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Repêchage 2023 : Analyse détaillée de Oliver Moore

Oliver Moore est un dynamique attaquant américain évoluant pour le NTDP, jouant les seconds violons derrière le trio de Will Smith, Ryan Leonard et Gabe Perreault. Il a été pour moi l’un des espoirs les plus surévalués de ce repêchage avec Andrew Cristall et Axel Sandin-Pelikka. Jusqu’à la deuxième moitié de la saison, je ne voulais rien savoir d’intégrer ce joueur à l’intérieur de mon top 32. Par contre, puisque je n’aime pratiquement aucun joueur entre 11 et 20, cela m’a permis de voir les choses de manières plus rationnelles. Je trouve les joueurs excessivement ‘beige’ dans ce contingent et Moore, malgré la multitude de reproches que je lui fais, trouve le moyen de se rentre utile pour une formation avec une éthique de travail exceptionnel. Si j’anticipe le joueur dans un tout autre rôle que ce que les autres intervenants semblent projeter avec lui, le joueur parvient à me plaire à certains égards.

D’entrée de jeu, Moore est le meilleur patineur de ce repêchage, et ce, sans équivoque. Je dirais même qu’il est facilement l’un des meilleurs patineurs qui m’aient été donnés de voir chez les espoirs. On parle d’un coup de patin élite parmi l’élite.

Sa vitesse de pointe est simplement absurde. Il va gagner des courses pour une rondelle libre alors qu’il a 2, voire, 3 fois plus de patinoires à couvrir que son adversaire. Il aime également avoir la rondelle sur son bâton, ce qui fait de lui un joueur qui peut exploiter les espaces libres qui s’offrent à lui.

L’endroit où il se sert le plus de son patin à bon escient, c’est dans ses replis défensifs. C’est assez spectaculaire les résultats que tu peux obtenir lorsque tu combines un coup de patin élite avec une éthique de travail qui lui est égal. Le nombre de revirements qu’il a provoqués en situation de repli est phénoménal. Un joueur adverse ne peut pas prendre trop son temps en transition sinon Moore viendra lui subtiliser la rondelle. Il est pour moi le joueur du repêchage qui a causé le plus de revirements et qui a été l’auteur des plus beaux replis défensifs que j’ai vu.

Le problème, c’est que Moore ne sait pas comment utiliser son patin lorsqu’en possession de rondelle. Pour moi, cela est lié à un grand manque d’intelligence sur la glace. S’il a réalisé un nombre très impressionnant de replis défensifs, je peux compter le même nombre de reprises où, offensivement, il avait la rondelle et a patiné lui-même dans une zone morte. J’aime dire à la blague qu’à la force de foncer tête baissée dans l’entonnoir, il me rappelle moi-même à ma première année à l’université. Il ne sait pas non plus comment utiliser les changements de vitesse à son avantage. Sa force d’accélération lui permet de créer une grande séparation avec son couvreur, mais il ne fait pas ralentir les défenseurs avant de les attaquer avec vitesse. Il ne fait que patiner à fond de train en tout temps. Il ne sait pas non plus comment influencer la réaction des défenseurs adverses en exagérant sa posture dans des changements de direction ou de vitesse. Est-ce que c’est quelque chose qui s’apprend et qui se corrige ? Peut-être, mais en vertu de ce que j’ai vu de lui, je suis très sceptique, car il semble simplement ne pas bien lire le jeu en avant de lui. Le problème va bien au-delà de simples changements de vitesse.

Le plus gros problème concernant Oliver Moore, c’est son IQ offensif. Je ne suis pas en mesure de voir un potentiel offensif élevé pour cette simple raison. Ses prises de décisions avec la rondelle sont souvent très douteuses. À plusieurs occasions, ça revient avec ce qui a été mentionné chez son coup de patin ; il arrive à pleine vitesse avec une vision tunnel et il ne sait pas analyser le jeu en avant de lui. Il va chercher à revenir sur ses pas, tourner sur lui-même ou freiner si le jeu se referme devant lui, mais ensuite il ne sait pas quoi faire, donc il envoie des rondelles un peu partout, là où aucun de ses coéquipiers ne se situe.

