Filip Eriksson | Un jet de dés suédois pour les Canadiens au repêchage
Tout au long de la saison 2022-2023, le TSLH Espoirs a partagé des rapports d’observation, des profils d’espoir, des classements et un guide sur les jeunes qui étaient éligibles au repêchage. À l’instar des trois dernières saisons, les chroniqueurs ont ratissé large, mais certains choix du CH ont passé au travers des mailles du filet. Ainsi, nous terminons la saison en vous présentant ceux qui n’ont jamais été couverts. Ma deuxième cible est Filip Eriksson, un centre suédois.
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J’aurais vraiment aimé appuyer cette rare sélection des Canadiens de Montréal en Suède, mais c’est assez difficile. Filip Eriksson a manqué la majorité de la saison en raison d’une blessure (voir la séquence de sa blessure ci-bas). Son absence s’est échelonnée de la mi-octobre 2022 au début mars 2023. Pour un prospect jouant sa saison de 18 ans, ce temps en dehors de la compétition est très déplorable. Même si on a pu le voir durant un total de 22 matchs, dont 8 en SHL, ça demeure assez risqué de le prioriser comparativement à d’autres espoirs qui ont joué toute la campagne.
Parlant de risques, à la base, pour les Canadiens de Montréal, repêcher en Suède n’a jamais été leur tasse de thé. Leur taux d’efficacité dans ce pays est très maigre et je ne crois pas que de prendre un joueur avec 22 matchs dans la saison va aider. Heureusement, il y a Adam Engstrom qui semble bien parti, mais rien n’est confirmé pour le moment.
Bref, Filip Eriksson a tout de même des qualités, c’est seulement qu’on ne sait pas réellement si le gaucher est constant sur toute une saison et si son absence lui nuira à long terme. C’est un patineur très rapide. Ses premiers coups de patin sont explosifs et lui permettent de battre presque n’importe qui a un contre un dans la J20 Nationell. Ç’a été plus difficile dans la SHL, car c’est ardu de s’y démarquer à 18 ans, mais, en général, l’espoir des Canadiens est capable de battre un opposant avec ses pieds.
Ce n’est pas nécessairement l’avant qui a le plus de facilité au niveau des pivots ou des changements de direction successifs, mais il compense largement par son intelligence. Son positionnement est excellent tout comme son timing. Le Suédois maîtrise ses assignations en défensive et en échec avant, et ce, même contre des hommes de la SHL. Ses angles d’attaque sont bons et lui permettent de créer des revirements. Bref, ça fait de lui un atout important pour ses entraineurs dans son territoire, en relance de l’attaque et pour mettre de la pression.
En contrôle de rondelle, Filip Eriksson ne se complique pas la vie. Je ne crois pas que sa créativité lui permette d’être bien productif dans la LNH. Le jeune va prioriser les jeux simples et la distribution efficace de la rondelle. Quand il n’y a pas d’option, il va lancer au filet avec son élan très pauvre. C’est l’un de ses pires défauts globalement : le manque de puissance. Ça affecte tout son jeu, mais surtout son tir. On dirait que la rondelle pèse 10 livres parfois quand il s’élance. Près du filet, ça va quand même bien, car le centre est capable de battre le gardien. Cependant, pour ce qui est d’utiliser les écrans avec des tirs voilés, de l’envoyer dans la lucarne ou de traverser le gardien avec un tir vif, c’est vraiment difficile pour lui.
C’est la même chose à un contre un dans le trafic, le long des bandes et en récupération de rondelle. Filip Eriksson est rarement celui qui va ressortir avec la possession. Quand il peut utiliser sa vitesse et son intensité, il gagne. Sinon, ce n’est pas à son avantage la majorité du temps. Heureusement, le kid ne lâche jamais. Je ne l’ai pas vu prendre une présence de repos sur la patinoire dans les 12 matchs que j’ai observés. C’est un guerrier. Ainsi, les chances que la constance soit présente sont bonnes, tout comme l’éthique de travail.
J’imagine que les Canadiens de Montréal lui ont parlé pour le connaître un peu plus, car si on se base seulement sur les performances sur la glace, cette sélection est difficile à défendre. Le profil est intéressant, mais les lacunes sont tout aussi alarmantes. Le TSLH Espoirs va suivre de très près la progression de Filip Eriksson dans les prochaines années afin de vous tenir informé le plus possible. Même s’il y a des risques, ça demeure un choix de 6e ronde. L’investissement n’est pas si haut que ça.
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