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EXCLUSIF | Xavier Simoneau: les racines d’un meneur exemplaire

Il entame sa carrière professionnelle cette saison avec le Rocket de Laval. Rapidement, il s’impose comme l’un des favoris de la foule par son intensité et sa fougue sur la patinoire. Un style que l’on observe depuis son parcours en LHJMQ et qui lui permet de faire sa marque dans la AHL.

Xavier Simoneau impressionne à ses débuts dans la AHL. Ses 23 points en 35 matchs placent l’attaquant au 22e rang de la AHL. Sa bonne période productive au sein du Rocket fut malheureusement freinée par un incident qui aura donné la frousse aux partisans.

«Sur un repli défensif, j’ai mangé le bâton de Teasdale directement dans l’oeil. En me dirigeant vers le banc, je ne voyais plus rien. J’ai eu beaucoup peur. Je me suis cassé le nez puis le bâton s’est rendu sur l’oeil,» explique l’attaquant à l’auteur de ces lignes lors d’un entretien vidéo.

Depuis, Simoneau joue avec une visière complète, mais il assure que tout va bien maintenant. Cette blessure n’aura pas eu d’impact sur le style de jeu de Simoneau. En ce sens, le joueur hargneux qui ne freine devant rien est toujours le même malgré cet incident.

Après tout, ce style qui lui colle à la peau ne date pas d’hier. Bien malin celui qui fera en sorte qu’il abandonne cette identité forgée à travers les années.

Voici l’humain derrière Xavier Simoneau, le joueur de hockey.

Un lègue familiale

Xavier Simoneau est né à Saint-André-Avellin, une municipalité d’un peu plus de 3500 habitants. Souvent dans le hockey mineur, le bassin de joueurs provient des grandes municipalités. Pour Xavier, la passion du hockey est une question de famille chez les Simoneau.

«Mon père a toujours été un passionné de hockey. Mon grand-père a joué toute sa vie. Mon frère a commencé à jouer et j’ai suivi ses traces. Mon grand-père était chef pompier du village et venait toujours arroser les patinoires du village, donc j’étais tout le temps là. Ça partit comme ça, en jouant à la patinoire extérieure,» raconte Xavier Simoneau.

Rapidement, Xavier entre dans le système de hockey mineur et un commentaire revient souvent au cours des années. En effet, l’aspect du gabarit était constamment soulevé dans le cas de Xavier. Dans son enfance, ce n’était pas une source de soucis pour lui. Plus son parcours avançait, plus son identité s’est développée à travers un ADN de battant.

«Ça toujours été dans mon ADN (d’être hargneux). Le fait de me faire dire que je n’étais pas le plus gros ni le plus grand a toujours été une source de motivation. Le fait de toujours vouloir être le premier sur la rondelle et travailler fort, ça s’est développé à travers les années, mais ça toujours été ma façon de jouer,» explique Simoneau.

L’athlète de 21 ans assure toutefois que plus jeune, ce n’était guère une préoccupation. C’est en avançant dans son parcours hockey qu’il comprend rapidement qu’il doit trouver une façon de se démarquer dans son jeu malgré sa petite taille.

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Travailler fort, c’est aussi devoir faire des sacrifices hors glace pour pouvoir s’abreuver de sa passion. Xavier Simoneau a pu compter sur un solide soutien de la part de sa famille. Grandir dans un petit village où il fallait faire 50 minutes de route pour jouer au hockey compétitif, ça forge la discipline. Chez les Simoneau, cet exemple d’engagement aura assurément motivé Xavier pour sa carrière future.

«Rendu au double lettre, il fallait jouer à Gatineau. Joey, mon plus grand frère jouait triple lettre, donc mon père partait avec. Ma mère partait avec moi et mes grands-parents partaient avec le plus jeune Jeffrey parce qu’on jouait tous au hockey. Mes parents finissaient de travailler puis on partait pour les pratiques. Je revenais à 9h le soir et j’avais de l’école le lendemain.»

Une adaptation en bas âge

Cette adaptation familiale dont auront fait preuve les Simoneau aura assurément servi à Xavier à son arrivée dans le Midget AAA. Loin de chez lui, il vit en pension à l’âge de 14 ans à Gatineau. Encore une fois, le soutien familial aura été bien présent pour la première saison midget AAA alors que la tante de Xavier l’aura hébergé. À 15 ans, il demeure en pension régulière.

