Trevor Connelly est-il trop risqué pour le top 10 ? | Repêchage 2024
Tout au long de la saison 2023-2024, le TSLH Espoirs partage des rapports d’observation et profils d’espoir sur les jeunes joueurs qui sont éligibles au prochain repêchage. À l’instar des quatre dernières saisons, les chroniqueurs produisent des textes sur un bon nombre de prospects pour vous donner un portrait global de la cohorte et de sa progression. Aujourd’hui, la cible est Trevor Connelly, un attaquant américain évoluant dans la USHL.
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Au moment d’écrire ce profil d’espoir du repêchage 2024, Trevor Connelly trône au sommet des pointeurs de son équipe, 10 points devant son plus proche poursuivant (41 points en 30 matchs). Je crois que cet aspect de la saison de l’ailier est très important à prendre en considération dans l’évaluation de son jeu. Le prospect est tout simplement seul dans son équipe niveau talent. Personne ne lui arrive réellement à la cheville.
Ainsi, le # 16 du Storm de Tri-City en USHL laisse une impression d’égoïsme sur la glace. On voit tout le talent, mais le jeune garde le disque très longtemps. Souvent, pour simplifier l’action et amener le tout au filet plus efficacement, les options de passes seraient de meilleures avenues dès l’entrée de zone. Néanmoins, l’Américain préfère conserver la possession, tourner en rond ou autour du corps défensif pour trouver le jeu parfait ou, à tout le moins, le geste qui donnera une chance de marquée plus directe à son équipe.
C’est tout à son honneur de vouloir faire en sorte que ses coéquipiers puissent terminer ses jeux efficacement autour du filet. Ce qui ne fonctionne pas, cependant, est le fait que ce n’est pas une stratégie qui va bien se marier avec le hockey professionnel. Les adversaires vont le contrer et de dribbler longtemps avec la rondelle en périphérie ne va que leur laisser encore plus le temps pour le faire.
Instinctivement, je suis certain que Trevor Connelly sait que son niveau d’habiletés est au-dessus de la moyenne en USHL. C’est pourquoi, à mon avis, qu’il adopte ce style de jeu qui sied bien avec ses différents talents. S’il délègue plus à ses compagnons de trio tôt en territoire adverse, les chances de pertes de rondelle sont plus élevées que s’il s’occupe lui-même de gérer l’action. Pouvons-nous vraiment lui en vouloir en évaluant son potentiel ? À mon sens, c’est certain que je ne peux l’ignorer, mais je ne vais pas non plus trop m’en faire.
Lorsque l’ailier a évolué à l’international, comme au Hlinka-Gretzky ou au Junior A, il s’adaptait très bien à l’augmentation d’adversité. Trevor Connelly a réussi à démontrer tout l’étendue de son talent comme en USHL, tout en exploitant à merveille ses coéquipiers. C’est d’abord et avant tout un fabricant de jeux qui garde ses couvreurs sur les talons. Il y parvient grâce à un coup de patin élite qui se place parmi le top du repêchage 2024 de la LNH. On le voit tout suite dès que le jeune foule la surface glacée.
Son explosion est très courte et sa vitesse maximale atteinte en peu d’enjambées. En USHL, ça le rend excessivement difficile à neutraliser en contre-attaque ou même en offensive quand il exploite la périphérie. Les défenseurs sont souvent déstabilisés par sa prise de vitesse et ce n’est pas rare qu’on les observe perdre l’équilibre avant même que l’espoir ne les atteigne. On peut donc le voir déborder les arrières, attaquer le centre, passer derrière le filet ou ralentir le jeu selon les besoins de la cause. Avec lui, les « dumps » en fond de territoire sont assez rares.
Outre sa mobilité, une des choses qui lui permet de prendre de court l’équipe adverse est le fait qu’il triche en défensive. On ne peut pas le nier. Trevor Connelly n’est pas l’élément qui se force le plus pour limiter les attaques ennemies. C’est plutôt le contraire. Il demeure toujours très haut dans son territoire (quand il s’y présente) et peu impliqué le long de la bande en espérant recevoir une passe afin de relancer l’offensive. En USHL, ce n’est pas réellement problématique, car ça fait assurément partie du plan de match des entraîneurs. Dans la NCAA et le hockey professionnel, je ne crois pas que ça va passer.
Avec ses atouts, je crois que le jeune pourrait s’avérer un atout en défensive. Il doit seulement s’en donner la peine (et être coaché, évidemment). Niveau physique, c’est un peu la même chose. Trevor Connelly fait 6 pieds 1 pouce, mais 161 lb selon ce que nous avons sur la toile. Il est donc frêle pour sa taille. Pourquoi s’impliquerait-il physiquement quand il peut s’appuyer sur sa fougue ainsi que son talent pour battre ses vis-à-vis ? On le voit appliquer des mises en échec dans certaines situations, mais c’est principalement quand l’espoir sait que sa cible ne pourra le contrer ou quand c’est le jeu vraiment évident pour séparer le porteur du disque.
Encore une fois, je ne m’en fais pas trop à long terme le concernant pour cet aspect du hockey. Avec la prise de masse qui viendra dans les prochaines années, ça devrait se régler. En plus, on voit qu’il y a énormément de place pour ce gain sans que ça n’affecte sa vitesse. Ça pourrait même avoir un impact plus que positif sur une autre lacune à mon avis qui est son tir. Il y a certes de la précision, mais la puissance n’est pas là. De plus, c’est rarement une option qui est choisie par Trevor Connelly. À mes yeux, il aurait vraiment avantage à s’élancer plus fréquemment vers le gardien. De proche, ce n’est pas un problème en raison de ses mains rapides qui déjouent facilement. C’est plus de loin que je note une lacune.
Il essaie trop de favoriser la passe avec des successions de feintes en périphérie ou de déplacements rapides en territoire adverse. Ses coéquipiers ont de la difficulté à suivre et ça résulte quand même souvent en transversale qui passent dans le beurre. Si vous avez 1 ou 2 coéquipiers devant le filet avec un défenseur ennemi et un joueur écran qui essaie de vous bloquer, le mieux pourrait être de prendre un tir voilé. Pour Trevor Connelly, ce n’est pas une pratique courante. Ça le rendrait encore plus imprévisible à mon avis, alors je vais regarder s’il améliore le tout d’ici la fin de saison. Ce qui est bizarre est qu’il le fait très bien à l’international. Ainsi, encore une fois, je ne m’en fais pas trop sur cette lacune en USHL.
Pour le repêchage, je m’attends à le voir sortir dans le top 20. Est-ce qu’une équipe va se risquer dans les dix premiers ? J’ai des doutes en raison de ses lacunes, mais le coup de circuit potentiel est réellement présent. On a déjà vu beaucoup plus étonnant.
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