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Cole Eiserman : Analyse détaillée

Prolifique marqueur Américain qui aura réécrit le riche livre des records au sein du Programme de Développement des États-Unis, Eiserman aura été sujet à de nombreux débats au fil de la saison.

Vous vous douterez qu’avec la position à laquelle il figure dans mon classement que je ne suis pas un grand admirateur du joueur, donc je ne m’éterniserai pas à faire l’étalage de ses qualités. Mais rendons à César ce qui lui appartient, pour récolter une si grande récolte de but, un joueur se doit de posséder un trait élite, et chez Eiserman, son tir se mérite largement ce qualitatif.

Son lancer est d’une pesanteur désarmante pour les gardiens de but. Il n’a pas besoin de beaucoup d’espace et de temps pour prendre un excellent tir. Même en étant contraint de décocher avec un élan plutôt court, la rondelle part avec une vélocité fascinante. On parle ici de l’un des meilleurs lancers qu’on aura vus parmi les espoirs des dernières années.

Son lancer sur réception est tout aussi redoutable, sinon plus. Ce que je trouve le plus impressionnant, c’est la rapidité à laquelle s’effectue sa rotation thoracique. Même en prenant un élan complet, la vitesse à laquelle son bâton descend pour frapper la patinoire est incroyable.

Pour clore cet aspect, Eiserman est aussi très dangereux pour prendre un lancer à la suite d’une mise en jeu remporté par son joueur de centre. Cela démontre à quel point en un claquement de doigts, il a l’habileté de mettre la rondelle dans le fond du filet.

Pour poursuivre dans les points positifs, l’implication générale de Eiserman a été remise en question à plusieurs reprises cette saison et cela semblait même être l’un des facteurs prédominants pour justifier sa chute. Critique que j’ai trouvé pour le moins curieuse puisque de mon côté, Eiserman s’est toujours présenté lors de mes visionnements et sur cet aspect, il est difficile de lui adresser des reproches. C’est un joueur qui exhibe une propension pour le jeu physique. Il adore frapper ses adversaires, et il frappe pour faire mal ! Il se donne même des élans pour terminer ses mises en échec.

L’autre argument qui aura été utilisé pour justifier la débâcle du marqueur Américain aura été son jeu défensif défaillant. Ce n’est effectivement pas son fort. Pour moi, c’est surtout certaines décisions qui expliquent cette faiblesse, plutôt qu’une simple question d’engagement ou de positionnement.

En premier lieu, Eiserman prend des risques simplement inutiles dans sa zone alors qu’il effectue des passes du revers entre ses jambes pour éviter de se faire coincer le long des rampes. Il a commis plus d’un revirement de la sorte, et rien ne peut justifier une telle prise de risque.

On a un exemple ici où la rondelle est atterri directement sur le bâton d’un adversaire dans l’enclave.

Il a forcé plusieurs dégagements dans sa zone dès lors que la pression venait à lui, c’est à se demander s’il ne redoute pas d’être la victime de mise en échec. Même lors d’une séquence en avantage numérique, il s’est empressé de rejeter la rondelle le long de la bande, pourtant, l’autre équipe n’avait attaqué qu’à 2 joueurs, et 4 joueurs du NTDP étaient dans sa zone. Au final, l’équipe adverse en aura profité pour reprendre possession du disque et écouler plusieurs secondes à l’avantage numérique.

Plusieurs choses chez Eiserman font défaut dans l’aspect défensif et une autre de ses choses est son timing. On a un exemple ici alors qu’il s’agenouille devant un défenseur pour bloquer un lancer beaucoup trop rapidement.

Le défenseur parvint par la suite à facilement accéder au cercle des mises aux jeux pour prendre un lancer.

Un autre aspect défensif que Eiserman ne maîtrise pas est qu’il ne sait pas comment contrer les défenseurs qui exécutent un mouvement de pied en avant de lui pour s’en détacher. Il tente de jouer le corps, ce qui pourrait être une bonne idée, par contre, il gère mal sa distance et son timing, et ses pieds semblent coulés dans le béton lorsqu’il cherche à engager le corps. Cela se résulte en séquence où il se fait contourner facilement.

