Hlinka-Gretzky | Une domination russe

Annulé l’an dernier en raison de la pandémie, plusieurs amateurs de hockey junior ont été ravis de voir que le tournoi international Hlinka-Gretzky 2021 allait avoir lieu cet été. Même si le niveau n’était pas aussi élevé qu’à l’habitude et que le Canada n’a pas participé, ce fut fort intéressant comme évènement.

Les huit formations inscrites, c’est-à-dire la Finlande, les États-Unis, la Suède, la République tchèque, la Slovaquie, la Russie, la Suisse et l’Allemagne ont donc envoyé des alignements d’espoirs de moins de 18 ans pour s’affronter dans une courte, mais intense compétition.

Le Hlinka-Gretzky est enrichissant en raison du fait que ce sont, pour la plupart, des prospects qui seront repêchés cette année ou l’an prochain qui y participent. Ainsi, ça permet aux observateurs de se faire une tête sur leur prochaine saison de « scouting » et de cibler des jeunes à surveiller pour les prochains mois.

Cette année, j’ai regardé tous les matchs et j’ai décidé de vous faire un texte ou presque par pays qui vous étale mes notes positives ou négatives des différents joueurs. Peu de joueurs vous diront quelque chose, alors je vous ai mis de courtes vidéos pour vous imager le tout.

Le troisième pays est la Russie qui a terminé avec la médaille d’or.

En regardant la fiche de production des joueurs russes, c’est assez facile de deviner que le tournoi s’est bien déroulé. L’alignement a été un rouleau compresseur. Même s’il y a eu des lacunes en défensive, l’attaque a toujours répondu présente pour faire payer les erreurs ennemies.

Matvei Michkov (#19) a été l’artisan principal de ce tournoi. L’espoir qui ne sera disponible qu’au repêchage 2023 est un futur joueur de franchise dans la LNH. Même si j’aimerais qu’il soit un peu plus puissant, le jeune n’a que 16 ans et est un magicien en attaque. Ce serait difficile de lui en demander plus qu’il ne la fait durant le Hlinka-Gretzky. Le Russe a tout pour réussir au prochain niveau et, quand vous lui donnez des coéquipiers élites comme Ivan Miroshnichenko (#10), ça ne peut qu’être dangereux.

Ce dernier m’a bien impressionné aussi avec sa vitesse maximale et son instinct près du filet. Miro est menaçant en tout temps et sera fort probablement repêché cet été dans le top 10. En fait, la majorité des gros joueurs russes étaient particulièrement efficaces autour du gardien et en maniement de la rondelle. C’est le cas d’Ilya Rogovsky (#14) qui, en plus d’être robuste, possède des mains vives qui lui permettent de se créer de l’espace dans les zones dangereuses.

Alexandrer Perevlov (#11) a manqué un peu de constance dans son effort par moment, mais en offensive, le Russe a été impressionnant. Je l’ai vu acharné près du gardien de but et attaqué la défensive sans arrêt pour compter ou offrir des occasions à ses coéquipiers. Ilya Kvochko (#13) a présenté le même profil, mais le jeune utilisait plus son talent pour construire des jeux pour ses compagnons de trio que pour lui-même. Avec des aussi bons marqueurs chez les Russes, Kvochko était vraiment à sa place.

J’ai moins remarqué Ruslan Gazizov (#7) et Mikhail Gulyayev (#22) qui ont été très productifs dans le tournoi. Je les ai trouvés efficaces dans leurs manœuvres et compétents au niveau de leur prise de décision, mais je ne peux pas dire qu’ils m’ont renversé lors du tournoi malgré leur fiche. C’est plutôt Artyom Duda (#8) et Ivan Demidov (#18) que j’ai bien aimés. Le premier est un défenseur ultra dynamique, mais peu constant et le deuxième un avant qui a démontré une bonne présence physique et une vision élevée pour s’offrir des occasions de marquer à l’aide de ses coéquipiers.

Bref, la Russie a été fort intéressante à voir jouer lors de ce tournoi. La défensive a été secondaire par rapport à l’attaque pour eux, mais on ne peut leur en vouloir. La formule a fonctionné et ils se sont sauvés avec la médaille d’or. Personne n’a pu leur résister durant trois périodes. Certains matchs étaient serrés en débutant le troisième vingt, mais les Russes finissaient toujours par terrasser leur adversaire. J’aurais bien aimé voir le Canada face à eux, mais on devrait attendre à l’an prochain.