Repêchage 2023 | Production des espoirs choisis en 1ere ronde

Le calendrier régulier de la majorité des ligues juniors ou professionnelles sur le Continent européen est désormais terminé. En Amérique du Nord, ça sonne la fin également. Comment ont produit les espoirs sélectionnés en première ronde au repêchage 2023 ?

Nous avons effectué l’exercice en décembre pour analyser les débuts de saison des espoirs. Avec la conclusion du calendrier régulier dans la NHL, on peut désormais affirmer que seuls 4 joueurs de la première ronde ont évolué dans la grande ligue immédiatement après le repêchage. Il est de plus en plus rare de voir des espoirs sauter directement à la NHL et y demeurer à temps plein avec un poste défini. Voir Connor Bedard, Adam Fantilli et Leo Carlsson dans la NHL n’avait rien de bien surprenant. Toutefois, on aurait pu penser que Zach Benson allait retourner chez les juniors dans le courant de la saison. Il aura finalement convaincu ses patrons avec une production de 23 points en 63 matchs. Son implication et son jeu général ont aussi convaincu ses entraîneurs de l’utiliser sur une base régulière.

Lorsqu’on regarde l’ensemble de la cohorte 2023, seuls ces 4 joueurs ont évolué pour au minimum un match dans la NHL cette saison. L’arrivée de David Reinbacher en Amérique du Nord ne changera probablement pas la donne. En effet, l’espoir des Canadiens de Montréal n’est pas censé monter dans le grand club si l’on se fie aux récents propos de Kent Hughes.

Voici donc le rendement des espoirs choisis en première ronde pour le repêchage 2023. À noter que certains joueurs n’ont pas été observés cette saison par l’auteur de ces lignes. Par contre, lorsque ce fut le cas, une petite analyse de jeu vous sera offerte pour l’espoir en question.

Espoirs du repêchage 2023: production 2023-2024

Le trio de Boston College

Will Smith, Gabe Perreault et Ryan Leonard ont réellement transposé leur jeu avec le USNTDP l’an dernier vers la NCAA. La transition fut complète et hautement efficace. Le club à Boston était très jeune et ce trio s’est démarqué toute la saison de par sa créativité et son offensive. Mention honorable à Ryan Leonard, qui à mon sens, se développe encore plus comme un joueur rugueux capable d’occuper plusieurs rôles dans la NHL. Je sens qu’il ne retardera pas vraiment son entrée dans la NHL celui-là. Il ne reste plus qu’à savoir si, une fois que le trio éclatera pour débuter individuellement chez les professionnels, ces joueurs hautement talentueux seront en mesure d’autant produire.

Dans le cas de Leonard, je ne suis pas inquiet. Devant la pauvre relève à San Jose, j’ai peut-être de légers doutes envers Will Smith. Toutefois, le talent de ce dernier est indéniable avec la rondelle et il saura rendre les autres meilleurs. Et j’ai hâte de voir Gabe Perreault en action dans la AHL loin de ses fidèles acolytes.

David Reinbacher

Nous en avons souvent parlé sur les podcasts du TSLH ou dans de nombreux textes ici sur Toutsurlehockey. La saison de David Reinbacher fut difficile sur le plan de l’adaptation. Trois entraîneurs en Suisse, un déménagement en Amérique du Nord, des débuts en AHL et un nouveau système qu’il doit apprendre de nouveau. Pour ce qu’on sait de son arrivée avec le Rocket, David Reinbacher s’acclimate très bien et comprend rapidement les subtilités du système à Laval. Le défenseur a montré de l’efficacité et de la mobilité sur la patinoire tant en Europe qu’ici. Frôlera-t-il le plafond offensif que plusieurs entrevoient ? J’ai encore mes réserves sur ce point malgré l’excellente saison globale qu’il a connu.

