Noah Ostlund | Profil d’espoir du repêchage 2022
Les travaux du TSLH Espoirs se poursuivent afin de vous prodiguer le plus d’informations pour le repêchage 2022. Dans ce texte, je vous présenterai Noah Ostlund. Pour consulter nos autres profils et rapports d’observation, consultez notre section TSLH Espoirs.
Noah Ostlund m’a rapidement tombé dans l’oeil aux premiers regards au tournoi Hlinka-Gretzky Cup. Son exécution rapide et la qualité de son contrôle de rondelle sont les premières choses qui sautent aux yeux. Le Suédois de 5’11 maintient constamment ses pieds en mouvement. Il est donc très difficile de prévoir sa prochaine manoeuvre. Le fait qu’il joue constamment à 110% est aussi un facteur attrayant.
Par la suite, la saison en J20 Nationell a débuté. Noah Ostlund pilotait un trio de rêve en cette année de repêchage. Flanqué au centre de Liam Ohgren et de Jonathan Lekkerimaki, Ostlund avait tous les outils pour épater. Et il a saisi l’occasion.
Une chimie parfaite
Liam Ohgren, par sa polyvalence et sa vision du jeu, et Jonathan Lekkerimaki, par ses habiletés de franc-tireurs, ont permis à Ostlund de s’éclater dans la Nationell. Les trois Suédois formaient un trio avec une chimie qui se complétait à merveille. Le rôle de Ostlund était de créer de l’espace pour ses coéquipiers. Il le faisait à merveille puisque c’est sa qualité primaire dans son jeu. Lorsque je regarde sa «heatmap», où l’on pointe les endroits où il effectue le plus d’action, c’est étonnant de voir qu’il opère partout sur la patinoire.
En d’autres mots, Ostlund aime contrôler le jeu. Dans la Nationell, ça fonctionne bien même si, à l’occasion, ses actions se terminent dans le néant.
Sur le fameux trio de Djurgardens, l’un n’a pas bénéficié strictement de l’autre sur cette unité.
Or, le jeu de Ostlund détonne de ses acolytes sur certains points.
J’aime beaucoup Noah Ostlund, mais objectivement, je vois plus de potentiel en Ohgren et surtout en Lekkerimaki.
Cette année, j’ai trouvé que Liam Ohgren et Jonathan Lekkerimaki ont vraiment bien progressé d’août jusqu’au mondial U18. Si bien que leur jeu était rendu à point pour avoir un impact (dans la limite du rôle attribué) dans des matchs de la SHL. Je n’ai pas vu ce type de progression chez Ostlund. Le joueur que j’ai vu au Hlinka était le même à la fin de l’année avec de moins bons «flashs» en SHL. La différence que je ne peux écarter entre le début et la fin de saison d’Ostlund: sa production.
Au Hlinka, je parlais d’une production absente pour tout l’effort et le talent déployé sur la patinoire. À la fin de la saison, les points entraient beaucoup plus. C’était le retour du balancier, mais en général, le jeu du jeune homme fut assez constant.
N’est-il qu’un bon joueur junior ?
C’est la question que je me suis posée toute la saison. Et si Noah Ostlund n’était qu’un bon joueur junior ? Ces fameux joueurs dynamiques qui remplissent les feuilles de pointage, mais qu’au prochain niveau, ils deviennent inefficace ?
Le questionnement a perduré lorsque j’ai vu Ohgren et Lekkerimaki dans la SHL. Au niveau supérieur, les gars tenaient leur bout, avaient un impact lors des présences sur la patinoire et obtenaient des opportunités diverses.
Quant à Ostlund, on parle de quelques rappels ici et là et son jeu n’était plus efficace comme il pouvait l’être dans la Nationell. Certes, il se démarquait avec la rondelle lorsqu’il pouvait l’obtenir. Contrairement au niveau inférieur, ses temps de possession étaient plus rares et ils se terminaient souvent par un abandon de rondelle. J’ai apprécié le voir demeurer fidèle à son style dans la SHL. Il maintenait la pédale au fond, mais on voyait que son explosivité avait moins de panache dans une ligue d’adulte.