Pour moi, Moore est un joueur qui la forte majorité du temps qu’il démontre l’étendu de son talent, c’est lors de situations sans conséquences, par exemple, dans de petits espaces, sans que ça amène quoique ce soit de concret.

C’est un joueur qui ne cherche pas assez souvent à gagner le centre de la zone offensive et en plus de cela, il est relativement facile à neutraliser physiquement. Les défenseurs peuvent le repousser le long de la bande sans trop grande difficulté et il tend à être inefficace de cet endroit.

Je lui concède qu’il peut être difficile à affronter pour ses adversaires, non pas car il frappe, mais plutôt parce que son coup de patin et son éthique de travail font en sorte qu’il ne laisse aucun répit à ses adversaires et qu’ils doivent constamment précipiter leur jeu et qu’ils ont moins d’espace de manœuvre, car il est toujours sur eux. C’est un aspect sous-estimé lorsqu’on parle de joueur difficile à affronter. On a souvent tendance à seulement penser aux joueurs qui terminent leurs mises en échec et qui dérange après les sifflets, mais personnellement, j’ai toujours trouvé les joueurs comme Moore excessivement agaçant et fâchant à jouer contre. C’est quelque chose que j’avais également mentionné l’an dernier en parlant de Noah Ostlund. Le problème (!) c’est que si Moore est difficile à jouer contre dans une certaine mesure, il est tout aussi, sinon plus, difficile de jouer AVEC. On cherche à l’excuser puisqu’il a eu plusieurs partenaires de trios dans l’année et cela pourrait expliquer pourquoi il n’a pas été en mesure de développer une chimie avec quiconque. Cependant, se peut-il que ce soit Moore le dénominateur commun dans tout ça ? Il n’a pas développé de chimie avec ses compagnons de trios simplement, car ils ne peuvent pas lire ou anticiper les jeux que Moore va faire, car il ne le sait pas lui-même, dû aux limitations de son IQ. En deuxième moitié de saison, on l’a même fait jouer avec les super espoirs Cole Eiserman (2024) et James Hagen (2025) et ils avaient l’air bien moins bons qu’à l’habitude. Ce serait un peu sévère de dire que Moore leur nuisait, mais chose certaine, il y existe une raison pourquoi ils avaient l’air beaucoup mieux sans lui. Ce n’est définitivement pas le genre de joueurs qui rend ses coéquipiers meilleurs.

Il y a tout de même certaines choses positives à noter dans son jeu offensif par contre. Son playmaking est quelque chose sur quoi j’avais été très sévère en première moitié de saison, mais il a su ajouter des couches à cet aspect au fil de la saison.

Pour commencer, il y a définitivement un aspect de créativité avec lui. Même si dans plusieurs scénarios ça manque de substance, j’ai tout de même vu des jeux très impressionnants. Par exemple, sur ce jeu en entrée de zone où il reçoit une passe qui est derrière lui, sans même hésiter, il frappe la rondelle du revers derrière son dos pour la diriger à son coéquipier de l’autre côté pour une chance de marquer. (Moore porte le numéro 11 en blanc)

Ce jeu m’avait tout de même renversé, compte tenu que les prises d’informations et les exécutions de Moore ne sont jamais à la même vitesse qu’à laquelle il patine, mais sur cette séquence, il a fait preuve d’une capacité à régler une situation complexe de brillante façon.

C’est lors du plus récent tournoi U-18 que Moore a connu ses meilleurs matchs, et pour moi, il n’y a eu aucun autre moment dans la saison où c’en était proche. Il a fait plusieurs mises en table pour des coéquipiers que j’ai trouvé impressionnantes. Cela dit, il faut faire attention puisque le tournoi avait lieu sur une glace de surface Européenne. La glace étant plus large, Moore avait plus d’espace le long des bandes, là où il se situe souvent. Aussi, les systèmes défensifs sur de telles surfaces sont généralement axés sur un ‘effondrement’ dans l’enclave où les joueurs en défensive se regroupent pour fermer l’enclave. Ce qui laisse beaucoup plus d’espace pour les joueurs en offensive de manœuvrer de la bande vers le centre. Moore qui a tendance à foncer dans les zones mortes et les entonnoirs n’avait pas ce problème sur cette surface.

