Yegor Surin : Analyse détaillée
Yegor Surin est un joueur de centre Russe (gaucher) évoluant dans le programme de Loko Yaroslavl. Il a connu une saison relativement productive avec 52 pts en 42 parties, mais c’est particulièrement lors des séries éliminatoires qu’il s’est illustré, menant son équipe avec 23 pts en 19 matchs.
Surin a une identité unique alors qu’il est assurément l’une des plus grandes pestes de ce repêchage. Malgré son gabarit sous la barre des 200 lbs, Surin frappe sans aucun égard à toute forme de vie humaine. Il prend l’expression ‘éliminer un adversaire’ au sens littéraire. Il joue souvent sur la ligne de la légalité et a eu de la difficulté à demeurer discipliné cette saison comme l’indique ses 108 minutes de pénalités, mais j’adore comment il cible ses adversaires et ne déroge pas de la mission qu’il s’est donnée de les anéantir. Un exemple de ces mises en échec parfois limite, lorsqu’un défenseur adverse prend un tir de la ligne bleue, même si la rondelle a déjà quitté sa lame de bâton, Surin va aller le renverser alors que son adversaire termine sa motion de lancer et pourrait être en situation de déséquilibre.
Cette mentalité de s’imposer comme le chef de la meute se transpose dans chacune de ses actions sur la glace. Il ne va pas laisser personne travailler plus fort que lui. Lorsque la pression se referme sur lui et que des joueurs adverses tentent de le neutraliser, quand même bien que ce soit en contrant son bâton, il redouble d’efforts et refuse tout simplement de perdre une possession de rondelle face à quelqu’un.
Là où les discussions sont manquantes entourant le jeu de Surin, c’est concernant ses talents de passeur. Tout de suite après les intangibles qu’il apporte, c’est ce qui caractérise le plus son jeu. Il est l’un des bons joueurs cette année pour compléter des passes transversales. Il est très cérébral en tant que passeur et dissèque la zone offensive avec précision.
Par contre son arsenal offensif se voit limité due à un manque de potentiel en tant que marqueur de but. Son lancer des poignets n’a pas beaucoup de vélocité et je ne vois pas d’autres façons qu’il a de compenser cet aspect pour marquer ses buts différemment.
Son coup de patin est aussi quelque chose qui retient son jeu d’atteindre un niveau supérieur. Sa vitesse est très moyenne et je n’observe pas vraiment de force d’accélération dans ses départs. Sa mécanique de patin n’est pas la plus raffinée qui soit. Ses extensions ne sont pas complètes et cela limite la puissance qui peut s’en dégager.
Un aspect qui m’a dérangé dans son cas est que souvent, lorsque je le regardais, son offensive semblait exclusivement (ou presque) être générée avec l’avantage d’un homme. Je ne voyais pas assez de flashs de création de jeu à cinq contre cinq.
Surin aura été une addition de dernière minute dans mon classement. C’est un joueur qui reçoit beaucoup d’affection à certains endroits. Je ne partage pas cet attachement envers lui, mais j’aime beaucoup son approche où il voit les matchs comme de véritables guerres de tranchées. Ayant de la difficulté à clore ma liste, j’ai accordé une deuxième chance à un bon nombre de joueurs et ils avaient tous un petit quelque chose qui m’empêchait de les insérer dans mon top 32. Au final, je crois que les choses sur lesquelles Surin a besoin de travailler (principalement son patin) pour devenir un joueur de la LNH ont plus faciles à corriger que les autres joueurs. De plus, il sera confiné à un rôle de peste sur un Bottom-6, ses limitations seront donc beaucoup moins à risque pour sa formation que disons, un défenseur qui doit améliorer sa prise de décision sous pression.
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