Dans le rétroviseur: ma liste de 2014
Le repêchage de 2014 a été plaisant à suivre de mon côté parce que je voyais au moins deux candidats pour le premier rang, Aaron Ekblad et Sam Reinhart, et les six premiers se démarquaient un peu plus des autres à mes yeux.
C’est une année au cours de laquelle je pense avoir été un peu plus tranquille dans mes envolées sur Twitter, mais j’ai certaines perles ici et là qui paraissent aussi bien que mal.
C’est aussi lors de ce repêchage que je crois avoir fait ma plus belle erreur d’observation à vie. Si j’avais à prendre une décision concernant l’espoir en question, je n’hésiterais pas deux secondes.
De l’action en haut
Pendant toute l’année, j’ai eu des difficultés à départager Ekblad de Reinhart et c’était un peu la reprise du scénario de 2013, avec Nathan MacKinnon et Seth Jones. Tu avais ton centre talentueux et intelligent en confrontation avec ton possible défenseur #1.
Je commence en novembre, avec Ekblad en haut de ma liste. Nous sommes à une époque où le concept de joueur exceptionnel était un peu moins connu et Ekblad avait un profil incroyable grâce à son style offensif, son leadership, son travail en défensive et son gabarit.
On parle quand même de jeune défenseur mature qui avait tenu son bout pour une formation canadienne ordinaire au Championnat mondial de hockey junior. Et le pire, c’est que Reinhart en avait fait tout autant et il connaissait une saison extraordinaire. Ce qui nous mène en avril.
Ceux qui connaissent mon style savent que j’adore évaluer un joueur en séries parce que le jeu est plus serré, plus rude et plus défensif. Quand tu réussis à sortir du lot, c’est que tu as des qualités de «gamer» et ça m’intéresse. Et c’est exactement ce que j’ai vu dans le cas de Reinhart.
C’est finalement en juin que j’ai «choké», même après avoir remis mon «mock draft». J’ai fait le tour des arguments et j’ai finalement penché pour Ekblad, qui allait avoir plus d’impact à mon avis.
Avec le recul, je pense qu’Ekblad comme Reinhart méritaient ce premier rang. Ekblad est un défenseur d’impact quand il n’est pas blessé et il peut aller chercher une cinquantaine de points tout en étant stable en défensive. Dans le cas de Reinhart, je pense que le fait qu’il ne soit pas nécessairement le cheval de bataille d’une équipe lui sied mieux. Il vient de connaître sa première saison de plus d’un point par match en carrière. Les Panthers ne se plaindront pas d’avoir les deux, huit ans plus tard.
Le troisième joueur sur ma liste, Leon Draisaitl, est maintenant le meilleur joueur du lot, et de loin à mon avis. De le voir exceller n’est pas une surprise. Déjà, en début de saison, il impressionnait dans la Ligue de l’Ouest et il offrait déjà un avant-goût de ce qu’on voit maintenant dans la LNH.
Évidemment, même en novembre, le Canadien n’était pas du tout dans le pétrin au classement et Draisaitl n’allait assurément pas glisser au repêchage. Mon tweet était plus pour dire que ça prenait un joueur de centre de cette prestance dans l’équipe. Quelque chose que le CH n’a toujours pas d’ailleurs.
À l’époque où il sévissait sur Twitter, Simon Boisvert avait lui aussi ses opinions arrêtées. Et comme il est question de «scouting», c’est sûr que ça venait me titiller. Dans cette discussion ici, Michael Dal Colle et Jake Virtanen sont vantés comparativement à Reinhart et Sam Bennett. Il n’y avait aucun doute pour moi que même si je les avais cinquième et sixième respectivement, Dal Colle et Virtanen étaient plus des projets que les deux autres.
Pour moi, c’était aussi de louanger Bennett, qui avait une combinaison de talent et de chien qui faisait de lui un joueur très intéressant dans tous les systèmes de jeu. Ça n’a pas fonctionné avec les Flames, même s’il a connu plusieurs bonnes séries, mais ça s’est replacé avec les Panthers (qui d’autre).
Pour revenir à notre bon ami Simon Boisvert, il voyait Dal Colle comme premier au total. J’ai trouvé ça exagéré, mais en le classant cinquième, j’ai aussi fait une grave erreur, huit ans plus tard. Ça n’a jamais débloqué dans son cas et contrairement à ce que j’ai marqué dans mon «mock draft», son jeu sans la rondelle lui a assurément nui.
Et pour finir avec mon top-6, alors que les joueurs sont sortis dans l’ordre que je les avais classés, Virtanen était selon moi le meilleur attaquant de puissance de tout le repêchage. Un marqueur, qui brassait et qui n’avait pas peur d’aller là où c’est payant.
Il n’a jamais été en mesure de tout mettre ses atouts en place pour atteindre son plein potentiel. Et le plus dommage aussi, c’est qu’il ne semblait pas complètement là dans sa tête non plus. Un moment donné, tu dois aussi te prendre en main.
