ENTREVUE | «J’étais vraiment soulagé que ça arrive !»
Il fut un choix de 4e tour des Canadiens de Montréal. Aujourd’hui, il joue avec le Rocket de Laval tout en ayant l’âge de retourner dans la LHJMQ.
Le parcours de William Trudeau est fascinant à suivre. Il faut se rappeler que le natif de Varennes fut un choix de 11e tour dans la LHJMQ. Une progression fulgurante pour celui qui porte désormais l’uniforme du Rocket de Laval.
Et ce scénario, il ne l’avait pas prédit. Dans une entrevue avec l’auteur de ces lignes, Trudeau confiait qu’en arrivant au camp d’entraînement du CH, c’était un peu flou pour la suite des choses.
«En arrivant au camp du CH, c’était quand même flou. J’étais vraiment pas assuré d’aller au camp du Rocket. De plus en plus que le camp avançait, ils m’ont dit que je pouvais avoir ma chance au camp (du Rocket).»
Le Québécois a laissé une très belle impression à son deuxième camp des recrues, qui impliquait moins d’éléments stressants pour lui. L’aspect de la nouveauté n’y était plus comme il s’agissait de sa deuxième présence au camp des recrues. L’athlète dont les droits appartiennent encore aux Islanders de Charlottetown s’est présenté à Buffalo en ne pensant qu’à jouer sa game. Il avait déjà l’expérience d’un tel camp et le tout a grandement favorisé sa préparation mentale.
De plus, un été complet à s’entraîner dans les installations du CH avec les joueurs lui aura permis de se familiariser avec les joueurs.
Bonne préparation physique
Satisfait de ses débuts avec le Rocket, il admet que le calibre est fort différent de la LHJMQ. Sans savoir qu’il jouerait dans la AHL, Trudeau était conscient que sa force physique serait un élément à travailler pendant la période estivale.
Jusqu’ici, dans les matchs observés du jeune homme, on peut voir que la préparation a aidé. Trudeau ne passe pas deuxième le long des rampes et s’implique également physiquement à la ligne bleue. Il admet tout de même qu’une bonne adaptation est de mise lorsqu’on passe du circuit Courteau à la AHL.
«La vitesse des jeux. Le côté robustesse aussi. Il faut être capable de jouer robuste parce que c’est du monde plus vieux que toi. »
– Trudeau sur la grosse différence entre la LHJMQ et la AHL.
C’est un aspect qui est sorti à quelques reprises durant l’entretien. Prendre de la puissance et du poids semble faire partie du plan à court terme pour Trudeau. Cela dit, c’est une chose de prendre de la masse musculaire, mais ça en est une aussi d’être en mesure de suivre le rythme. Jusqu’ici, Trudeau s’en tire assez bien à ce niveau dans sa transition vers le hockey professionnel.
Un contrat dans la poche
Après sa prestation au camp du CH, l’organisation lui a consenti un premier contrat professionnel. En signant ce contrat, il devenait le 3e joueur seulement à signer un ELC avec les Canadiens dans les membres de la cohorte 2021. Seuls Riley Kidney et Joshua Roy ont obtenu des contrats professionnels alors que Xavier Simoneau et Joe Vrbetic ont obtenu des contrats AHL. Une belle marque de confiance de la part de l’organisation.
Pour l’athlète de 20 ans, c’était aussi un sentiment de soulagement qui l’habitait lors de la signature.
«Quand j’ai appris que j’avais signé mon contrat d’entrée, j’étais super content. J’étais vraiment soulagé que ça arrive parce qu’il en restait une année. Il fallait vraiment que j’aille une bonne saison si ça l’arrivait pas maintenant.»
Cette petite pression, il ne l’a plus. Une récompense qui a rendu heureux le principal intéressé, mais aussi son entourage. Dans tout le parcours de Trudeau, l’athlète a pu compter sur la présence de sa famille malgré un peu plus de 1000 km de distance. Ils étaient donc encore plus contents pour leur garçon lorsque ce dernier a signé son premier contrat. Maintenant, plus besoin d’attendre que le jeune William soit en visite dans la région pour voir leur fils à l’oeuvre !
Un gars terre à terre
Dans une situation quelque peu particulière avec le Rocket, William Trudeau gars la tête froide par rapport à ce qui se passe. Conscient que techniquement, il ne devait pas jouer dans la AHL, Trudeau prend tout ce qui passe et apprécie chaque moment. Le fait d’être à l’occasion placé sur la galerie de presse ne le démoralise pas du tout.
«Je n’avais pas d’attentes de jouer tous les matchs. Les matchs que je vais être dans les estrades, je vais en profiter pour m’entraîner, passer plus de temps sur la patinoire pour travailler sur mes aspects de la game. Je ne veux pas voir ça du côté négatif. Toutes les recrues sont passées par cette étape-là.»
À Laval, le jeune homme de 20 ans se retrouve parmi des choix de premier tour, des joueurs ayant de l’expérience en NHL et d’autres qui patientent d’obtenir un appel du grand club. Cette atmosphère pourrait sans doute intimider un jeune homme qui, de prime à bord, devait jouer dans la LHJMQ. Toutefois, Trudeau demeure réaliste.
Il veut jouer, mais comprend parfaitement qu’un rappel ou une transaction peut rapidement changer les choses. Trudeau ne s’en fait pas puisque cela fait partie de son apprentissage à ce niveau-là.
Parfois, nous avons tendance à réagir fortement lorsqu’un espoir est laissé dans les estrades. Mais de la façon dont Trudeau voit les choses, c’est surtout un moment pour progresser dans d’autres facettes comme l’entraînement. Il voit le tout du bon côté.
Un objectif principal pour 2022-2023 ?
«Passer l’année à Laval. Je sais que j’ai ma place et que je suis capable de jouer. On sait jamais ce qui peut arriver, mais ce serait mon objectif.»
L’entrevue est également disponible en format audio sur toutes les plateformes de podcast
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