Maintenant, qu’en est-il à sa capacité à terminer les jeux ? Pour son gabarit, Moore possède un tir des poignets extrêmement pesant. Il peut être très dangereux lorsqu’on lui donne de l’espace au haut des cercles lors d’un avantage numérique. Il est en mesure de faire bouger les défenseurs avant de décocher, ce qui accentue ses qualités en tant que tireur.

Mais pour moi, là où il est le plus impressionnant, c’est lorsqu’il combine sa grande ténacité avec ses capacités athlétiques. J’ai vu deux séquences mettant en lumière ces atouts et j’étais fortement impressionné ;

– À pleine vitesse il réussit à déborder un défenseur et il penche l’épaule pour couper au centre, mais le défenseur parvient à effectuer un bon pivot et place son bâton pour ennuyer Moore. Hé bien il réajuste sa position avec la rondelle, tout en étant en pleine accélération et en ayant l’épaule basse, et parvient à décocher un tir des majeures dans la partie supérieure.

– Cette fois il déborde un défenseur, mais se dernier chercher à le pousser hors d’équilibre, Moore bataille pour gagner sa position et parvient à prendre un excellent tir même en chutant.

Par contre, ses sélections de jeux le rattrapent, même lorsqu’il est question de prendre des tirs. On a un exemple ici.

Moore prend beaucoup de tir de périphérie de la sorte.

Défensivement, je trouve qu’il a été très surestimé aussi. Laissez tomber les comparaisons avec Dylan Larkin….

Je considère personnellement Moore comme un joueur qui va nullifier la transition de l’autre équipe, alors oui, il apporte une valeur dans ce département. Mais son jeu en tant que tel dans son propre territoire, laisse un peu à désirer. Je trouve qu’il a souvent l’air un peu perdu dans sa zone et si les joueurs de l’équipe adverse réalisent une permutation de position, il semble dans un état de confusion et il ne sait plus quel joueur il devrait couvrir.

Et pour un aussi exceptionnel patineur, je trouve qu’il est plutôt facile à se défaire de lui pour les bons patineurs à la ligne bleue. Ici il est chargé de couvrir le défenseur à la pointe, le défenseur bouge latéralement vers le centre, Moore le suit, mais ses patins ainsi que son bâton sont dans un angle beaucoup trop compromis.

Le défenseur effectue ensuite un changement de direction et Moore se retrouve dans la poussière.

Cela peut sembler plutôt assez assassin comme portrait du joueur et pourrait laisser plusieurs lecteurs dans l’incompréhension à savoir pourquoi se situe-t-il tout de même ‘haut’ dans ma liste. Et bien, c’est que pour moi, la grosse majorité des joueurs entre 11 et 20 cette année me laissent très tiède et je n’ai pas de gros intérêts pour ces joueurs. Ils sont plutôt fades et pour moi, Moore est un joueur qui, avec son coup de patin élite et son éthique de travail élite, pourra se montrer indispensable pour sa formation dans un rôle secondaire. Et je n’ai pas la même certitude avec les autres joueurs. En fait, si on parle de Oliver Moore comme d’un ailier de 3e trio, qui n’a pas à gérer la rondelle dans les situations offensives et qui est là pour amener de l’énergie, je n’ai pas trop de problèmes avec le joueur. Et aussi, on est contraint à classer 32 joueurs dans notre ‘première ronde’, cela ne veut pas dire pour autant que je serais emballée de le choisir au premier tour. Je préfère le mettre à un endroit sur ma liste où je sais que je n’aurais pas à le prendre (aussi en vertu des joueurs qui risque d’être encore disponible que j’ai classé en avant de lui).

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