Logan Mailloux | Aucune demi-mesure avec l’espoir des Canadiens
Au cours des derniers jours, le TSLH Espoirs a partagé plusieurs textes abordant le début de saison de divers espoirs des Canadiens de Montréal. Cette série de publications se poursuit aujourd’hui avec Logan Mailloux, un défenseur droitier de l’OHL.
Vous pouvez consulter, ici, les textes sur Sean Farrell, Lane Hutson, Adam Engstrom, Luke Tuch, Jakub Dobes et Oliver Kapanen.
Renaud Lavoie et Stéphane Leroux sont allés de déclarations pimentées concernant Logan Mailloux dernièrement. Le journaliste de TVA Sports mentionnait que le droitier était trop fort pour l’OHL, alors que son collègue de RDS rapportait des propos de recruteurs. Ceux-ci soulignaient que l’arrière des Knights de London était possiblement le meilleur défenseur du repêchage 2021 en dehors d’Owen Power.
Évidemment, ces « tweets » ont fait sensation sur la toile et beaucoup d’autres observateurs se sont prononcés. Avec tout le « background » du jeune homme et ce qui a entouré sa sélection, on dirait qu’il n’y a jamais de demi-mesure. Les analystes l’encensent en partageant que des faits saillants spectaculaires ou le rabaissent en ne parlant que de défauts.
D’autres se prononcent également en n’effleurant qu’en surface le jeu de Logan Mailloux avec les fameux : c’est un défenseur offensif, mais il a besoin de travailler sur sa défense.
Bref, j’avais Logan Mailloux sur ma liste d’épicerie et j’avais hâte d’arriver à lui dans mes textes. Je vais donc vous parler de son début de saison avec les Knights de London. Mes observations sont basées sur un total de 8 matchs où le prospect a montré de belles choses dans toutes les phases du jeu, mais aussi de moins bons aspects. En effet, le défenseur ne se caractérise pas seulement en un joueur offensif qui a de la misère dans sa zone. C’est beaucoup plus nuancé.
Un défenseur mobile, mais…
Dans les 8 matchs que j’ai analysés, à l’instar de son année de repêchage, la mobilité de Logan Mailloux s’est démarquée. Avec ce gabarit, c’est impressionnant de le voir aller sur la patinoire. Vous avez assurément vu les « GIFs » ou « highlights » de ses montées depuis le début de la saison et vous n’arrêterez pas d’en voir, car c’est assez récurrent.
Le jeune homme est très confiant en possession de la rondelle. Avec sa portée, sa fluidité sur patin et sa vitesse, c’est facile pour lui de transporter le disque. De plus, c’est possiblement un des arrières avec les meilleures mains à un contre un. Vif et trompeur, Logan Mailloux a un arsenal diversifié de feintes. Par contre, il est peut-être même un peu trop confiant par moment, car le droitier conserve la rondelle trop longtemps en entrée de zone et ne prend pas toujours le bon angle. Ça occasionne un taux de succès plus ou moins bon dans ces situations.
Les équipes adverses ont tendance à s’adapter à un joueur et ses qualités, surtout quand le hockeyeur en question transporte la rondelle souvent. Je suis certain que l’espoir des Canadiens est scruté par ses adversaires, car ces derniers le contrent efficacement. Vous allez voir dans les séquences ci-dessus (provenant de matchs en début de calendrier) que Logan Mailloux navigue vraiment bien en zone neutre et atteint une vitesse intéressante. Par contre, il se bute à un mur défensif difficile à passer et au lieu de larguer la rondelle en fond de territoire, la passer ou d’y aller par la bande, il fonce en feintant et perd la rondelle.
C’est un type de séquence répétitif depuis au moins son année de repêchage et même si c’est encore d’actualité, j’ai noté une vive progression jusqu’ici. En effet, le jeune homme diversifie beaucoup plus ses actions en de telles situations depuis quelques semaines. Vous allez voir dans les séquences ci-dessous qu’il exploite un peu plus ce que l’adversaire lui offre maintenant et qu’il est moins « égoïste » avec la rondelle. Ça le rend plus efficace et, aussi, beaucoup plus dangereux ainsi qu’imprévisible.
