Repêchage 2021 : Évaluation de la progression de Luke Hughes, Kent Johnson et Simon Edvinsson
Luke Hughes, Kent Johnson et Simon Edvinsson. Les trois espoirs composaient, dans l’ordre, ses sélections 4, 5 et 6 du repêchage 2021. Qu’en est-il aujourd’hui ? Sans y aller d’un «redraft» conventionnel, comment peut-on évaluer la progression de chacun jusqu’à présent ?
Luke Hughes (NJD)
Luke Hughes a connu une superbe première saison complète en NHL en 2023-2024. Avec ses 47 points en 82, l’Américain fut le défenseur le plus productif de sa formation. On n’a pas hésité à lui donner des responsabilités et du temps de jeu même s’il n’est âgé que de 20 ans. Il finira également au 3e rang des recrues par excellence lors de la saison 2023-2024 dans la NHL. Pendant la saison, on a toutefois noté un peu d’inconstance en défensive et ses prises de décision ont été souvent critiqués par les observateurs. Par contre, cette constance viendra assurément avec l’expérience.
Dans le cas de Hughes, on se souviendra qu’il avait pris la décision de demeurer au Michigan pour deux saisons après sa sélection au 4e échelon du repêchage 2021. En effet, le frère de Jack et de Quinn espérait assurément gagner un Championnat national, mais aussi, il désirait devenir LE défenseur du programme alors qu’Owen Power avait gradué dans la NHL.
Cette saison de plus dans la NCAA l’aura bien préparé visiblement. Le défenseur de 6’2 a ajouté quelques livres depuis son repêchage et il doit maintenir la cadence dans cet aspect. Sa 2e saison dans la NHL sera-t-elle frappée de la fameuse guigne ? Il s’est imposé rapidement comme le défenseur #1 de l’équipe. Toutefois, pour la prochaine saison, Dougie Hamilton devrait revenir en santé et prêt pour récupérer son poste. Est-ce que sa présence grugera les minutes et la production de Hughes ?
Notes du TSLH Espoirs
Dans ma liste des meilleurs espoirs du repêchage 2021, Luke Hughes avait terminé au 5e rang. Tout juste devant, je plaçais Kent Johnson et William Eklund. Deux joueurs dont le développement est plus tardif. Est-ce que Hughes mériterait quelques rangs de plus dans un «redraft» ? Possible, mais il est encore trop tôt pour avancer cela. À l’époque, je voyais Luke Hughes comme un «excellent quart-arrière qui se démarque hautement dans les deux sens de la patinoire.» Lorsqu’on regarde son classement ailleurs, il y avait beaucoup de variations. Mon collègue Simon St-Laurent le plaçait 1er sur sa liste alors qu’Elite Prospect le plaçait au 11e rang. La Centrale avait Hughes au 4e rang des patineurs nord-américains.
On ne peut pas dire pour le moment que Luke Hughes joue aussi bien qu’il le faisait en NCAA. Par contre, son impact offensif est bien présent et pour un jeune de 20 ans, prendre de la confiance ainsi, c’est important. En 2021, pour le repêchage, j’écrivais que je m’attends à voir un défenseur plus complet en Luke Hughes comparativement à son frère Quinn. Mais pour l’instant, l’aspect défensif dans la NHL fait défaut.
À revoir: Liste finale des meilleurs espoirs 2021
Kent Johnson (CLB)
En voici un qui fut frappé de plein fouet pour la guigne de la 2e année. Je ne peux dire que j’étais un grand fan de la gestion des jeunes sous la gouverne de Pascal Vincent non plus du côté de Columbus. Depuis ses années en NCAA, Kent Johnson nous montre toute la magie qu’il peut faire sur la patinoire sur le plan offensif. Dès son arrivée dans la NHL, il s’est imposé avec une production de 40 points en 79 matchs. Malheureusement, son jeu global parfois déficient est venu le rattraper. À sa deuxième année, il n’avait que très peu d’impact dans la NHL avant d’être rétrograder dans la AHL pour y connaître du succès.