Je passe ensuite au premier joueur de la LHJMQ à avoir été sélectionné, Nikolaj Ehlers, que j’avais huitième sur ma liste. Comme j’ai mentionné dans mes textes précédents, avec ma couverture de l’Armada de Blainville-Boisbriand, j’avais la chance de vraiment être plus près de l’action en ce qui concerne les espoirs du circuit Courteau.
Pour Ehlers, ceux qui ont collé ses succès à ceux de Jonathan Drouin ont été malhonnêtes. La preuve, Ehlers a dominé la LHJMQ l’année suivante, alors que Drouin n’y était plus. Avec le recul, je pense que je me suis laissé avoir par le profil de Nick Ritchie et son style papier sablé. Un style qui peut encore être ma kryptonite aujourd’hui.
Ehlers a montré qu’il pouvait avoir beaucoup de succès en saison par son dynamisme, son talent et sa vision, mais j’aimerais le voir plus impliqué en séries. Il sortirait probablement dans les mêmes eaux si on faisait un «re-draft» en 2022.
Plutôt que de parler de Kasperi Kapanen, 13e sur ma liste et qui a glissé un peu, je saute directement à Ivan Barbashev, 15e sur ma liste et qui a dû attendre au lendemain avant d’entendre son nom.
J’ai longuement attendu que Barbashev explose et je dois dire que je n’y croyais plus avant cette saison. Avec ses 26 buts et ses 60 points, il a vraiment atteint le niveau que j’espérais voir de lui en 2014. Le fait de l’avoir vu souvent a peut-être moussé son rang dans mon classement, surtout après ses bonnes séries.
Si j’avais été extrêmement déçu du choix de Michael McCarron en 2013, le Canadien ne m’a pas déçu en 2014. Et pourtant. J’étais un grand partisan du jeu de Nikita Scherbak et je commençais déjà à rêver à un duo Galchenyuk-Scherbak sur le premier trio du Tricolore.
Je pense vraiment que le Canadien a gâché son développement en lui faisant faire la navette et en ne l’utilisant pas toujours dans ses forces, mais il faut aussi avouer que Scherbak n’a pas donné l’effort souhaité pour rester dans la LNH. Et d’avoir été réclamé au ballottage par les Kings a sonné le glas de sa carrière.
Je l’ai souvent défendu, mais malheureusement, j’ai erré sur ce coup-là et je suis surtout déçu pour lui.
Parlant d’erreur, je vous présente le défenseur Roland McKeown, 18e sur ma liste. Si vous remarquez les rangs et ma description, vous comprenez que McKeown, malgré une bonne bonne saison à Kingston et le titre de capitaine du Canada au U18, n’a pas eu autant d’amour que j’ai pu lui en donner.
Quand j’observais McKeown, c’est simple, je voyais un Ekblad avec 15% de rabais dans la «bin» au Walmart. C’était un défenseur imposant qui bougeait bien la rondelle et qui était doté d’une belle mobilité.
Comme je disais, c’est ma plus belle erreur d’observation depuis 2011. Je continue à croire que les Hurricanes l’ont complètement «scrappé» et je continue à dire que si je voyais McKeown jouer comme espoir en 2022, j’aurais la même opinion de lui. Comme on dit, personne ne frappe pour 1000.
Et pour en ajouter, je disais qu’il allait être le vol du repêchage. J’en étais convaincu. C’est une leçon que j’aurais dû apprendre au fil des années, mais comme je le répète régulièrement, il y a des gens qui sont payés pas mal plus cher que moi pour jambonner. Je me console.
Ce qui est particulier dans le cas de David Pastrnak, 22e sur ma liste, c’est que j’avais facilement décelé son tir foudroyant, mais je trouvais qu’il avait une créativité très sous-estimée et qu’il était un excellent passeur.
Je n’aurais jamais pensé qu’un jour il allait devenir un marqueur de 40 buts, mais je pouvais le voir connaître des saisons de 25 buts et 25 aides. Il s’est bâti une réputation de «trigger man» avec Patrice Bergeron et Brad Marchand et il est le meilleur franc-tireur de ce repêchage avec Draisaitl.
Je termine avec Adrian Kempe, 26e sur ma liste, qui était selon moi destiné à être un des choix les plus «vanille» de la première ronde. Et jusqu’à cette saison, c’était un peu ce qu’on voyait de lui.
Tout ce que Kempe a été pendant le début de sa carrière correspondait à un joueur polyvalent au talent plus limité et qui est capable de créer de l’espace sur la patinoire. Cette saison, il semble s’être trouvé des talents pour finir les jeux et espérons que ça se poursuive dans son cas.
Kempe et Pastrnak sont les preuves que tu peux sélectionner des joueurs très utiles en fin de première ronde, même si Marc Bergevin n’est pas tout à fait d’accord.
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