J’ai comme l’impression que ses entraîneurs lui ont montré cette lacune et qu’il y travaille. Ça me rassure, car, même si ça n’a pas causé de revirement dangereux dans mes visionnements, il est à risque que ça survienne à tout moment quand il force le jeu.
Un gabarit imposant, mais inexploité
C’est l’aspect du jeu qui me dérange le plus de Logan Mailloux. Ce dernier n’utilise que très rarement son gabarit. Il est capable de répondre aux coups après le sifflet ou de batailler physiquement (voir la séquence ci-dessous). Néanmoins, le droitier ne s’impose pas avec régularité. C’est même très rare. Il possède un excellent bâton qu’il garde actif en zone défensive et le long des rampes, mais il ne joue pas l’homme.
Ça le rend extrêmement à risque à un contre un au niveau défensif. Chaque match, on voit le jeune homme se faire contourner, car l’avant lui offre une feinte qu’il n’est pas capable de neutraliser avec son bâton. On dirait que l’espoir des Canadiens gèle et oublie de patiner pour suivre son opposant quand ça survient. En fait, j’avancerais que ça se produit assez souvent que Logan Mailloux soit un spectateur à ce qui se déroule sur la patinoire.
Attention, je ne parle pas de lâcheté ici, mais bien d’une incompréhension de ce qu’il a à faire pour contrer une situation. Il semble avoir de la difficulté à anticiper les déploiements adverses et d’occuper son positionnement avec régularité. Et ça arrive autant quand l’attaque va de son côté en entrée de territoire ou de celui de son partenaire en défensive.
Des lacunes défensives qui s’améliorent
Ce n’est pas un hockeyeur très gestuel sur la patinoire, ainsi probablement que la cohésion ne se déroule pas toujours efficacement avec ses coéquipiers. Il double souvent les couvertures ou va seulement oublier un attaquant qui se faufile derrière lui. On peut aussi voir des situations où Logan Mailloux hésite entre deux adversaires à couvrir et se retrouve coincé dans un endroit où il ne nuit à personne.
Vous allez voir ci-dessous que le jeune homme est très actif en désavantage numérique avec son bâton. Il couvre sans arrêt les lignes de passe efficacement et ne lésine pas sur l’effort pour mener l’adversaire vers l’extérieur. C’est réussi, mais, heureusement sans conséquence, il se déporte vers l’enclave à un moment et laisse un ennemi complètement seul. Quand il revient, le défenseur se déporte et se sort du jeu, laissant un surnombre dans l’enclave (mais la passe rate).
Ce n’est pas une séquence complètement négative. Loin de là, c’est seulement qu’il aurait avantage à se calmer un peu et à mieux évaluer la justesse de ses actions. En général, je ne suis pas trop déçu de son jeu défensif (comparé à son année de repêchage), surtout en désavantage numérique, mais il panique trop souvent. Quand ça tourne longtemps dans sa zone ou quand son « poke check » ne fonctionne pas, c’est là que le hamster tourne et il perd complètement le fil.
Avec un jeu physiquement plus récurrent, je crois que ça amènerait de la stabilité et que ça lui permettrait, au moins, de neutraliser un assaillant même quand la rondelle ne va pas à son équipe. Mais des séquences comme ci-dessous où il est statique à sa ligne bleue et où il se fait passer comme un cône doivent arrêter. C’est beaucoup trop récurrent.
Un jeu offensif quelque peu surestimé
Selon plusieurs, l’offensive est l’une des principales qualités de Logan Mailloux. Je suis d’accord, mais je ne viserais pas l’ensemble de son attaque. Le lancer est la base de tout pour lui. C’est le joueur qui dirige le plus de tirs vers le filet adverse dans son équipe cette saison. Son élan est lourd et sec. Chaque lancer ou presque qui touche la cible crée une occasion de marquer avec les retours, mais j’aimerais un arsenal plus diversifié.
