Hlinka-Gretzky 2022 | Analyse des espoirs des États-Unis
La Coupe Hlinka-Gretzky 2022 s’est soldée par une victoire du Canada aux dépens de la Suède. Après avoir écouté chaque match des huit équipes ayant pris part au tournoi, j’ai décidé de partager mes observations sur cet évènement qui marque le début de la saison 2022-2023 pour le « scouting » en vue du repêchage 2023. Vous aurez donc une série de textes sur le TSLH Espoirs et, également, un épisode du TSLH Podcast un peu plus tard au cours de l’été. Je commence les publications par les États-Unis.
Au tournoi Hlinka-Gretzky, la formation américaine n’est jamais constituée des espoirs qui s’aligneront avec le programme de développement américain. Ainsi, la qualité de l’équipe n’est jamais à son meilleur, car plusieurs éléments de premier ordre de cette catégorie d’âge au pays ne sont pas présents.
Néanmoins, il s’agit tout de même de prospects fort intéressants qui joueront en USHL, dans les Highschools ou même au Canada. On ne doit donc pas ignorer cette formation en vue du repêchage 2023, car ça nous permet d’étendre notre liste de noms à visionner au cours de la saison.
Attaque
J’avais de bonnes attentes concernant Quentin Musty pour les États-Unis. Ce dernier a joué dans la OHL l’an dernier avec Sudbury et le fera encore cette année. Malgré son talent, le potentiel choix de première ronde au prochain repêchage n’a pu permettre à son équipe de se rendre à la ronde des médailles. Des défaites contre les Finlandais et les Tchèques leur ont enlevé toutes chances de se rendre loin.
Néanmoins, nous avons pu voir plusieurs qualités du jeune au cours des matchs. Le gabarit est le premier attribut (6 pieds 2 pouces et 205 livres) qu’on remarque quand l’espoir embarque sur la glace. Il s’en sert efficacement pour se créer de l’espace et pour protéger la rondelle. Avec sa portée et ses mains vives, ça semble très difficile de lui soutirer le disque. De plus, Quentin Musty présente un calme déconcertant sur la glace et une bonne vision qui lui permettent d’identifier les bons corridors ou de seulement exploiter rapidement ce que l’adversaire lui donne comme faille.
C’est très dangereux de lui donner le champ libre, car l’Américain possède un tir de haute qualité autant au niveau de la force que de la précision. J’aimerais que son élan soit un peu plus rapide, car ça lui prend parfois du temps avant de s’élancer ce qui le prive d’options ou d’angle avantageux. Néanmoins, le jeune peut changer efficacement la position de son élan ou utiliser les écrans pour augmenter ses chances de battre le gardien.
Malgré son gabarit, Quentin Musty patine souvent en périphérie et ne visite pas énormément l’enclave. Ce n’était pas nécessairement le cas l’an passé, alors c’est peut-être seulement un effet du tournoi où il avait un rôle de passeur. Par contre, en OHL, j’espère le voir plus agressif que lors de ce tournoi, car il était plus souvent la cible de coups que le contraire. Je veux qu’il soit physique, qu’il baisse l’épaule pour couper au filet et qu’il soit dominant à un contre un. Au Hlinka-Gretzky, le jeune a fait preuve d’indiscipline à quelques occasions avec des pénalités stupides de frustration. Je suis certain qu’il va travailler là-dessus cette saison tout comme sur son patin qui le rend parfois lourd sur la surface glacée. Il est définitivement à surveiller pour la première ronde l’été prochain.
William Whitelaw a aussi été l’un des attaquants de premier ordre de la formation. Le petit droitier de 5 pieds 9 pouces et 172 livres a impressionné avec sa vitesse et sa force d’accélération. Le jeune s’en sert énormément pour attaquer le filet en contournant la défensive ou en tournant en rond avec la rondelle pour créer du chaos chez l’adversaire. On voit que l’espoir veut faire la différence et qu’il adore créer des occasions de marquer.
J’aimerais le voir un peu plus calme en possession de la rondelle, car William Whitelaw a tendance à se déjouer tout seul. Oui, il est capable de feinter ses opposants à haute vitesse, ce que peu de joueurs peuvent faire, par contre, après 2 ou 3 mouvements, l’adversaire s’ajuste habituellement et est capable de vous neutraliser. Quand l’Américain sent que ça survient, on le voit faire des jeux forcés ou à l’aveuglette et les revirements s’accumulent. Ça ne passera pas au niveau supérieur. En USHL, je crois que ça va encore arriver, car il va vouloir tout donner, mais j’espère seulement que ça va être moins fréquent.
Niveau défensif, j’ai trouvé que William Whitelaw s’impliquait. Ce n’est pas nécessairement celui qui va dominer dans cet aspect, mais avec sa rapidité, l’espoir a brisé plusieurs relances adverses en replis et quelques jeux de passe qui s’éternisaient dans sa zone. C’est quelque chose que je vais regarder attentivement cette année en USHL. L’aspect physique n’est pas une force non plus chez lui, mais il se sert de sa mobilité pour éviter que ça ne le désavantage trop, alors je n’ai pas détesté son jeu à un contre un.