«Je n’étais pas habitué à la ville. J’allais à l’école en campagne, tout se faisant en campagne donc c’était assez gros partir pour la ville,» explique le hockeyeur de Saint-André-Avellin.

Tôt dans sa jeune carrière, Simoneau doit faire preuve de maturité et c’est entouré de sa famille qu’il relève le défi avec brio. Ces apprentissages lui auront permis de bien s’adapter à son arrivée à Charlottetown, une ville qui se trouve à plus de 1200 km de son milieu familial. Après quatre ans passés à Drummondville, le choc fut bien encaissé par l’athlète tout de même.

«Je m’en attendais. Sur le coup, tu apprends que c’est fait, c’est un choc. C’est spécial d’arriver à 16 ans, tu es quasiment un adolescent. Tu repars de là à 20 ans, c’est un gros changement. Je ne m’en allais pas à 1 heure de chez nous, je m’en allais dans les Maritimes. Après quelques jours, c’était réglé et j’ai bien aimé mon expérience à Charlottetown.»

Même une fois dans le junior, les parents de Xavier continuaient de suivre. Évidemment, c’est une évidence de dire qu’il se montre très reconnaissant de cela. La fierté animait la famille lorsque le CH a fait de Simoneau un choix de 6e ronde en 2021.

«Juste le fait d’avoir été repêché par les Canadiens, c’était assez spécial pour tout le monde. C’était l’équipe d’enfance de pas mal toute ma famille.»

– Xavier Simoneau

Leadership incroyable

Nous avons tous une référence cinématographique concernant un capitaine qui se lève dans la chambre pour fouetter les troupes. Cette fameuse scène où les visages déprimés dans le vestiaire sont balayés par un désir de vaincre soudain en raison des propos motivants du capitaine.

Pour Mathieu Turcotte, cette référence est devenue bien réelle lorsqu’il a côtoyé Xavier Simoneau à son passage comme entraîneur adjoint des Voltigeurs. En effet, Turcotte fut en poste pendant deux saisons lorsque Simoneau était le capitaine des Voltigeurs et l’entraîneur a aussi vécu l’après Simoneau lorsque ce dernier fut échangé aux Islanders de Charlottetown. Pour lui, l’attaquant québécois a laissé une marque indélébile chez les Voltigeurs.

«J’ai jamais vu un aussi bon capitaine dans une chambre de hockey. C’est un leader hors pair. L’idée qu’on a d’un leader de par les films ou les capitaines dans le temps qui se lèvent pour parler et prendre le contrôle dans la chambre, la seule fois que j’ai vu ça, c’est avec Xavier Simoneau,» explique Mathieu Turcotte, ancien entraîneur des Voltigeurs de Drummondville.

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Si bien que la saison suivante, les Voltigeurs n’ont pas trouvé d’assez grandes chaussures pour prendre la relève de Simoneau comme capitaine de l’équipe. Maintenant en poste comme entraîneur-chef du Blizzard du Séminaire St-François dans la ligue Midget AAA du Québec, Turcotte avoue que Xavier Simoneau demeure l’exemple ultime de ce que représente un leader dans une chambre. C’est toutefois difficile de cloner un joueur avec une attitude comme celle de l’attaquant du Rocket.

«On essaie d’amener nos leaders vers ça. Mais ce que Xavier a en lui, soit son caractère et son attitude, c’est assez unique.»

– Mathieu Turcotte

Pour Mathieu Turcotte, ce n’est pas un hasard de voir Simoneau bien s’acclimater au hockey professionnel. Dès l’âge junior, il figurait parmi les joueurs qui travaillaient le plus fort. D’ailleurs, Turcotte évalue que c’est difficile de maintenir ce rythme de travail et d’amener ça tous les soirs. Simoneau, lui, en était capable.

Et ce n’est pas pour rien qu’il connaît du succès à son entrée dans la AHL. Même s’il est petit, même s’il n’est pas gros. Les racines d’un battant, ça ne se perd pas du jour au lendemain.

Dans un prochain texte, nous verrons comment son parcours lui permet de s’illustrer chez les hommes dans la AHL. L’aspect hockey sera exploré pour comprendre comment le parcours de Simoneau a été influencé par cet ADN forgé avec le temps.

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