Un long développement
On parle ici d’un jeune homme de 18 ans qui n’a pas atteint sa maturité physique encore. C’est tout à fait normal qu’en SHL, il ne se démarque pas. Ostlund est un joueur dynamique qui s’exprime lorsqu’il a la rondelle avec lui. Pour aller la chercher le long des rampes, souvent il passe deuxième. C’est une chose qui viendra au cours de son développement. Cela dit, dans la Nationell, il applique de la bonne pression malgré tout. Le vouloir est là et c’est ce qui est important. Dans sa technique de patin, il joue déjà les pieds larges. Une prise de force dans ses jambes, combinée à sa technique de patin actuelle, pourrait changer la donne dans son jeu.
Le manque de maturité physique se fait aussi sentir dans le cercle des mises en jeu. Généralement, il affiche une efficacité autour de 57%. En SHL, son taux d’efficacité chute à 29% selon les chiffres propulsés par InStat. Son jeu général comme centre est bon, mais des centres de 5’11 pas pesant, il n’y en a pas beaucoup des dominants dans la NHL. Est-ce que je le vois pour autant à l’aile ? Pas nécessairement, mais il ne faut pas écarter cette hypothèse. Si le jeu d’Ostlund était de qualité «élite», je n’aurais pas cette interrogation.
En zone neutre, lorsqu’il fait face à la contre-attaque, il se fait souvent prendre de vitesse parce qu’il demeure statique. À l’inverse, lorsqu’il se replie et qu’il se retrouve derrière le porteur, il demeure en mesure de le battre de vitesse et lui soutirer la rondelle.
Rapidement, Noah Ostlund me fait penser à un William Eklund. Les deux présentent des ressemblances dans la façon dont ils vont opérer en possession de rondelles. Ce qui frappait plus dans le jeu d’Eklund, c’était qu’il mangeait les bandes et trouvait le moyen de prendre le dessus sur ses adversaires. Le choix des Sharks avait tout de même 10 livres de plus qu’Ostlund à son année repêchage et avait un impact avec des hommes dans la SHL. Eklund avait aussi plus de vision offensive et sa capacité de faire progresser le jeu était supérieure. Mais dans le style uniquement, il y a quelques ressemblances.
En résumé
Noah Ostlund est un joueur que l’on peut apprécier facilement dès les premiers regards. Dynamique, fluide et possédant de bonnes mains, le joueur de centre a tout pour générer de l’offensive dans le junior en Suède (J20 Nationell). Sa capacité à se trouver de l’espace est fascinante. La possession de rondelle est aussi l’une de ses forces. Il est très difficile à attraper lorsqu’il a la rondelle en raison de sa mobilité et dans la façon dont il se libère de la pression. Par la feinte ou par des changements de direction brusques, Ostlund frustre souvent son couvreur. C’est aussi un joueur qui se présente devant le filet pour récupérer des rebonds. Bon pour se replier, il sait aussi reconnaître les situations où il faut conserver son positionnement dans sa zone.
Par contre, il se libère de la pression, mais la fuit souvent aussi en zone offensive. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais souvent ses actions se terminent sans progression parce qu’il a trop longtemps conservé la rondelle. Ostlund manque aussi de maturité physique et son jeu n’est pas tout à fait de type «pro». En SHL, c’était difficile par manque d’espace et c’est ce qui explique pourquoi Ohgren et Lekkerimaki se sont démarqués, mais pas Ostlund à ses minimes rappels. Je le vois comme un bon joueur offensif capable de créer de l’espace pour ses coéquipiers, mais la marge est loin (mais pas inaccessible) pour jouer chez les professionnels.
Statistiques 2021-2022
- J20 Nationell (saison): 9 buts / 33 passes (32 matchs)
- SHL: Aucun point en 11 matchs
- J20 Nationell (séries): 5 buts / 2 passes (5 matchs)
- J18 Nationell (séries): 2 buts / 5 passes (4 matchs)
- Mondial U18: 4 buts / 6 passes (6 matchs)
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