Je vais être franc, cette année j’ai cherché le plus possible à m’éloigner de tout ce qui se dit sur les espoirs sur la place publique. Malgré ça, j’ai tout de même été témoin de bien des tendances populaires qui n’auront été que passagères. Les incessants débats entourant Cole Eiserman ne m’auront pas échappé. C’est là que je considère que les gens étaient complètement à côté de la ‘track’. Voyez-vous, il est vrai que son jeu défensif est loin d’être à point, mais le fait que c’est le principal argument qui a été mis de l’avant et qu’aucune inquiétude n’a été soulevée sur des aspects plus prépondérants dans son jeu me sidère. C’est comme si les gens ne voulaient pas rater la parade et pour justifier leur position sur le joueur, ils se sont reposés sur le premier argument qui a été mentionné, qui devait être son jeu défensif.

Pour moi, l’aspect le plus alarmant dans le cas de Eiserman est que je ne considère pas son intelligence sur la glace à un niveau très élevé. Je ne vois pas un joueur en mesure de créer de l’offensive par lui-même ni pour ses coéquipiers.

Parlons de sa fabrication de jeu. Le franc-tireur américain demeure tout de même un jeune joueur possédant beaucoup de talent, alors bien sûr que dans un certain échantillon de matchs, on pourra retrouver quelques belles passes. Par contre, la plus grande constante dans cette facette est, pour moi, qu’il tente beaucoup de ‘Hope Plays’. Des jeux risqués où il ne fait qu’envoyer la rondelle dans une zone dangereuse et espère le mieux. Dans son cas, ça s’apparente en beaucoup de passe derrière son dos.

Il comment aussi beaucoup d’erreurs en effectuant des passes à la remorque (Drop Pass). Cela s’explique par trois choses ; son incapacité à lire correctement la trajectoire de ses coéquipiers ainsi que la position de ses adversaires, une faute de Timing ainsi qu’un problème au niveau de l’exécution.

Des limites dans le département de la création de jeu d’un marqueur peuvent s’excuser si, en revanche, le joueur peut se créer des opportunités en or pour lui-même. Hélas, ce n’est pas le cas pour Eiserman. Je me gardais ces arguments en réserves lorsque je parlais de la qualité de son tir. Mais pour ma part, je n’ai pas vu Eiserman gagner les zones dangereuses par lui-même en possession de rondelle. La majorité des tirs qui suivent une possession de rondelle de sa part correspondent à des tirs en provenance de très loin par l’extérieur. Peu importe à quel point son tir est bon, il ne parviendra pas à battre les gardiens de la LNH en provenance de ces endroits.

De plus, Eiserman tenter de forcer beaucoup de rondelles au travers d’un mur défensif, alors qu’il n’y a simplement pas d’ouverture.

Pour moi, il est un marqueur de but qui est dépendant de ses coéquipiers et qui doit se faire alimenter par ces derniers. D’un côté, il est normal que le joueur joue à l’intérieur de ses forces et qu’il se contente de se stationner en position avantageuse pour tirer profit de sa plus grande qualité, surtout lors des avantages numériques. Par contre, je vais pousser la critique un peu plus loin en disant qu’en situation de forces égales, Eiserman ne se présente pas suffisamment dans les emplacements dangereux, demeurant plutôt à l’intérieur d’un des cercles de mises en jeu. Je me questionne à savoir ce qu’il fera lorsque le jeu se resserrera lors des séries éliminatoires. Il est capable de sauter sur des rondelles libres, il ne le fait seulement pas régulièrement.

Il fut l’un des joueurs avec le plus haut taux de revirements lors de mes visionnements cette saison. Cela peut s’expliquer en partie par son inhabilité à bien lire le jeu en avant de lui comme il a été discuté précédemment.