Le défenseur n’utilise pas encore assez les écrans devant lui et est un peu trop prévisible. De plus, son taux de réussite pour atteindre le gardien est sous les 50 %. On s’attend toujours à ce qu’il s’élance chez l’adversaire et ils ont raison, car c’est presque toujours l’option choisie. Malheureusement, Logan Mailloux rate souvent l’occasion de passer ou de bouger la rondelle le long de la ligne bleue ou de la bande pour faire bouger le corps défensif.
Ce n’est probablement pas son rôle, car c’est surtout un bon patineur en ligne droite, mais ça le rendrait tellement plus dangereux en attaque. Il est capable de repérer ses coéquipiers et d’aller chercher les lignes de passe, mais quand ça demande de transporter le disque pour aller les chercher, c’est plus difficile pour lui.
Comme on peut le voir ci-haut, le prospect est capable d’être évasif dans sa zone en utilisant son patin, alors j’aimerais beaucoup le voir utiliser cette caractéristique en offensive, mais ça n’arrive pas assez souvent.
On peut remarquer aussi que Logan Mailloux n’a pas toujours le bon « timing » en offensive pour attaquer. Vous allez voir ci-dessous que son équipe vient de tuer un désavantage numérique et que le défenseur veut envoyer la rondelle en fond de zone. Le jeu est raté, mais un coéquipier prend le disque et fonce au filet. Les entraîneurs commandent donc un changement d’effectif que Mailloux ignore pour s’élancer derrière son attaquant. Aucun but n’est marqué et la rondelle se dirige en fond de zone. C’est là que l’espoir du CH apparait et la récupère pour ensuite l’envoyer à l’autre bout dans sa zone.
L’autre défenseur se dépêche donc d’aller la chercher, mais un joueur adverse se présente et le met sous pression. Ça donne donc un dégagement qui est refusé pour les Knights de London. Tout cela aurait été évité si Logan Mailloux s’était rendu au banc de son équipe.
Conclusion
Ça me fait donc questionner sur la réelle vision du jeune et sur son potentiel offensif. Transporter la rondelle en dehors de la zone défensive, déjouer des adversaires et diriger le tout vers le filet font partie intégrante du hockey moderne. Toutefois, si le défenseur n’est pas capable de bien défendre, qu’il n’est pas physique et qui devient prévisible en offensive, ça risque d’être difficile dans la LNH.
Néanmoins, avec tout le hockey manqué au cours des dernières années et l’âge de Logan Mailloux, le tout ne m’étonne pas. Son potentiel demeure vraiment intéressant en raison de son « package » d’habilités. Ainsi, les partisans et l’état-major se doivent d’être patients avec lui.
J’espère sincèrement que l’espoir va demeurer une année de plus en OHL au lieu de graduer dès l’année prochaine dans le hockey professionnel. Le jeune doit trouver son rythme et travailler sur ses lacunes. Le précipiter contre la crème de la crème lui nuirait selon moi et provoquerait un trou à droite pour l’avenir chez les Canadiens. Rien ne presse…
À lire également sur TSLH
- Rocket de Laval | Bilan des attaquants – octobre 2024
- Cole Caufield pourrait-il se retrouver avec Équipe USA?
- Oliver Kapanen s’illustre à son premier match en SHL
- Dylan Strome: la petite marque qu’il laissera dans l’histoire !
- Rocket de Laval | « Être au sommet vient avec des responsabilités ».
- Ballottage NHL | James Reimer trouve preneur, patience avec Cayden Primeau
- Rocket de Laval | Bonne nouvelle pour l’attaque face à Rochester
- Chandail régulier pour Rafaël Harvey-Pinard
- Michael Hage boudé par Équipe Canada junior ?
Commentaires