Mieux connaître Ben Merrill des Canadiens de Montréal
Avec le repêchage 2024 de la NHL qui est maintenant terminé, nous pouvons nous concentrer sur les espoirs qui ont été sélectionnés par les Canadiens de Montréal. Nous allons donc vous présenter des profils d’espoirs des choix qui n’ont jamais fait l’objet de contenu sur le TSLH Espoirs. Aujourd’hui, la cible est Ben Merrill, un centre évoluant dans les « high schools » américains.
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Profil d’espoir des Canadiens de Montréal : Ben Merrill
De tous les attaquants sélectionnés au repêchage 2024 par les Canadiens de Montréal, Ben Merrill est celui que je connaissais le moins. Je n’ai donc pas eu le choix d’aller visionner des rencontres l’incluant pour être capable de vous faire un profil d’espoir de ce centre de 6 pieds 4 pouces et 194 livres.
Le droitier a donc évolué dans les « high schools » aux États-Unis, un niveau bien inférieur au hockey junior canadien. En 25 matchs, il y a récolté 37 points, dont 18 buts. On voit aussi qu’il a évolué pour les Whalers de Cape Cod sur Eliteprospects, mais aucune statistique n’est présentée sur le populaire site de statistiques (sur le site de l’équipe, ce serait 19 points en 23 matchs). On peut aussi ajouter 2 rencontres en USHL sans récolter de point. L’an prochain, Ben Merrill prendra le chemin de la BCHL avec les Vees de Penticton pour ensuite cheminer vers la NCAA avec Harvard en 2025-2026.
Les Canadiens de Montréal auront ainsi 5 ans (sauf si je me trompe) pour signer leur espoir de 6e tour au dernier repêchage. Avec un pas de recul, si on regarde le parcours du jeune et ce qui s’en vient pour lui, on peut donc garder en tête qu’il représente un projet à long terme pour l’organisation. On ne doit pas s’attendre à le voir rapidement chez les professionnels.
Ben Merrill a dominé dans un calibre faible
Après avoir regardé des matchs, c’est l’un des constats qui ressort. Ben Merrill doit prendre son temps avant d’affronter de l’adversité de haut niveau comme la AHL et la NHL. Ce n’est pas basé nécessairement sur sa maturité physique ou ses habiletés. C’est davantage quelque chose qui découle du niveau de compétition auquel il a été exposé.
Le hockey des écoles secondaires américaines n’est pas très relevé. La structure est chaotique et les hockeyeurs ne sont pas hyper talentueux ainsi que matures. Pour un élément aussi imposant physiquement que Ben Merrill, il est normal de voir une certaine domination. Le jeune est, tout simplement, dans une classe à part qui le met bien au-devant de ses adversaires et de ses coéquipiers.
Néanmoins, ça rend la projection à la NHL très difficile. Est-ce que le jeune est capable d’évoluer dans un calibre plus structuré ? Est-ce seulement ses attributs physiques qui le mettent au-dessus de la mêlée ou le talent est réel ? Bref, tant que le jeune ne joue pas dans une ligue plus facile à évaluer, ce ne sera pas vraiment possible de confirmer son potentiel.
Même l’an prochain, ça va être difficile, car la BCHL est de calibre junior A. Ce sera dans la NCAA, dans deux ans, qu’on pourra avoir un aperçu un peu plus juste. Nous avons donc un bon indice, ici, de la raison que Ben Merrill a été sélectionné aussi loin au repêchage 2024 de la NHL. Il y avait peut-être trop de risques pour certaines équipes.
Un talent brut
Dans ce que j’ai pu regarder comme matchs, Ben Merrill ressortait constamment. C’est un peu normal vu la qualité de la ligue, mais on doit reconnaître que l’espoir a des habiletés très intéressantes. Premièrement, son contrôle de rondelle est excellent. Avec sa portée et sa force physique, le jeune se démarque en protection de rondelle dans le trafic ou en transition dans la zone neutre. Si on ajoute la mobilité et un arsenal de feinte très développé, on se rend compte assez rapidement que l’ennemi a de la difficulté à le contenir. Peu importe si vous réussissez à lui soutirer l’ensemble de ses options, le centre a assez de talent pour vous battre à un contre un par la finesse.
Si la rondelle lui échappe pour quelconques raisons, Ben Merrill n’est pas du genre à se laisser glisser, il va tout faire pour revenir afin de récupérer la possession. C’est l’une des qualités que j’apprécie chez lui. Ce n’est pas un passager et le droitier adore s’imposer physiquement. Il gagne beaucoup de batailles à l’aide de coups d’épaule ou d’utilisation de son corps pour isoler le disque. Par contre, ce volontarisme vers le porteur diminue l’efficacité de son positionnement.
Le nouvel espoir du CH un peu trop absorbé par la rondelle, mais je ne peux pas dire que c’est rare dans ce calibre de jeu. C’est le cas de tous les éléments sur la patinoire ou presque. Souvent, les 10 joueurs ne font que suivre le porteur en oubliant un peu leur positionnement. Ça rappelle les cours d’éducation physique au primaire quand les 10 élèves se ruent vers le ballon sans trop se poser de questions.
Un attaquant de puissance en devenir
J’exagère, c’est certain, mais quand j’avance que les « high schools » manquent de structure, ce n’est pas pour rien. Bref, à l’attaque, Ben Merrill est polyvalent. Il peut sortir un tir puissant et précis, tout comme il est capable de créer un jeu à partir de rien. Néanmoins, je vais avancer que le jeune a un profil d’attaquant de puissance et non de hockeyeur de talent qui dirige l’action. Je ne le vois pas influencer le corps défensif pour créer des lignes de passe ou battre les gardiens de n’importe où au prochain niveau (de toute façon, il m’est impossible d’appuyer ça sans l’avoir vu dans un niveau plus relevé).
Je le vois plutôt devenir un élément utilisant sa mobilité ainsi que sa puissance pour mettre les défensives sur les talons et créer du chaos pour en profiter. Tout est là pour adopter un tel style et ce que j’aime est que Ben Merrill est très agressif. Il ne semble pas avoir peur sur la patinoire et pourra se concentrer sur ça pour optimiser son impact offensif.
Dans l’optique que les Canadiens de Montréal possèdent une bonne relève à court terme, je comprends parfaitement le choix de Ben Merrill. Ils auront tout leur temps pour évaluer sa progression et la possibilité de le signer. De plus, tant qu’à prendre un risque avec un espoir de la CHL qu’on doit signer au bout de deux ans, il vaut mieux se tourner vers les ligues avec un plus long délai de signature.
Est-ce que des sélections auraient été plus évidentes à la place de ce prospect ? Fort possible, mais on doit comprendre le contexte de l’organisation et le fait qu’il y a seulement 50 contrats de possible dans une organisation. Et de toute façon, un choix de 6e ronde, c’est bien rare que ça donne quelque chose dans la NHL.
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