Cependant, le plus grand problème réside dans un manque d’intelligence à l’intérieur de la finesse d’Eiserman. Cela peut sonner contre-intuitif, mais pour moi, une adéquate démonstration de maniement de rondelle témoigne d’une lecture de jeu intelligente : le joueur élimine une variable afin d’ouvrir une ligne de passe ou de tir, le joueur gagne du temps pour attendre le renfort de coéquipier, etc. Plus important encore, le joueur qui veut faire l’étalage de son talent doit être en mesure de lire ses adversaires ; leurs alignements corporels, leur angle d’approche, leurs yeux, etc. Dans le cas de Eiserman, à chaque occasion qu’il tente un jeu de finesse, ses yeux sont rivés droit sur la rondelle, ne prenant aucune information chez son adversaire au passage. Il n’y a aucune raison d’être à ses jeux et aucune intention derrière ceux-ci. Comme avec ses tirs et ses passes, le joueur Américain ne semble pas en mesure de bien déceler les ouvertures (ou le manque de celles-ci). C’est un peu la même chose lorsqu’il tente une percée au filet, alors qu’on l’observe pencher son épaule prématurément. Aussi, chez les joueurs juniors, j’aime toujours regarder lors d’une feinte le jeu des défenseurs. Parfois un jeu spectaculaire n’est que le résultat d’un défenseur qui n’est pas de calibre et la traduisibilité de ces jeux n’est simplement pas envisageable pour la LNH. Dans le cas de Eiserman, à chaque fois qu’il tente une feinte et que celle-ci ne fonctionne pas, je regarde le jeu des défenseurs et c’est consternant de voir à quel point cela à l’air facile pour eux. Il n’y a aucune manipulation à priori alors ils n’ont qu’à étendre leur bâton pour lui harponner le disque.

Un aspect que je trouve qui a été surestimé chez Eiserman, surtout en début de saison puisque le bal des critiques à son endroit n’avait pas encore débuté, est son jeu en récupération de rondelles et le long des rampes. Le joueur nous était présenté comme un marqueur pouvant lui-même aller s’approprier le disque et pouvant presque arborer une certaine identité d’attaquant de puissance. Pour ma part, j’ai de la difficulté à entrevoir un tel dénouement dans son cas puisque je ne vois pas un joueur qui remporte la majorité de ses batailles à un contre un dans la USHL. Cela m’est donc très difficile d’extrapoler une réussite fréquente dans la LNH. Aussi, bien que Eiserman soit un joueur relativement ‘jeune’ pour sa cuvée, n’étant qu’à deux semaines d’être du repêchage 2025, il est déjà listé à 196 lbs à 6’0. Il ne pourra pas vraiment ajouter davantage de poids à sa charpente.

Son patin est pour moi dans la moyenne. Ce n’est pas un joueur qui a la vitesse nécessaire pour battre des défenseurs ni pour créer des ouvertures. Une chose qu’il aurait avantage à travailler est son coup de patin sans la rondelle, où on observe beaucoup trop de mouvement au niveau du tronc. Il perd de l’énergie inutilement.

Pour ce qui est de son classement, je lui ai accordé de la clémence en début de saison, me disant qu’au final, j’ai seulement besoin de classer un ou deux joueurs devant lui, dont je me doute qui seront repêchés plus tard. Cela évite d’avoir à descendre un joueur trop bas, et si jamais il se met à connaître du succès, tu peux te dire que tu ne l’avais pas trop bas. Par contre, plus la saison avançait et plus sa chute au repêchage s’annonçait comme inévitable. La possibilité de le garder à un rang ‘fair’ et qu’il soit le joueur le plus haut sur ma liste pour une sélection donnée devenait de plus en plus probable, et c’est quelque chose que je cherchais à éviter. Je vais aussi revenir sur l’importance de l’authenticité accordée à ma liste. La réalité est que je ne suis pas un admirateur de Eiserman. Il est possible qu’il devienne un bon marqueur, mais il peut les marquer ailleurs ses buts. Je suis une personne idéaliste et le repêchage est l’occasion rêvée pour un recruteur de bâtir une équipe à son image et Eiserman ne cadre pas avec ce que je recherche chez un joueur. Il faut aussi prendre en considération que la majorité des équipes ont déjà deux, trois, peut-être quatre pièces dans leur organigramme à l’attaque qui risquent de faire partie du futur de la franchise. Il ne reste donc que très peu de chaises disponibles pour le Top-6, et je préfèrerais les offrir à un joueur qui possède plus d’outils. Donc oui, aussi surprenant que cela puisse sembler, je préfère des joueurs qui risquent de ne pas dépasser le 3e trio, mais que j’adore d’autres aspects de leur jeu que de repêcher un joueur Top-6 qui risque de frustrer ses entraîneurs ainsi que sa base de partisans après que la Lune de Miel soit finie.

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