Repêchage 2021: L’évolution des espoirs Owen Power, Matthew Beniers et Mason McTavish
Owen Power, Matthew Beniers et Mason McTavish. Les trois espoirs composaient, dans l’ordre, le top 3 du repêchage 2021. Qu’en est-il aujourd’hui ? Sans y aller d’un «redraft» conventionnel, comment peut-on évaluer la progression de chacun jusqu’à présent ?
Owen Power (BUF)
Le défenseur faisait l’objet de critiques à son année repêchage. Certains observateurs ne le plaçaient même dans le top 5 à la mi-saison. Était-ce par souci d’attention ou réellement était-ce une évaluation juste ? Il n’en demeure pas moins que le défenseur canadien fut choisi au tout premier rang par les Sabres. Le défenseur a surpris quelques observateurs en préférant retourner dans la NCAA plutôt que d’entamer son parcours dans la NHL immédiatement après sa sélection. Une décision qui aura payé à mon avis.
Power s’impose comme le #2 en défensive chez les Sabres. Ce sera le cas à long terme je le crois bien, car Rasmus Dahlin demeure le quart-arrière prédominant. On a tout de même consenti un solide contrat à long terme au gros défenseur de 20 ans. Ce qu’on obtient présentement de Power, c’est pas mal ce qu’on s’attendait de lui à son année repêchage. Grand, gros et mobile, Power est très bon en jeu de transition et pour faire bouger la rondelle. En deux saisons complètes, sa productivité demeure très stable. Peut-être même trop. Après deux saisons dans la mi-trentaine, on espère assurément que Power contribue davantage offensivement. Par contre, son jeu global est hautement efficace et il demeure dans la projection attendue de lui à son année repêchage: 40 à 50 points et de l’efficacité sur l’ensemble de son jeu en plus d’être physique.
Notes du TSLH Espoirs
Owen Power figurait en premier sur ma liste des meilleurs espoirs du repêchage 2021. C’était le #1 majoritaire sur les différentes listes à l’exception notamment d’Elite Prospect, qui le classait 3e sur sa liste. Il est tôt pour évaluer s’il y demeurera à long terme. Jadis, je voyais Power comme «un défenseur confiant avec la rondelle et qui possède une très belle vision du jeu.» De plus, j’évaluais que sa fluidité sur patin était digne de mention, mais qu’il lui restait encore un peu de puissance à gagner tant sur son patin que sur son tir. Je pense qu’au niveau patin, il y a une progression depuis son arrivée dans la NHL. J’aimerais néanmoins qu’il soit plus imposant avec son tir. Pour le temps de jeu qu’il obtient (22 minutes en moyenne), terminer la saison avec 108 tirs au but demeure bien bas à mes yeux surtout lorsqu’on compare au rendement de Dahlin (235 tirs). Par contre, à son année repêchage, je pointais ses qualités de fabricant de jeu et ça n’a pas changé.
À revoir: Liste finale des meilleurs espoirs 2021
Matthew Beniers (SEA)
Matthew Beniers a vécu toute une entrée en scène dans la NHL. Lorsqu’il a rejoint le Kraken après sa saison NCAA en 2022, l’attaquant américain avait inscrit 9 points en 10 rencontres. Déjà, on savait qu’il serait prêt pour la NHL la saison suivante. Et Beniers n’aura pas fait mentir. Gagnant du trophée Calder à la conclusion du calendrier 2022-2023, Beniers amasse 57 points en 80 matchs dans une saison grandement surprenante du Kraken. On aura accédé aux séries d’après saison et dans ce contexte, Beniers a aussi bien fait. Ses qualités de joueur grandement intelligent auront servi durant les séries. Il cumulera au passage 7 points en 14 matchs.
Malheureusement, Beniers fut frappé durement par la guigne de la 2e saison. En effet, en 2023-2024, on a senti une baisse de productivité dans les statistiques, mais aussi dans le jeu de Beniers. Avec 37 points en 77 matchs, l’Américain de 21 ans a vu sa production chuter de 20 points. Le Kraken n’aura toutefois pas connu une grosse saison non plus. Dans sa progression individuelle, Beniers devra encore prendre un peu de masse musculaire pour s’imposer davantage. À 6’2 et 174 lb, il demeure encore un peu frêle pour le style de la NHL. Je ne trouve cependant pas que cet aspect ait impacté d’une quelconque manière son jeu. En excluant ses buts et ses passes, Beniers affiche sensiblement les mêmes statistiques au niveau des tirs tentés, des tirs bloqués et des mises en jeu gagnées. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter dans son cas.
