L’oublié de la transaction de Ryan O’Reilly
En juillet 2018, les Sabres de Buffalo mettaient un terme au derby Ryan O’Reilly en l’échangeant aux Blues de St-Louis contre Patrik Berglund, Vladimir Sobotka, un jeune de 20 ans et deux choix au repêchage.
Au moment de la transaction, les échos favorisaient les Blues, et avec raison. Ce n’est pas tous les jours qu’un attaquant de la sorte devient disponible. Non seulement St-Louis faisait l’acquisition d’un centre numéro un, mais aussi sans même sacrifier un élément de premier plan. Quelques mois plus tard, l’équipe remportait la première Coupe Stanley de son histoire. Ryan O’Reilly a été un facteur dominant de cette conquête, terminant le parcours éliminatoire avec 23 points en 26 rencontres en plus du trophée Conn Smythe en poche.
Du côté des Sabres, Patrik Berglund a disputé 23 matchs à Buffalo en 2018-2019, avant de prendre le chemin de la Suède. Le passage de Sobotka aura aussi été de courte durée ; en 85 parties entre 2018 et 2020, il a cumulé 16 points. Depuis, il joue chez lui en Europe. Un des choix reçus dans la transaction est devenu le défenseur Ryan Johnson, qui s’aligne présentement pour l’Université du Minnesota.
Il y avait également un jeune talent prometteur impliqué. Une ancienne sélection de fin de premier tour en 2016. Cet espoir se nomme Tage Thompson et il connait une progression fulgurante.
Une éclosion tardive
Thompson a connu des débuts professionnels marqués de hauts et de bas, faisant la navette entre les ligues mineures et le circuit Bettman. À l’image des Sabres, la dernière campagne ne laissait en rien présager une telle ascension. En 47 matchs cette année, Thompson dépasse son total de buts (18) et de points (35) en carrière.
Évidemment, il est plus facile de se démarquer quand on possède une stature de 6 pieds 7 po. Or, à son arrivée dans la LNH, l’attaquant utilisait rarement son physique à son avantage. Lorsqu’on le voit à l’œuvre cette saison, c’est tout le contraire. Il réussit à se déporter de son couvreur par l’entremise de sa charpente et de son acharnement en protection de rondelle, comme le démontre cette séquence.
Être doté d’habiletés de marqueur est une chose, mais bien savoir se positionner en est une autre. Thompson a toujours aimé générer de l’attaque et pourtant, rien ne débloquait jusqu’à aujourd’hui pour une seule et unique raison ; la quantité versus la qualité des chances de marquer créée.
Un changement de position bénéfique
L’heure des expérimentations avait sonné au camp d’entraînement des Sabres, en septembre dernier. L’instructeur en chef, Don Granato a décidé de placer Tage Thompson au centre pour débuter la saison. Un pari qui a vraisemblablement porté fruit.
Néanmoins, évoluer au milieu n’était pas totalement inconnu pour Thompson , qui avait joué au centre étant plus jeune. Aussi complexe que peut sembler cette position, elle permet au no. 72 de laisser aller sa créativité et d’en faire bénéficier ses ailiers. Les centres ont davantage d’espace parce qu’ils doivent couvrir les deux extrémités sur la surface de jeu. Depuis qu’il a été jumelé à Jeff Skinner et Alex Tuch, les trois font la paire. Tuch frôle tout juste la barre des uns points par rencontre avec 21 en 19. Tage Thompson a pris son envol avec dix buts et dix aides et Jeff Skinner complète le trio avec 19 points, dont 11 buts.
Après près d’une décennie à faire du surplace, la nouvelle culture qui est entrain de s’instaurer dans l’entourage des Sabres a certainement de quoi réjouir les partisans de l’équipe.
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