Matvei Michkov

L’attaquant russe a connu encore une solide saison. On a pu voir un peu plus de constance dans son implication, mais pas à tous les matchs. Offensivement, il demeure très dangereux et je trouve qu’il a gagné en explosion sur ses patins cette saison. Michkov était le meneur offensif de l’équipe et non seulement le point de chute de l’offensive. En d’autres mots, Michkov transportait la rondelle et installait l’offensive. Il ne faisait pas qu’attendre d’utiliser son excellent tir sans s’impliquer outre mesure.

Dalibor Dvorsky et Quentin Musty

Quentin Musty était déjà en scelle à Sudbury comme meneur offensif avec David Goyette. Mais là, en ajoutant Dalibor Dvorsky à l’équation, ça n’a qu’explosé ! L’attaquant slovaque a connu toute une première saison en Amérique du Nord et le potentiel offensif fort intéressant qu’on lui reconnaissait au repêchage s’est finalement pointé. Son début de saison fut très difficile en SHL et la transition vers la OHL aura été grandement salutaire.

Quant à Musty, j’ai aimé la diversité dont il a fait preuve dans son offensive. Il fonçait régulièrement au filet tout en s’imposant comme un bon transporteur de rondelle. Son patin s’est légèrement amélioré, ce qui est de bon augure pour la suite des choses. Son tir demeure encore sa plus grosse arme, mais je dirais qu’il a prouvé pouvoir marquer de différentes façons cette saison.

Colby Barlow

Je ne vois pas vraiment une régression dans le jeu de Barlow. Il a continué de marquer de gros buts comme il sait le faire, mais pouvait-il rendre les autres meilleurs ? Je ne pense pas. Cette saison à Owen Sound, il manquait de cohésion je trouvais en offensive. Certes, Barlow en a marqué encore 40. Son talent de marqueur est indéniable. Toutefois, je trouve que son patin ne s’est nullement amélioré et cela pourrait devenir un problème dans sa transition vers la NHL.

Eduard Sale

C’est sa deuxième portion de saison en Amérique du Nord et honnêtement, j’ai encore été très déçu de Sale. Endossant maintenant l’uniforme des Rangers de Kitchener, il se trouvait, tout comme l’an dernier à Barrie, dans un club très bien nanti. Et malheureusement, il faisait plus de tort que de bien sûr son trio. Même Filip Mesar a vu une solide baisse de production lorsqu’il fut jumelé au centre de Sale et de Miseljevic. Je sens que Sale a peur de se salir le nez dans le trafic. Le long des rampes, il est totalement inefficace et son talent offensif ne se transpose tout simplement pas dans la OHL en deux ans.

Charlie Stramel

Je n’ai pas observé Charlie Stramel cette saison, mais j’ai fait un solide saut lorsque j’ai constaté qu’il avait connu une baisse de production. Comment était-ce possible qu’un choix de 1er tour, à sa deuxième année en NCAA, puisse baisser une production préalablement établie à 12 points ? Honnêtement, le Wild l’a peut-être échappé sur celle-là. Stramel ne donne aucun argument, de pas son jeu l’an dernier et par sa production cette saison, pour excuser d’avoir pris l’Américain avant des attaquants comme Perreault ou Musty.

Bradly Nadeau

La chimie entre les frères Nadeau opère grandement à l’Université du Maine. Josh Nadeau n’a peut-être jamais été repêché, mais l’attaquant de 20 ans se donne des arguments pour devenir un solide agent libre à surveiller à sa sortie de la NCAA. Son jeune frère Bradly réussit littéralement sa transition de la BCHL vers la NCAA. L’an dernier, il opérait dans une ligue très peu paritaire, donc la production offensive laissait tout de même planer quelques doutes. Il y avait des facteurs à ne pas négliger. Le jeu rugueux de Nadeau et sa capacité à attaquer les espaces payants allaient certes devenir des facteurs importants dans sa transition vers la NCAA. Et c’est pas mal ce qui s’est produit. Nadeau, un choix de fin première ronde, pourrait devenir une solide trouvaille par les Hurricanes.

À LIRE SUR LE TSLH ESPOIRS