Berkly Catton : Analyse détaillée
Berkly Catton est un dynamique attaquant offensif ayant tout juste conclu l’une des saisons les plus prolifiques en WHL pour un joueur admissible au repêchage avec ses 116 pts en 68 parties. Il est presque également un aussi bon marqueur qu’un aussi bon fabricant de jeux et cela se reflète dans son profil statistique alors qu’il a amassé 54 buts et 62 mentions d’aide.
Doté d’une grande créativité offensive, Catton s’illustre lorsque vient le temps de mettre la table pour ses coéquipiers.
Ses talents de passeurs peuvent se décortiquer de plusieurs façons, mais en tête de liste, sa capacité à rejoindre ses coéquipiers avec des passes transversales est ce qui lui permet de se distinguer de ses pairs. Il a été le joueur qui a complété le plus de passes de la sorte cette saison. Cela fait de lui un formidable metteur en scène lors des avantages numériques alors qu’il peut alimenter ses coéquipiers pour des tirs sur réception aussi bien que quiconque dans ce repêchage peut le faire. Certaines de ces passes sont très impressionnantes alors qu’on est sous l’impression qu’il enfile une aiguille, passant la rondelle au travers de multiples bâtons adverses.
Il est également possible d’observe le niveau de talent naturel de Catton sur ses passes soulevées. C’est un autre aspect à l’avant-garde de sa fabrication de jeu. C’est un atout que peu de joueurs peuvent se vanter d’avoir dans leur manche. Des lignes de passes semblant inaccessibles deviennent soudainement réalisables grâce à une excellente dextérité de mains lui donnant l’occasion de réaliser ces passes.
Le dernier aspect qui distingue Catton en tant que fabricant de jeux est son aptitude à repérer ses coéquipiers qui s’amènent en 2e vague. Cela démontre jusqu’où s’élargit sa vision de jeu ainsi qu’un sang-froid, le prévenant de forcer des lignes de passes au filet qui n’existent pas.
La particularité de Catton, lorsqu’on le compare avec des joueurs de stature et de style similaires, c’est que sa capacité à placer la rondelle dans le filet est à un niveau bien supérieur à ce à quoi on serait en droit de s’attendre. Ses 54 buts cette saison en témoignent.
Son tir des poignets peut s’avérer un véritable laser et quitte son bâton à une vitesse ahurissante.
Mais au-delà de ça, Catton parvient à marquer autant de buts grâce à une compréhension du jeu supérieur. Sa reconnaissance spatiale en est la parfaite démonstration. Il repère aussi bien que quiconque les trous dans la couverture défensive et sa confiance en possession de la rondelle lui permet d’attaquer ces zones avec toute l’assurance nécessaire. Malgré un gabarit moins qu’optimal, Catton est l’un des bons joueurs de ce repêchage pour gagner le centre de l’enclave.
Sa façon de traiter son environnement s’illustre également dans sa manière d’utiliser les ‘Give N Go’ avec un coéquipier afin d’éliminer un défenseur adverse entravant son chemin, et ainsi gagner une zone avantageuse pour prendre son lancer.
Une façon très intéressante que Catton a d’employer son tir, est d’effectuer un ‘Cut Back’ à la dernière seconde pour éviter la pression imminente d’un adversaire. Il se place, du coup même, dans une position plus favorable pour prendre son tir. Mais au-delà des habiletés requises pour réaliser une telle manœuvre je vais une fois de plus me référer à son intelligence de, non seulement identifier une menace possible pouvant l’empêcher de prendre son tir, mais aussi à l’intelligence de reconnaître son propre registre d’habileté. Catton n’a pas la vitesse ni le physique pour déborder des joueurs vers l’extérieur ou pour les repousser, alors il trouve un autre moyen de se départir d’eux.
Il a aussi une tendance tout de même assez forte à prendre des tirs d’angles restreints. C’est correct pour un joueur de son talent de jouer d’audace et de chercher à prendre les gardiens en défaut si ceux-ci trichent. En début de saison, son utilisation de telles tentatives était peut-être trop élevée à mon goût. Je trouvais qu’il avait le doigt sur la gâchette un peu trop facilement, mais son usage est désormais plus tempéré.
Le maniement de rondelle du centre des Chiefs de Spokane est un élément clé de son arsenal offensif, lui conférant la confiance nécessaire pour créer des chances de marquer à partir de pratiquement rien.
Ses mains font de lui l’un des meilleurs joueurs dans ce repêchage pour dépecer les défensives adverses lorsqu’il transporte la rondelle en zone neutre. Il peut très bien se faufiler au travers d’une couverture hermétique et cela fait de lui une option à privilégier pour amener la rondelle en territoire adverse lors de situations importantes comme lors des avantages numériques ou en fin de match lorsque son club tente de créer l’égalité.
Par contre, je dois admettre que ces séquences furent quelque peu trompeuses et ont fait en sorte que j’ai mal évalué le patin de Catton en première moitié de saison. Généralement, j’estime faire un bon boulot pour repérer les défenseurs qui n’ont pas une vitesse aussi appréciable qu’elle ne le semble puisque ceux-ci transportent la rondelle face à des corps défensifs immobiles, ne permettant pas d’évaluer adéquatement leur rapidité.
En portant une attention plus particulière, je me suis aperçu que le patin de Catton est en quelque sorte un point faible chez lui. Sans dire qu’il est lent, sa vitesse de pointe n’est largement pas suffisante pour un joueur de son gabarit.
Mon évaluation était plus optimiste en début de saison, car je trouvais qu’il faisait preuve d’un bon équilibre sur patin lorsqu’on cherchait à le bousculer alors qu’il est à pleine vitesse.
Des séquences où Catton parvenait à trouver des lignes de passes pour ses coéquipiers même lorsque cloué à la bande laissaient présager qu’il pouvait trouver des moyens de contrer ses limitations physiques.
Mais comme avec son coup de patin, en agrandissant mon échantillon de match, je me suis rendu compte que les craintes associées à son gabarit ont bel et bien raison d’être. Ce n’est pas tant la taille en soi de Catton qui est problématique, mais plutôt son poids. Et après avoir regardé le joueur en entrevue, sans son équipement, il est d’une constitution plutôt frêle. J’ai de la difficulté à anticiper qu’il va parvenir à ajouter beaucoup de poids sur sa charpente.
Sans la rondelle, Catton déploie un niveau d’effort somme toute appréciable, mais même si je m’y efforce, il m’est difficile de trouver des points forts dans son jeu défensif qui me permettrait de l’entrevoir à la névralgique position de joueur de centre dans la LNH. Et si on y ajoute son manque de force physique, j’ai de la difficulté à l’imaginer prêter main-forte à ses défenseurs aux alentours du filet. C’est pourquoi je n’ai d’autres choix que de le voir évoluer à l’aile.
Malgré que j’aime beaucoup sa créativité offensive et que je ne peux qu’être en admiration devant comment il s’est élevé, tout au long de l’année, tant avec le Canada au Hlinka, qu’avec son équipe en WHL, comme porte-étendard de sa formation, je me dois de rester objectif devant son profil. Des ailiers frêles physiquement et qui ne sont pas très rapide, ce n’est pas ce qui est le plus en demande parmi les dirigeants de la LNH. Réalistement, tu ne peux avoir qu’un seul poste comblé par un avant de la sorte, il est donc plus compréhensible lorsque des formations passent par-dessus ce type de joueur.
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