Tristan Luneau, l’ascension d’un quart-arrière
Des records, il en a fracassé. Des moments forts, il en a vécu. C’est simple, les Ducks d’Anaheim doivent se frotter les mains quand ils repensent à la sélection de Tristan Luneau, au 53e rang du repêchage 2022 de la Ligue nationale de hockey.
Le défenseur des Olympiques de Gatineau connait une saison remarquable et sa fiche abonde dans le même sens. L’espoir des Ducks a terminé au tout premier rang des arrières les plus prolifiques du circuit, avec une récolte de 83 points. Un sommet qui lui a d’ailleurs permis d’établir un record de franchise chez les Olympiques, pour le plus grand nombre de points amassés par un défenseur dans une seule saison.
Au-delà des statistiques, Luneau est le véritable quart-arrière des Olympiques. Le Québécois est en train de devenir le joueur rempli de promesse, qui évoluait dans le M18 à Trois-Rivières il y a quelques années. Une importante blessure aura ralenti son éclosion, et lui aura peut-être même couté quelques rangs au repêchage de la LNH. « C’est une blessure qui n’est pas arrivée au bon moment. Après, j’ai pris du temps avant de retrouver ma forme. C’était une douleur que je traînais depuis des années. Mon jeu n’était pas là où je voulais qu’il soit et là où il pouvait être, puis ma confiance non plus. », a confié Luneau.
Un premier avant-goût formateur
Tristan Luneau a participé à son premier camp avec les Ducks d’Anaheim en septembre dernier. Avoir l’opportunité de côtoyer des professionnels lui a ouvert les yeux sur le niveau de jeu du meilleur circuit de hockey au monde et sur ce qu’il devait améliorer pour espérer l’atteindre un jour.
« C’était ma première expérience et j’ai réalisé pleins de choses, comme de ne pas avoir peur de me porter à l’attaque. Il y a deux aspects qui m’ont vraiment surpris là-bas ; la vitesse d’exécution et l’intensité dans les batailles à un-contre-un. Tu réalises rapidement l’importance de prendre ton temps avec la rondelle. » a renchéri le défenseur « À Anaheim, ils ont des styles de jeu différents et des mentalités complètements différentes aussi. J’ai pu amener ce bagage avec moi à Gatineau. »
Luneau semble plus en contrôle de ses moyens cette saison. Le principal intéressé avoue lui-même se fier sur son instinct et se permettre plus de créativité en possession du disque.
« Quand tu joues avec des bons joueurs, c’est certain que c’est plus facile. Après le camp à Anaheim, je voulais que mon jeu atteigne un autre niveau. Je voulais être plus agressif avec la rondelle. Je pense que c’est pour cette raison que la production a suivie. »
Être doté d’un flair offensif vient toutefois avec son lot d’adaptation quant aux limites à ne pas franchir pour rester dans les règles de l’ordre. Une tâche plus facile à dire qu’à faire.
« C’est quand même dur de trouver la ligne entre en faire trop et ne pas en faire assez. On dirait que tu es tout le temps un peu au-dessus de la ligne ou un peu en dessous. La clé est de garder le jeu simple. Quand tu penses que tu peux en faire plus, il arrive une erreur et tu retournes à la case départ. », a admis Luneau. « Je dirais que mes trois années à Gatineau ont surtout été basées sur travailler là-dessus. Essayer d’évaluer les meilleures options et les niveaux de risque, c’est un travail constant. »
Place aux séries
À 24 heures du premier match face aux Sea Dogs, la tension est à son comble dans l’entourage des Olympiques. Le début des séries est aussi le début d’un long fleuve pas tranquille qui aura plutôt des airs d’un marathon. Gatineau fait partie de ce groupe de cinq équipes qui sont favorites pour remporter le gros trophée, mais le travail ne fait que commencer.
« C’est difficile de ne pas se projeter en deuxième, ou troisième ronde, surtout avec la saison qu’on vient de connaître. Notre objectif depuis le jour un c’est de se rendre le plus loin possible, on veut y penser, mais faut savoir qu’on doit gagner la première ronde avant de gagner la quatrième. » a mentionné Luneau.
En onze rencontres éliminatoires en carrière dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Tristan Luneau a amassé sept mentions d’aide. La question n’est plus si, mais bien quand inscrira-t-il son premier but ? Les paris sont ouverts.
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