Carey Terrance m’a paru, sans être explosif, être capable de suivre n’importe quel joueur en attaque. Je l’ai trouvé particulièrement bon pour exploiter les défensives adverses en contre-attaque avec sa vitesse. Près du filet, le jeune est capable de se créer de l’espace avec son patin et ses mains pour battre les gardiens. Ce n’est pas nécessairement lui qui contrôle le jeu, mais va pouvoir se positionner adéquatement pour se mettre en option ou seulement distribuer la rondelle intelligemment pour que les jeux n’avortent pas.
Il a été l’un des espoirs les plus constants de l’alignement, et ce, dans les trois zones. Son patin est une force tout comme son intelligence pour anticiper les déploiements adverses, mais aussi ceux de ses coéquipiers. Le centre devra travailler sur ses bagarres à un contre un et sur ses mises en jeu, car ça n’a pas toujours été facile pour lui de sortir vainqueur dans ces situations.
Tanner Adams possède un peu le même profil que Terrance à l’attaque, mais comme ailier. Ce n’est toutefois pas un espoir qui joue dans le trafic comme son coéquipier. C’est plus un joueur qui attend ses chances pour exploiter ce qu’on lui donne. J’aimerais donc le voir un peu plus proactif en ce sens, mais je ne le qualifierais pas de frileux. C’est seulement sa façon de jouer qui est un peu plus cérébrale.
L’utilisation de son bâton à un contre un me semble très efficace, car il gagne souvent ses batailles. Les revirements adverses sont donc assez courants quand Tanner Adams est sur la patinoire, mais ne vous attendez pas à un attaquant hors pair qui va dominer au niveau supérieur. Je m’attends plus à un joueur de rôle efficace.
La ligne de Joe Connor, Griffin Erdman et Connor Brown a été très utile pour les Américains lors de ce tournoi. Ce n’est pas les plus talentueux, mais les trois attaquants se donnent chaque présence et donnent de la difficulté à leurs opposants en échec avant. Ils ont tous manqué de finition un peu, mais ce n’était pas nécessairement leur rôle qui était plus de mettre l’ennemi sur ses talons. On verra bien cette saison quel rôle ils auront, mais chacun avait tout de même des habilités pour créer du chaos et amener des rondelles au filet. Will McDonough a été un autre qui s’est démarqué à certaines occasions avec son jeu physique et son tir. Par contre, il a été inconstant dû à son manque de temps de jeu.
Défensive
La défensive a fait défaut à quelques occasions lors du Hlinka-Gretzky chez les États-Unis. Parfois brillante, parfois chaotique, la défense a surement amené des cheveux gris chez les entraîneurs. Néanmoins, on a remarqué plusieurs bons patineurs qui adorent contrôler le disque et avancer en attaque pour aider l’offensive.
Andrew Strathmann a été le plus constant à mes yeux durant le tournoi, et ce, dans les trois zones. L’espoir a multiplié les jeux intelligents en gardant toujours la tête haute et en enregistrant les déploiements adverses avant ses actions. C’est certain qu’il y a eu quelques erreurs, mais le jeune n’abandonnait pas quand ça survenait.
J’ai bien aimé le voir patrouiller la ligne bleue sur l’avantage numérique afin d’ouvrir les lignes de passe, mais je ne dirais pas que c’est un quart arrière hors pair. Il y est compétent, mais pas élite. Quand il ne voit pas d’occasion, Anton Strathmann préfère diriger les rondelles au filet et on doit apprécier ça, car ça diminue de beaucoup les revirements. Nous verrons ce qu’il va nous offrir cette année à ce niveau.
Même s’il n’est pas grand, le défenseur n’a pas donné sa place à un contre un. Il ne plaque pas beaucoup, mais neutralise bien ses opposants. De plus, le disque lui colle au bâton. En effet, il ne perd pas beaucoup la possession quand il véhicule sur la glace. Quand la pression vient, l’Américain utilise sa bonne mobilité pour s’évader et mettre la rondelle en sécurité.
Je n’ai pas détesté les jeux de Zack Sharp et Gavin McCarthy de la défensive américaine. Les deux patinent bien et savent comment exploiter ce que l’ennemi offre comme ouverture. Sharp est probablement celui des deux qui provoquent le moins de revirements, mais le jeune est moins physique que McCarthy. Ils ont toutefois été très inconstants au cours du tournoi et ne savaient pas toujours quoi faire sous pression adverse. Je vais garder ça à l’œil cette année afin d’observer une progression, car ils m’ont tout de même plu. Je dirais aussi que Gavin McCarthy est celui avec le plus de potentiel en raison de sa vision offensive et de l’aspect physique de son arsenal.
Pour ce qui est de Lucas St. Louis, il a probablement été le joueur le plus inconstant des États-Unis. Possédant un bon coup de patin et un excellent tir, on a vu plusieurs flashs d’excellence, mais les crampes au cerveau ont été trop nombreuses. Le jeune a essayé de trop en faire aux dépens de sa formation. Il devra apprendre de ce tournoi.
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