénéficier avec de l’entraînement en gymnase est plus limitée que celle de d’autres joueurs. Samuel Poulin était un joueur que j’adorais et qui était issu du même moule (Indice de masse corporelle déjà élevé et coup de patin moyen) et il n’a pas réalisé les progrès que j’aurais souhaité le voir faire à ce niveau. Cependant, puisqu’il a toujours un autre côté à la médaille, Aatu Raty était lui aussi déjà à maturité physique l’an dernier EN PLUS d’être encore plus en retard sur McGroarty au point de vue mécanique et il a fait des progrès incroyables à cet escient cette saison. Comme quoi, rien n’est perdu pour l’ailier américain.

*** Note de fin de saison : Le patin de McGroarty est ‘correct’ pour moi et je n’ai plus trop d’inquiétudes. Ceci étant dit, il retombe souvent dans les mêmes patterns de penser qu’il est meilleur qu’il ne l’est en réalité en essayant d’être celui qui transporte la rondelle sur son trio et en essayant de battre des défenseurs par l’extérieur ou avec son agilité. Il perd beaucoup de son efficacité ainsi. ***

La meilleure qualité dans le jeu de McGroarty est probablement son lancer. L’ailier américain est un très bon marqueur. Son tir est extrêmement lourd et sa dégaine s’effectue excessivement rapidement, prenant les gardiens par surprises à plusieurs occasions. On le voit souvent décocher des tirs dès lors de la mise en jeu et les défenseurs adverses n’ont même pas le temps de mettre leur bâton pour faire dévier le tir. On n’est pas un marqueur émérite seulement avec la qualité de son lancer, heureusement pour McGroarty, il possède un très bon instinct et il anticipe d’avance où la rondelle va se retrouver et il repère facilement les endroits libres.

L’aspect du jeu du capitaine du NTDP qui m’aura le plus conquis pendant la saison, plus encore que l’amélioration de son coup de patin, est le renouvellement qu’il a fait en ce qui concerne ses talents de passeurs. Non seulement le contraste avec la saison dernière est frappant, mais il y existe plusieurs couches à ses talents de fabricants de jeux. L’une des premières choses qui s’attirent des compliments est qu’il reconnait constamment la bonne option de passe à privilégier, évaluant bien au passage les risques et taux de succès des différents choix se présentant à lui. L’une des principales occasions où l’on dénote ces jeux est lors des avantages numériques où on le retrouve souvent en bas de la ligne des buts. Il démontre une bonne patience, ne forçant jamais aucune ligne de passe. Il excelle pour repérer un joueur quittant sa position pour venir se présenter à l’embouchure du filet mais je l’ai vu à plusieurs reprises s’ajuster en temps réel alors qu’un défenseur venait se coucher pour couper la ligne de passe. Il retardait plutôt son jeu et s’assurait que son équipe conserve possession de la rondelle à la place. Un autre aspect qui m’a vraiment épaté de ses talents de fabricant de jeux est son ‘Spatial-Awareness’ qui se résume à la conscience de son environnement et de la position de ses coéquipiers et de ses adversaires. Je l’ai vu rejoindre des coéquipiers près du filet alors qu’ils n’étaient pas dans son champ de vision. Finalement, il peut à l’occasion compléter des passes d’un haut coefficient de difficulté, les plus fréquentes étant en rejoignant un coéquipier qui fonce au filet alors qu’il ne semble pas y avoir de ligne de passe.

Le robuste ailier possède également de bonnes mains. Elles lui servent majoritairement dans les espaces restreints ; devant le filet et derrière la ligne des buts, là où on le retrouve souvent lors des avantages numériques. C’est d’ailleurs un endroit où il a marqué plusieurs de ses buts. Il a le maniement de rondelle pour lui permettre de se défaire d’un premier joueur, mais il a la même fâcheuse manie qu’avec son patin qui est : de ne pas savoir quand s’arrêter et de reconnaître les limites à son talent.

 Il serait tellement plus efficace si après avoir déjoué un joueur, il refilait la rondelle à un coéquipier et irait se positionner en position de tirer ou aller devant le filet. À la place, il va essayer d’aller déjouer un autre joueur ou passer entre les 2 défenseurs alors qu’il n’a pas la vitesse ni la dextérité des mains pour le faire.  Il a tout du profil d’un bon attaquant de puissance moderne, mais il semble penser que c’est un joueur de finesse d’un très grand talent. Je serais très curieux de savoir à quel joueur il se compare….

Malgré le fait qu’il ne semble pas toujours comment savoir tirer profit de ses qualités et qu’il cherche parfois à en faire trop (selon ce qu’il est capable), je crois qu’il est possible d’enseigner à McGroarty comment jouer du hockey efficace à l’intérieur de ses propres compétences et limitations, et que si cela est réalisé adéquatement, il pourrait devenir un joueur utile qui peut être utiliser partout dans un alignement.

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