Top 15 | Classement des meilleurs espoirs chez les Canadiens de Montréal (édition janvier 2023)
Le repêchage 2022 a permis aux Canadiens de garnir un peu plus leur banque d’espoirs. Déjà, l’un d’eux joue dans la NHL en Juraj Slafkovsky. Bien qu’il manque encore de talent élite (surtout en défensive), on peut définir le bassin d’espoirs à Montréal comme étant assez bon. Ce n’est pas le meilleur de la ligue, mais je serais en accord pour mettre le pipeline du CH autour du 10e rang dans la NHL.
Crédit photo: Dominic Charette – LHJMQ
Notre plus récent décompte des meilleurs espoirs date du mois de juillet, tout juste après le repêchage. Mon collègue Pascal avait élaboré un top 20 des meilleurs espoirs du CH; un texte que vous pouvez consulter ci-bas.
Top 20 meilleurs espoirs du CH (édition juillet 2022)
Depuis le début de la saison, j’observe le rendement des différents espoirs du CH via mes rapports hebdomadaires. À cela, je combine plusieurs matchs en visionnement complet afin de produire des rapports d’observation accessibles dans la section TSLH Espoirs du site.
Ainsi, le classement qui suit découle de mes observations personnelles et de ma propre évaluation. J’y inclus tous les espoirs qui ne sont pas dans la NHL. Cela inclut donc les joueurs évoluant avec le Rocket de Laval. Vous comprendrez que Juraj Slafkovsky, Kaiden Guhle, Jordan Harris et Arber Xhekaj n’apparaîtront pas dans ce décompte.
Je me suis basé sur mes observations cette saison, mais aussi sur la progression des joueurs depuis leur sélection respective au repêchage. Plusieurs joueurs progressent très bien, d’autres semblent plafonner déjà.
Bref, bonne lecture et n’hésitez pas à commenter !
À voir: Entrevue exclusive avec Joe Vrbetic
Mentions honorables
Commençons par ceux qui n’ont pas passé la coupure du top15. Ce n’est pas parce qu’ils sont mauvais, soyez-en assurés. En fait, c’est qu’après le rang 15, je trouvais que le classement se jouait sur peu de choses. Entre Frederik Dichow, Oliver Kapanen, Cedrick Guindon, Adam Engstrom ou Riley Kidney, il y avait très peu de différences au moment de les classer dans un top 20. Je me suis donc concentré sur un top15 plus solide plutôt que de jeter des noms dans l’escalier entre les rangs 15 et 20. Si toutefois je devais mettre mes mentions honorables en ordre de préférence et de potentiel, j’irais ainsi:
- Riley Kidney
- Oliver Kapanen
- Frederik Dichow
- Adam Engstrom
- Vincenz Rohrer
- Nicolas Beaudin
- Cedrick Guindon
Passons maintenant aux choses sérieuses.
15. Xavier Simoneau (AHL)
C’est impressionnant de voir Simoneau aller dans la AHL. On se doutait que sa transition se passerait bien vers la AHL en raison de son style hargneux. Toutefois, il réussit à se démarquer offensivement parmi les recrues de la ligue tout en demeurant efficace dans ses batailles le long de la rampe. Simoneau connaît une très bonne saison recrue chez le Rocket et il méritait une petite place dans mon décompte. C’est un joueur qui, par son style, pourrait accéder à la NHL un jour.
14. Jayden Struble (NCAA)
D’entrée de jeu, je m’attends à me faire tirer des roches pour ce rang. Je trouve que Jayden Struble est décevant cette saison. Ce n’est pas qu’il joue mal, bien au contraire. Dans mes visionnements cette année, je n’ai tout simplement pas ciblé de progression nette, surtout sur le plan offensif. Il avait la voie libre pour produire cette saison et ce n’est pas le cas. De plus, il cumule encore les blessures. C’est un joueur que je vois se démarquer à son arrivée avec le Rocket. Par contre, dans l’échiquier du CH, il recule tranquillement surtout en raison de la progression des autres éléments en défensive. Avec Arber Xhekaj dans l’alignement, disons que la candidature de Struble devient moins reluisante pour un poste à temps plein dans la NHL (du moins avec le CH).
13. William Trudeau (AHL)
En voilà un qui progresse excessivement bien. Trudeau a ajouté une corde à son arc en étant un défenseur physique dans la AHL. Un autre coup dur pour la candidature de Struble d’ailleurs. Le jeune défenseur obtient plus de responsabilités chez le Rocket et il livre la marchandise. D’ailleurs, Jean-François Houle me disait récemment que Trudeau était le joueur s’étant le plus amélioré jusqu’ici dans l’effectif. Ce n’est pas rien ! L’arrière de 20 ans s’illustre par sa polyvalence sur le jeu, mais c’est surtout sur le plan physique qu’il a pris une coche supérieure dans son développement. Et on sait qu’il est capable de fournir de l’offensive, donc ça devient intéressant pour le futur.