Notes du TSLH Espoirs
Matthew Beniers figurait au 2e rang de ma liste des meilleurs espoirs du repêchage 2021. Il était mon coup de coeur de ce repêchage. Elite Prospect le classait au 1er rang des meilleurs espoirs alors que la Centrale de recrutement l’identifiait au 6e rang des patineurs nord-américains. À l’époque, je voyais Beniers comme «un pur joueur de centre qui aime accélérer le jeu devant lui et qui est capable de créer son propre espace sur la patinoire.» Cela n’a pas changé, même si l’espace est moins facile à gagner dans la NHL. Beniers est ce fameux joueur intelligent sur 200 pieds capable de fournir aussi une soixantaine de points dans une saison. J’y crois encore malgré sa saison un peu plus difficile en 2023-2024.
Mason McTavish (ANH)
Ce fut le début d’une séquence de choix surprenants et hors consensus de la part des Ducks. En effet, peu de gens avaient Mason McTavish sur leur carte de bingo pour les Ducks au repêchage 2021. Or, on ne peut dire que l’organisation s’est trompé. Loin de là. Actuellement, McTavish se retrouve au 3e rang des marqueurs de cette cohorte tout juste derrière Matthew Beniers. Le premier de tête ? Wyatt Johnston !
Pour McTavish, c’est une arrivée dans la NHL sous le signe de la constance. L’attaquant s’impose physiquement et demeure dangereux avec son tir. Les Ducks ne sont pas encore sortis de l’engrenage des défaites qui vient souvent avec une reconstruction. Par contre, McTavish fait bien au point qu’il a délogé plusieurs jeunes centres dans la hiérarchie. Cette saison, il a terminé avec un rendement de 51,7% dans le cercle des mises en jeu sur un total de plus de 800 mises en jeu prises. C’est un joueur qu’à son année repêchage, il a dû s’exiler en Suisse en raison de la pandémie. Il était très difficile d’évaluer McTavish dans un tel environnement. Son rendement au Championnat des U18 comme capitaine l’aura certes aidé. Déjà dans la NHL, il arbore le «A» après avoir porté le «C» dans de nombreuses compétitions internationales. C’est possiblement le futur capitaine des Ducks. Une sélection complètement réussie au 3e échelon en ce qui me concerne et je pense que McTavish, après deux saisons de 40 points à tout juste 21, pourra certainement doubler sa production très prochainement.
Notes du TSLH Espoirs
Mason McTavish est possiblement l’une de mes plus grosses erreurs en tant qu’observateur d’espoirs à ce jour. Classé 11e sur ma liste finale des meilleurs espoirs du repêchage 2021, l’attaquant m’aura fait mentir dès sa première année post-repêchage. À son année repêchage, je n’étais toutefois pas seul à avoir McTavish aussi loin. Craig Button (10e), FCHockey (10e) et McKeen’s (7) évaluaient McTavish comme étant un espoir hors top5 alors qu’Elite Prospect classait l’attaquant au 5e rang des meilleurs espoirs. La Centrale, quant à elle, plaçait le nom de McTavish au 2e rang chez les patineurs nord-américains.
Pour ma part, il avait augmenté rapidement dans ma liste, mais j’avais de la difficulté à le faire grimper davantage en raison de ma méconnaissance (à l’époque) de la ligue où il jouait (Swiss League) et par le fait qu’il n’y était pas nécessairement flamboyant. Jadis, je décrivais le tir de McTavish comme étant «léthal» et que c’était un joueur qui se démarquait dans toutes les zones par ses récupérations de rondelles et son implication sur l’échec avant et sur le long des bandes. Clairement, il avait le style de jeu pour s’adapter rapidement dans la NHL et il l’a fait avec brio.
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