Jesse Ylonen: au-delà des résultats statistiques
L’attaquant finlandais dispute une deuxième saison consécutive dans la AHL. Le décompte tourne pour l’attaquant choisi au 2e tour de l’encan 2018.
Avec tous les joueurs du bassin d’espoirs qui s’en viennent, Jesse Ylonen est dans une position où il doit saisir toutes les opportunités. Une chute dans la hiérarchie peut survenir brusquement après une seule mauvaise saison. Cette année, le trop-plein d’attaquants l’a empêché de se tailler un poste dans la NHL. Pourtant, il avait très bien fait à son rappel l’an dernier.
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Lorsqu’on regarde son début de saison du point de vue statistique, ce n’est pas décevant. Avec 2 buts et 3 passes en 9 matchs, Ylonen s’installe au 3e rang des marqueurs chez le Rocket. Certes, une production de cinq points et être 3e marqueur du club, c’est plus un indicateur d’un manque de production généralisé dans le club.
Or, le jeu d’Ylonen doit être évalué autrement que par son apport offensif.
Bien installer le jeu
Jesse Ylonen joue du très bon hockey cette saison à mes yeux. Après quelques matchs d’observation, je trouve qu’il joue une belle «game» professionnelle. Malheureusement, les résultats ne se traduisent pas sur la feuille de pointage.
Ylonen est souvent utilisé comme celui qui va venir installer le jeu en zone offensive. Et il le fait très bien jusqu’ici. Il manie bien la rondelle et demeure trompeur dans son choix de jeu. De plus, il possède un excellent tir et ne se gêne pas pour l’utiliser. Selon les statistiques d’Instat Hockey, le Finlandais dirige en moyenne 3,6 tirs au filet pour un rendement de 2,5 tirs cadrés par match.
Dans le match mercredi, Ylonen a inscrit un très beau but en avantage numérique d’un tir sur réception. Un boulet de canon qu’il a attribué à ses coéquipiers après le match.
«C’était une belle passe de Barron et un bel écran de Simoneau. C’était facile de la mettre dedans.»
Le syndrôme de Lehkonen
Doit-on toutefois abandonner dans le cas d’Ylonen ? Absolument pas. À mes yeux, il s’impose comme un candidat au premier rappel chez les attaquants. Le problème, c’est que des attaquants, il n’en manque assurément pas dans le grand club. Même qu’on risque d’en rétrograder à Laval et dans le cas échéant, on pourrait forcer Houle à tasser Ylonen des grosses missions offensives (pour un Slafkovsky, en guise d’exemple).
Même s’il ne marque pas comme il se doit, Ylonen crée beaucoup de choses sur la patinoire. Le fameux syndrome d’Artturi Lehkonen peut-être ? À mes yeux, Ylonen a toujours eu le potentiel de devenir un Lehkonen, mais plus physique. Sans nécessairement frapper tout ce qui bouge, Ylonen gagne ses batailles le long des rampes et protège très bien la rondelle avec son corps. Il possède également un meilleur tir que Lehkonen selon moi.
Donc oui, ça ne marche peut-être pas autant qu’on le souhaiterait offensivement, mais c’est le cas de pas mal tous les joueurs actuellement. Rafael Harvey-Pinard (4 points, dont 3 buts) ne produit pas comme il devrait. Danick Martel non plus (aucun but en 8 matchs). Ce manque de production est propre au Rocket et non à Ylonen uniquement.
Jusqu’ici, de tous les matchs que j’ai observés du Rocket, Ylonen a eu énormément de chances de marquer. Il avait un impact positif sur le déroulement du match. C’est ainsi qu’il faut le voir, je pense.
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