Sean Farrell: un meneur prêt pour le hockey professionnel
La saison 2022-2023 bat son plein et c’est maintenant le temps de se pencher vers les performances dans espoirs des Canadiens de Montréal. Depuis le début de la campagne, je vous offre des rapports hebdomadaires sur tous les espoirs du CH. Chaque semaine, je vous ressors les faits saillants ainsi que les statistiques. Dans le présent texte, il s’agira d’un rapport d’observation complet suite à plusieurs matchs visionnés de l’espoir en question.
À lire: Rapport hebdomadaire des espoirs du CH
Aujourd’hui, dans ce rapport d’observation (scouting report), je vous parle de l’attaquant du Crimson d’Harvard, Sean Farrell. Repêché au 4e tour de l’encan 2020, Farrell figure parmi les meilleurs espoirs de l’organisation à mes yeux. Il connaît un excellent début de saison au sein de SON équipe en NCAA. Car oui, outre ses performances sur la patinoire, Farrell est un leader incontesté dans sa formation.
Un joueur prêt pour le prochain niveau
Je suis de près la saison de Farrell grâce à mes rapports hebdomadaires. Je l’ai visionné quelques fois de manière croisée en observant des espoirs pour le repêchage 2023. J’avais hâte de m’attarder à son jeu plus en profondeur. C’est ce que j’ai fait pour produire ce rapport.
À mes yeux, Sean Farrell est prêt pour le prochain niveau. Pas pour la NHL directement, mais assurément pour la AHL. L’attaquant s’est montré très mobile et efficace dans les visionnements réalisés. Il a ajouté cette touche professionnelle à son jeu depuis l’an dernier.
En détail dans les prochaines lignes, vous comprendrez pourquoi je crois qu’il est prêt à passer chez les professionnels. D’ailleurs, le principal intéressé a avoué de son propre chef être prêt à jouer pour les Canadiens dès l’an prochain.
Un meneur en offensive
S’il est un meneur dans la chambre comme son entraîneur le décrivait récemment, c’est aussi le cas sur la patinoire. Sean Farrell est très souvent la pièce maîtresse de toute offensive. Ses entrées de zone sont régulièrement réussies, tant par la passe qu’en transportant la rondelle. C’était une force dans la USHL, ça en était une l’an dernier comme recrue et c’est encore le cas cette saison.
Farrell a ce don de danser (au sens figuré) dans les espaces qu’on lui laisse. Ainsi, il va souvent cibler les allées d’attaque pour installer l’offensive en zone ennemie. Il garde ses épaules, ses pieds et ses mains constamment en mouvement en plus d’ajouter des changements de direction rapides et trompeurs.
En regroupant toutes ces qualités, il s’impose constamment sur le jeu comme celui qui crée les jeux et surtout, qui les fait progresser.
Une belle amélioration
Au début de la saison, mon collègue Pascal soulevait une petite récurrence dans le choix de jeu de Farrell. Une observation juste dans le jeu de Farrell qui s’est corrigée en fonction de ce que j’ai vu à ses plus récents matchs.
«Souvent, il avait tendance à descendre par l’aile avec la rondelle en fond de zone. Devant l’absence d’options, il allait mourir dans le coin pour attendre de passer la rondelle au défenseur en haut de zone. De cette façon, il s’expose aux mises en échec des défenseurs adverses.»
– Pascal Lapointe, TSLH Espoirs
C’est quelque chose qui ne m’a pas sauté aux yeux dans ses plus récents matchs. Un ajustement a clairement été apporté depuis, puisque ce type de décision revenait un peu plus régulièrement au début de la campagne.
Sean Farrell, dans les matchs observés pour ce papier, utilisait régulièrement l’espace qu’on lui donnait dans l’enclave pour couper au filet. En guise d’exemple, je trouvais que Farrell exploitait beaucoup plus les espaces dangereux que Matthew Coronato, le choix de premier tour des Flames en 2021. Ce dernier avait tendance, à son année repêchage, à contourner l’enclave pour prendre son tir. C’est encore le cas en NCAA. Sean Farrell, lui, n’a aucun trouble à effectuer une percée dans l’enclave.
Jeu physique
Farrell n’est certes pas le plus gros, mais j’ai toujours trouvé qu’il était solide sur ses jambes. Il confiait récemment vouloir ajouter de la puissance dans son jeu. Pour ma part, je n’ai jamais eu à critiquer le jeu de Farrell le long des rampes. Il n’a pas peur du contact et souvent, il l’initie. C’est un joueur qui prend soin de bien séparer l’adversaire de la rondelle en plaçant bien son corps. Sans donner des mises en échec, il met bien en échec le bâton de l’adversaire pour ensuite utiliser son talent pour sortir la rondelle.
Là où le physique pose un mini problème, c’est dans les confrontations un contre un avec un défenseur de qualité. En guise d’exemple, dans les matchs contre Michigan, disons que les mains et la mobilité de Farrell ne venaient pas toujours à bout d’un certain Luke Hughes.
Toutefois, même si Farrell passait deuxième, ça ne l’empêchait pas d’initier ces confrontations. Et souvent, même s’il ne réussissait pas à passer le défenseur, il trouvait le moyen de faire progresser le jeu avec une passe ou il trouvait un moyen de récupérer la rondelle un peu plus loin.
Anticipation élite
Sean Farrell est un joueur hyper intelligent. Je crois qu’à tous les rapports d’observation produits au TSLH Espoirs, nous faisons mention de son intelligence hors glace et sur la patinoire. C’est quelque chose qui ressort auprès de tous les intervenants questionnés sur Farrell.
Dans sa zone et en zone offensive, son anticipation de jeu est élite. Il cible vraiment d’avance les jeux qui s’en viennent. Ce n’est pas toujours parfait, comme pour tous les joueurs de son âge.
Toutefois, on voit son intelligence hockey par son positionnement et son anticipation. Cette façon de jouer me fait parfois penser à Nick Suzuki. Farrell est un peu plus trompeur dans sa mobilité et possède, à mon avis, de meilleures mains que le capitaine du CH. Par contre, leur façon d’anticiper le jeu et de se positionner pour constamment être une menace en offensive est un point en commun.
Et imaginez-vous que le tir de Sean Farrell n’est pas loin d’être élite également. D’ailleurs, ce but m’a grandement fait penser à la façon dont Suzuki marque ses buts en avantage numérique.
Potentiel
Pour moi, Sean Farrell possède encore le potentiel d’un joueur de la NHL. Il figurerait encore dans mon top 3 des espoirs hors NHL au sein des Canadiens de Montréal. Le talent est tellement là tout comme le leadership et l’intelligence.
Mais ce qui me plaît encore plus cette saison jusqu’ici, c’est son jeu professionnel. Dans sa façon de jouer, il montre qu’il pourrait se débrouiller dans la AHL. La ligue américaine est une ligue plus rapide et pas mal plus physique que la NCAA. Par contre, je trouve que Farrell se protège bien et n’a pas peur de se salir le nez dans le jeu.
L’ailier gauche est un joueur qui anticipe très bien le jeu. Il se positionne excessivement bien. Ces deux qualités pourraient être utilisées pour éviter, justement, les zones où il pourrait se faire frapper. Mais il s’y rend, il accepte les mises en échec et il sort fréquemment des coins avec la rondelle malgré sa petite stature.
C’est très encourageant pour la suite dans le hockey professionnel.
Tous les buts de Sean Farrell jusqu’ici cette saison:
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