12. Cayden Primeau (AHL)
Ne voyons pas cela comme une insulte pour Cayden Primeau. Il possède un potentiel intéressant au sein du bassin d’espoirs du CH. Par contre, je le répète souvent au risque de me faire tirer des roches: je ne vois pas Cayden Primeau devenir un gardien de premier plan dans la NHL. Pour moi, un gardien numéro un doit être fiable et constant pendant un minimum de 40 matchs en NHL. Je n’estime pas que la progression de Primeau soit suffisante pour arriver à un tel plafond. Ce plafond peut être haut et Primeau est encore jeune. Il a du temps pour atteindre ce plafond. Cela dit, sur la foi de ce que j’ai pu observer dans les récentes saisons, j’ai certains doutes quant à sa capacité d’atteindre son plafond maximal.
11. Rafael Harvey-Pinard (AHL)
Le potentiel maximal de Rafael Harvey-Pinard peut être limité à un travaillant de 4e trio. Toutefois, il démontre encore une fois cette année que son style hargneux n’est pas sa seule spécialité. Il marque encore des buts pour le Rocket et dans les grands moments, il sait élever son jeu d’un cran. C’est une qualité grandement intéressante. Au niveau de l’attitude, ce jeune québécois est exemplaire. Même lorsqu’il produit moins, il continue de travailler et de saisir les opportunités pour produire.
10. Jesse Ylonen (AHL)
Je crois encore beaucoup au potentiel de Jesse Ylonen. Personnellement, je le vois décrocher un poste à temps plein dans la NHL sous peu. Il possède un excellent tir, de très bonnes mains et on ne lui donne pas assez de crédit pour son jeu physique. Ce n’est pas un joueur qui donne des mises en échec foudroyantes. Par contre, le long des rampes, il travaille fort et utilise super bien son gabarit pour prendre avantage sur son adversaire. C’est une qualité qui s’était perdue un peu en cours de route, mais tranquillement on revoit cette qualité dans le jeu d’Ylonen. Il est le prototype de joueur «bottom6» parfait lorsque le club sera fini de monter. Qui plus est, il peut parfaitement remplacer un joueur sur le top6 momentanément. Un style d’Artturi Lehkonen, au final.
9. Emil Heineman (SHL)
J’aime bien le potentiel d’Heineman. Par contre, j’ai hâte de le voir évoluer en Amérique du Nord. Il joue déjà un style assez proche du hockey nord-américain dans la SHL. Physiquement, je suis pas mal sûr qu’il peut tenir son bout dans la AHL. Est-ce que l’offensive va suivre ? Mon collègue Pascal voit son potentiel maximal comme étant un joueur de 20 buts 20 passes. Je ne suis pas en désaccord, mais il devra m’en montrer un peu plus offensivement s’il ne veut pas descendre dans mon classement.
8. Justin Barron (AHL)
Le défenseur en est à son premier rappel dans la NHL présentement, mais ne nous leurrons pas. Justin Barron a encore de l’apprentissage à faire dans la AHL. Chez le Rocket, il a commencé l’année de façon décevante. Il possède un excellent tir, mais il n’était aucunement efficace avec. Ça s’améliorait avant son rappel, mais il gagnerait vraiment à varier ses tirs au lieu d’essayer de défoncer le gardien à tout coup. Les baies vitrées devenaient trop monnaie courante dans ses tentatives de frappes au filet. Selon InStat hockey, il a cadré 73 de ses 157 tirs cette saison. 45 tirs ont manqué la cible et 39 se sont fait bloquer. De plus, sur le plan défensif, ce n’est pas toujours facile pour Barron. Il joue bien avec son bâton, mais parfois il reconnaît mal les situations et ça fait en sorte que l’adversaire qu’il couvre se retrouve fin seul. Plusieurs choses à corriger dans son jeu, mais globalement, il possède un très beau potentiel à développer. C’est ce qui explique pourquoi il demeure au 8e rang.
7. Jakub Dobes (NCAA)
On m’aurait demandé de faire l’exercice l’an dernier et Dobes se serait retrouvé plus haut. J’adore le potentiel de Jakub Dobes. À mon avis, on peut parler d’un potentiel de gardien premier plan. Potentiel maximal, dois-je spécifier. Il gère une charge de travail importante présentement même si la NCAA ne joue pas le même nombre de matchs que dans la CHL. C’est un gardien combatif qui montre beaucoup de constance pour son jeune âge. Le seul problème présentement, c’est qu’il semble plafonner dans la NCAA. Il doit impérativement passer chez les professionnels à la fin de la saison. Dobes est présentement dans une zone de confort qui lui fait ressortir quelques vieilles lacunes qui datent de la NCAA. Il doit être challengé plus et c’est en AHL que ça devra se passer.
6. Filip Mesar (OHL)
Filip Mesar affiche un très beau potentiel sur le plan offensif. Cela dit, j’avais de grosses attentes pour lui en OHL et il y répond en partie. Je trouve qu’il fuit encore souvent les confrontations physiques et c’est une chose qui lui manquait pour aspirer à jouer dans la AHL. Il s’implique néanmoins défensivement et il demeure encore le joueur dynamique créatif qu’on a observé l’an dernier à son année repêchage. Toutefois, j’écrivais ceci dans le Guide 2022 du TSLH Espoirs: «Il gagnerait à se donner de meilleurs angles de tir pour éviter les blocages adverses. Malgré son explosion, ce n’est pas toujours le meilleur pour se débarrasser de la pression adverse.» C’est encore à travailler, et ce, même dans la OHL. Il entame son développement dans l’organisation, donc il n’y a rien d’alarmant dans son cas. Son potentiel maximal demeure intéressant.
