Mikhail Yegorov: le profil avant les statistiques
Pour le repêchage 2024, le TSLH Espoirs vous offre du contenu exclusif préparé à la suite de nombreux visionnements d’espoirs. D’ici le repêchage NHL, TSLH vous partagera des profils d’espoirs de la NHL ainsi que ses classements finaux des meilleurs espoirs du repêchage 2024.
Le profil d’espoir qui suit porte sur le gardien de but Mikhail Yegorov. Le gardien natif de St.Petersburg en Russie se développe présentement dans la USHL, ligue junior aux États-Unis, au sein des Lancers d’Omaha. C’est un gardien de 6’4 pesant 187 livres. Il est né le 7 mars 2006. Au moment d’écrire ces lignes, la Centrale de recrutement le place au 4e rang des gardiens évoluant en Amérique du Nord. Yegorov en est à sa première campagne en dehors de la Russie et en 2025-2026, il est affilié à l’Université de Boston dans la NCAA.
Mikhail Yegorov: un contexte difficile
Mikhail Yegorov ne l’a pas facile dans sa transition entre le hockey russe et nord-américain. Évoluant dans le calibre U17 avec le CSKA de Moscou, l’athlète de St.Petersburg s’amène dans un nouveau pays, une nouvelle langue et dans une équipe que l’on retrouve dans les bas-fonds du classement de la USHL. Cette saison, les Lancers d’Omaha ont utilisé un total de 7 gardiens. Ce ne fut pas très long avant qu’on ne fasse confiance à Yegorov devant Lucas Syszka. Jack Olson et Eric Olsson ont vu quelque peu d’action au sein de l’équipe, mais ce n’était nettement pas convaincant. Ils étaient les 3e et 4e gardien de l’équipe.
Rapidement, Yegorov s’est retrouvé devant une charge de travail considérable. En 39 matchs cette saison, Mikhail Yegorov affiche une moyenne de buts de 3,91 ainsi qu’une efficacité de 0,893. C’est bien peu convaincant pour un gardien qui devrait se classer parmi les meilleurs de cette cohorte. Et pourquoi donc ? Parce que le profil est nettement plus intéressant que le rendement en soi. La formation d’Omaha n’offre que très peu de support à ses gardiens. Défensive poreuse et offensive anémique, cela n’aide en rien un espoir de 17-18 ans devant le filet qui souhaite séduire des recruteurs pour le repêchage NHL. J’ai toutefois particulièrement aimé comment il montrait une constance dans sa technique. On peut même déceler une progression dans sa façon de jouer même si les statistiques ne suivent pas vraiment. Parlons-en des statistiques avant de passer dans l’observation pure.
Contexte statistique
Mikhail Yegorov a fait face, en moyenne, à 34 lancers par match, ce qui n’est pas anormal pour un gardien dans la USHL. En effet, c’est une ligue assez offensive où les gardiens n’affichent pas toujours des chiffres incroyables comme en MHL en Russie par exemple. Dans la CHL, on parle d’une moyenne d’environ 12 à 20 gardiens présentant une efficacité au-delà de 0,900. En MHL, on parle d’environ 50 gardiens se trouvant dans ces standards. Or, dans la USHL, seulement 7 gardiens affichent une efficacité de 0,900 et le meilleur d’entre tous revendique une moyenne de 0,918. C’est très faible, mais on comprend que l’efficacité de 0,893 de Yegorov n’est vraiment pas dramatique. Elle est même tout à fait normale.
Mikhail Yegorov s’installe au 3e rang pour le plus de matchs joués chez un gardien dans la USHL. Il affiche la même moyenne d’efficacité qu’Adam Gajan, le premier gardien choisi l’an dernier au repêchage de la NHL. La fiche de Yegorov n’est pas très éloquente, certes. Il revendique un dossier de 7-23-1. Toutefois, il a su connaître de bons départs au lendemain de certaines dégelés. Ça demeure encourageant.
Maintenant, qu’en est-il de son profil complet excluant le rendement statistique ?
Mikhail Yegorov: un profil alléchant
Mikhail Yegorov est un gros gardien qui bouge très bien devant son filet. Il démontre un bel athlétisme et ne se gêne pas pour utiliser son explosion pour challenger les lancers adverses. Yegorov utilise bien son plastron pour bien se centrer devant les lancers. Il peut aussi très bien diriger les rebonds avec ses jambières. En général, sa gestion des rebonds est bonne et il peut cibler relativement vite la rondelle dans le trafic. À mes premiers visionnements de Yegorov, je n’étais pas le plus convaincu. Il se faisait percer comme ce n’est pas possible. Avec un peu de contexte et avec plus de visionnements, on peut comprendre qu’il est laissé à lui-même à Omaha.
Yegorov a montré une belle progression dans la gestion de ses déplacements pendant la saison. En plus d’être explosif, il contrôle bien sa distance de glisse pour être rarement déporté hors position sur ses déplacements latéraux. Cela dit, lorsqu’il se met à enchaîner les déplacements, il va parfois se perdre dans tous ses mouvements. En début de saison, il y avait moins de contrôle pour autant d’explosion, donc le 2e déplacement se faisait parfois sur une plus longue distance.
Derrière une équipe assez mauvaise, Yegorov a vu beaucoup d’action, jouant régulièrement deux matchs en autant de jours. Dans sa progression, c’est une chose importante de démontrer qu’il peut endosser une grosse charge de travail. J’ai trouvé dans son jeu (pas ses statistiques), qu’il montrait tout de même une constance dans ces situations. Il y a une récurrence dans ses buts accordés cependant. Lorsqu’il doit faire un long déplacement rapide, son léger manque d’anticipation fait qu’il doit donner deux poussées avec sa jambe d’appui. Ça le ralentit, les épaules lèvent et la rondelle entre. Les buts côté bloqueur sont aussi récurrents. Yegorov demeure un très beau profil pour tout recruteur. Pour gardien qui est hyper sollicité (près de 34 tirs en moyenne par match), je trouve qu’il montre une certaine constance dans son jeu. Malheureusement, l’appui devant lui ne s’est pas toujours montré à la hauteur pendant la saison.
Commentaires