Dans le rétroviseur: ma liste de 2012
Si 2011 était un repêchage plutôt «vanille» pour m’aider à concocter ma première liste top-30, le repêchage de 2012 n’a pas manqué d’action.
Comme le Canadien avait connu une saison 2011-12 misérable, après avoir mené la vie dure aux Bruins – les futurs champions de la coupe Stanley – lors de la première ronde des séries de 2011, il y avait encore plus d’attention dirigée vers les meilleurs espoirs. Un peu à l’instar de 2018 et de 2022.
J’ai longtemps pensé que le Tricolore avait réussi quelques coups de maître au repêchage de 2012, mais 10 ans plus tard, on peut rapidement noter que ça ne s’est pas déroulé comme prévu.
Au moins, il n’a pas sélectionné Nail Yakupov…
Yakupov 1er?!
Depuis 2011, je pense avoir modifié mon approche lorsqu’il est question des espoirs du repêchage et je pense aussi avoir appris de mes erreurs. Mais je n’ai jamais été aussi sûr d’une chose: Nail Yakupov n’était pas digne d’un premier choix au total en 2012.
Mon évaluation de Yakupov pendant la saison 2011-12 était très simple: un gars assurément très talentueux à partir de la ligne rouge, mais une attitude épouvantable, aucun sens du hockey, des efforts approximatifs et une incapacité à rendre ses coéquipiers meilleurs.
Surtout qu’on a appris de la bouche de Brian Burke il y a deux ans, lors d’une discussion au podcast «Spittin’ Chiclets», que Yakupov avait eu une entrevue dégueulasse avec les Maple Leafs au Combine et qu’un membre des Leafs était passé à deux doigts de se battre avec lui…
Les chiffres dans le hockey junior étaient assurément très intéressants, mais je ne pouvais même pas concevoir qu’une équipe s’oblige à sélectionner Yakupov au premier rang en raison du côté spectacle. Surtout une équipe comme les Oilers, qui n’avaient pas une très grosse relève en défensive.
Les tweets de la sorte sont nombreux dans mon cas concernant Yakupov, que j’avais septième sur ma liste. À l’époque sur Twitter, le monde du «scouting» était très peu développé et je pense que je pouvais compter sur mes deux mains le nombre de personnes qui faisaient des listes pour le repêchage. Ce genre de commentaires n’ont pas fait couler beaucoup d’encre en 2012. Si j’avais fait la même chose en 2022 – et que j’avais placé un gars comme Yakupov septième – je pense que j’en aurais entendu parler pendant des mois. Autre temps, autres moeurs j’imagine.
Ça nous amène donc au premier joueur sur ma liste, le défenseur Ryan Murray. Évidemment, l’objectif de ma série de textes est aussi de montrer à quel point je «jambonne» régulièrement. On en a un bel exemple ici.
Quand je regardais Murray, je voyais un défenseur mobile au bon gabarit qui avait un énorme potentiel à développer dans les deux sens de la patinoire. Je pense qu’à son arrivée à Columbus, il a montré des «flash» de ce qu’il pourrait devenir, avec 21 points en 66 matchs et un différentiel de +4 à 20 ans, mais les blessures l’ont ralenti et il n’a jamais été en mesure de répondre aux attentes d’un choix top-2.
Vous voulez du spectacle? Entre Alex Galchenyuk. Le deuxième joueur sur ma liste et le meilleur attaquant selon moi à cette époque.
Lorsque j’ai fait mon mock draft du repêchage de 2012 pour le site All Habs, j’étais tellement heureux d’y placer Galchenyuk, même s’il avait pratiquement raté toute la saison en raison d’une blessure au genou.
Pour moi, Galchenyuk était le prototype parfait du joueur de centre électrisant qui décochait des lasers, qui pouvait s’impliquer physiquement et qui avait des habiletés avec la rondelle qui allaient permettre à ses coéquipiers d’en profiter. Avec le recul, le problème de Galchenyuk était peut-être entre ses deux oreilles, mais aussi dans sa famille…
Donc oui, on pouvait absolument se tromper en affirmant qu’il deviendrait un excellent premier centre hahaha. Même si je crois que le Canadien a «scrappé» une partie de son développement en lui faisant jouer la chaise musicale, Galchenyuk a connu de belles saisons à Montréal et il jouait encore dans la LNH jusqu’à ce printemps.
Le troisième joueur sur ma liste était le défenseur Morgan Rielly, qui tout comme Galchenyuk avait raté la majorité de la saison, mais qui arrivait avec un profil spectaculaire.
Un peu comme pour Murray, je pensais que Rielly était destiné à de grandes choses parce qu’il avait le gabarit, la mobilité, la vision et l’intelligence. Quand j’ai vu les Islanders lui préférer Griffin Reinhart, que j’avais 10e sur ma liste, je ne m’en suis pas remis.
Reinhart pour moi était le cas classique du gros défenseur mobile qui projetait quelque chose d’un peu moins commun en 2012. Je pense que le talent des Oil Kings d’Edmonton l’a beaucoup aidé à se propulser dans le top-5 et après une carrière de seulement 37 matchs dans la LNH, c’était peut-être le cas.
Je saute au sixième joueur sur ma liste, l’ancien attaquant russe des Remparts de Québec Mikhail Grigorenko.
Pendant un long moment, j’ai même eu Grigorenko troisième sur ma liste derrière Murray et Galchenyuk, mais comme j’accorde beaucoup d’importance aux séries et qu’il avait connu une performance assez tiède, surtout contre les Mooseheads de Halifax, il a dégringolé. Lisez ces paragraphes de folie écrits en mars 2012 hahaha.
Avec le recul, Grigorenko avait non seulement le même profil russe que je décrivais dans le premier paragraphe, mais il n’a jamais été capable d’aider une équipe dans la LNH.
J’avais Filip Forsberg neuvième sur ma liste et je pense qu’avec le recul, j’ai surtout eu un manque de courage de ne pas le placer devant des gars comme Yakupov et Grigorenko. Pour Radek Faksa, un gros centre, intense, physique, qui avait bien fait en Amérique du Nord, je trouvais ça quand même honnête de l’avoir huitième.
Je pense qu’à cette époque, mon processus d’évaluation était encore un peu «vert» et comme je l’ai dit dans le premier texte, j’ai vraiment pris confiance en 2013, jusqu’à même faire un top-60 à partir de là.
Au 12e rang, j’avais Teuvo Teravainen et dès le mois d’avril j’avais l’impression qu’il allait sortir un peu plus loin, entre 20 et 25 peut-être. Quand les rumeurs l’envoyaient au Tricolore au troisième échelon, je dois dire que je suis un peu tombé en bas de ma chaise cependant.
Mais les Blackhawks ont vu juste avec lui en le sélectionnant au 18e rang et bien que le mot «vol» ait été un peu trop galvaudé, Teravainen est tout de même le quatrième meilleur pointeur de la cuvée 2012 et il a remporté la coupe Stanley. Il s’est toutefois développé avec les Hurricanes.
Vous vous souvenez quand j’ai dit que je pensais que le CH avait réalisé plusieurs coups de maître? Sebastian Collberg en était un pour moi. Je l’avais 24e sur ma liste et de le voir sortir en deuxième ronde aux mains du Tricolore, je capotais.
À retenir pour les autres années: arrêter d’utiliser le mot «vol»!
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