Est-ce qu’on a poussé trop rapidement Johnson dans la NHL comme on l’a fait avec Cole Sillinger ? Fort possible. Sa 3e saison dans la NHL dictera peut-être positivement ou négativement si c’était bon pour lui de prendre un pas de recul en 2023-2024. À la fin de la saison, on apprendra que Kent Johnson jouait avec une blessure à l’épaule. Il fut opéré en mars pour une déchirure du labrum. Normalement, il devrait être en santé pour le camp. Ceci expliquait-il cela ?
Notes du TSLH Espoirs
Kent Johnson se retrouvait au 4e rang de ma liste, comme mentionné précédemment. C’était un joueur électrisant à son année repêchage. Dans son évaluation du repêchage 2021, j’écrivais de Kent Johnson que c’était un joueur qui adorait ralentir le jeu, utiliser ses mains pour berner l’adversaire et qui fait preuve d’une imprévisibilité déconcertante. Cependant, dans la NHL avec un gabarit un peu frêle et un léger manque d’explosion, ce style ne marche pas toujours. Généralement, les joueurs qui essaient d’en faire trop dans le junior arrivent dans la NHL, dans un système à 5 contre 5, et c’est difficile d’avoir autant d’impact. C’est ce qui arrive présentement avec Kent Johnson.
Jadis, pour le repêchage 2021, Johnson était vu comme le 10e meilleur espoir selon Elite Prospect. Et la Centrale le classait 3e chez les patineurs nord-américains. Craig Button se montrait sévère à l’époque avec Kent Johnson comme 14e meilleur espoir de l’encan. Qui aura raison ? On ne le saura malheureusement que dans plusieurs années.
Simon Edvinsson (DET)
Le 6e choix du repêchage 2021 connait une très belle progression pour l’instant. Dans la AHL, il démontre une belle constance sur le plan offensif avec 30 points en 54 matchs cette saison alors qu’à son année recrue, il avait cumulé 27 points en 52 matchs. Ses quelques présences dans la NHL ont servi, mais on ne semble pas convaincu pour le moment qu’il ait sa place à temps plein. Ce serait, selon de récentes informations, le plan toutefois pour la saison 2024-2025. En l’espace de 3 saisons, Simon Edvinsson a pris une vingtaine de livres et c’est ce qu’on espérait de lui à son année repêchage.
Simon Edvinsson est possiblement le défenseur qui a le plus évolué depuis sa sélection au repêchage 2021. Lorsqu’il évoluait en Suède, on ne voyait que très peu d’implication physique, se servant majoritairement de son bâton pour déstabiliser l’adversaire. Dans la AHL, on voit un défenseur méchant qui aime punir son adversaire et qui ajoute même une petite touche d’arrogance à l’occasion. C’est un ajout dans son coffre à outils qui n’est pas banal pour un défenseur de 6’6, 209 livres dont les qualités se trouvaient majoritairement dans son jeu offensif.
Notes du TSLH Espoirs
Avec la progression indiquée ci-haut, je pense que Simon Edvinsson a tout pour atteindre le haut potentiel que plusieurs voyaient en lui. Au repêchage 2021, je voyais Edvinsson comme étant le 9e meilleur espoir. J’avais des joueurs tels que Cole Sillinger et Fabian Lysell devant. Cela pourrait devenir de bonnes erreurs dans le futur lorsque je ressortirai ma liste dans 5-6 ans. Chez les autres observateurs, on classait Edvinsson autour du 8e rang. Elite Prospect le classait comme 8e meilleur espoir tout comme Craig Button. La Centrale le plaçait 2e patineur chez les Européens.
La progression décrite ci-haut est ultra-importante pour le passage d’Edvinsson de la AHL vers la NHL. Jadis, j’écrivais que le «manque de progression d’Edvinsson dans la saison m’avait empêché de le classer plus haut.» Il entre vraiment dans la catégorie des grands défenseurs mobiles dont le développement sera plus long. C’est un apprentissage à faire dans mes observations d’espoirs, assurément. Lorsque j’élaborais ma liste finale, je voyais tout le potentiel d’Edvinsson, mais comme il avait connu une saison plutôt beige et que rien dans son jeu ne s’était amélioré, son profil me tentait moins. Présentement, il tend beaucoup plus vers le haut potentiel que l’on anticipait majoritairement.
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