5. Lane Hutson (NCAA)
Des choix déchirants ont dû être faits pour clore le top5. Lane Hutson est fabuleux cette année. Suis-je surpris ? Pas tellement. Il joue exactement de la façon qu’on l’a décrit à son année repêchage. Toutefois, être en mesure d’avoir un impact immédiat dans la NCAA me surprend légèrement et c’est pour le mieux. Le potentiel maximal de Lane Hutson est assez haut à mes yeux. Il pourrait littéralement devenir le quart-arrière de l’avantage numérique du CH grâce à sa vision élite. C’est un défenseur qui active incroyablement bien le jeu à la ligne bleue. L’aspect gabarit ne m’apparaît pas comme étant un problème dans sa progression. Son explosion sur ses premiers coups devra être un peu meilleure par contre pour espérer semer les joueurs de la NHL.
4. Logan Mailloux (OHL)
J’ai grandement hésité entre Hutson et Mailloux au 4e rang. À mes yeux, le projet Logan Mailloux pourrait devenir très payant. Un grand défenseur offensif de son genre, qui peut aussi donner de bons coups d’épaule, c’est dur de cracher sur un tel potentiel. Par contre, il y a évidemment des drapeaux rouges dans le jeu de Mailloux, notamment pour contrer la relance adverse. Il possède un tir élite et clairement, il peut diriger un avantage numérique lui aussi, mais d’une façon différente de celle d’Hutson. Le potentiel maximal de Mailloux est assez haut et c’est ce qui lui mérite la 4e place. Sera-t-il en mesure de l’atteindre, ce haut potentiel ? C’est encore flou, car n’oublions pas que dans les deux dernières années, Mailloux a peu joué. C’est donc normal que ses lacunes ressortent davantage. Mon collègue l’exposait très bien d’ailleurs dans un récent rapport d’observation.
3. Joshua Roy (LHJMQ)
Ceci n’est pas un biais de récence en fonction de son WJC. Depuis le début de la saison, Joshua Roy montre de très belles choses dans son jeu. On voit qu’il se concentre à devenir un joueur avec un style plus professionnel. Les chiffres suivent, mais je suis pas mal certain qu’il serait en mesure d’en avoir plus encore. Au Championnat mondial junior, il a encore montré qu’il peut endosser des tâches plus spécifiques dans un alignement sans pour autant que ce soit sa propre spécialité. Il s’est acquitté de ces tâches à merveille d’ailleurs. Ce type de rendement permet de croire qu’il serait en mesure de se tailler un poste dans la NHL un jour. Peu importe la chaise qu’il occupera, Roy saura saisir ses opportunités, être efficace dans ce qu’on lui demande tout en ayant un potentiel offensif attaché à cela.
2. Sean Farrell (NCAA)
Cela fait bien longtemps que je vante le potentiel de Sean Farrell et ça ne changera pas de sitôt. L’attaquant américain est un leader dans son équipe. Bien qu’on lui reproche d’être petit, je vous confirme qu’il utilise super bien son gabarit pour séparer l’adversaire de la rondelle lorsqu’il bataille pour la possession le long des rampes. J’estime qu’il est prêt pour le hockey professionnel et je pense qu’on peut lui projeter un rôle de top6 dans la NHL un jour. C’est un joueur hyper intelligent qui pourra remplir de nombreuses tâches dans un alignement. Je le vois autant jouer sur l’avantage numérique qu’en désavantage. Je le disais dans un rapport d’observation, mais sa façon de jouer me fait parfois penser à celle de Nick Suzuki tout en étant un peu plus flamboyant et trompeur dans ses manoeuvres.
1. Owen Beck (OHL)
Le dernier et non le moindre: Owen Beck ! L’attaquant était classé 30e dans ma liste des meilleurs espoirs pour le repêchage 2022. J’ai commencé à l’observer tard en saison, mais il m’a plu rapidement. Un prototype grandement intéressant de centre capable de jouer sur 200 pieds. Dans le Guide 2022 du TSLH Espoirs, j’estimais que Beck était prédisposé pour un poste de 3e centre dans la NHL. De plus, j’espérais grandement le voir encore plus offensif cette saison considérant les excellentes séries qu’il a connues. Et c’est arrivé ! Beck est excellent offensivement sans pour autant sacrifier son excellent jeu d’ensemble. De la façon qu’il joue présentement, on peut estimer un plafond maximal de 2e centre dans la NHL. Je pense aussi que, tout comme Sean Farrell, Owen Beck jouera dans la NHL peu importe dans quel rôle. Son style et ce qu’il offre comme rendement sont versatiles au niveau des chaises qu’il peut avoir dans la NHL. Sans être un joueur élite, il représente à mes yeux le meilleur espoir hors NHL des Canadiens à ce jour.
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