Canadiens | Il y a 15 ans, une bombe entachait la réputation de l’organisation !
La date du 20 février dans l’histoire des Canadiens ne vous dit rien ? Pourtant, il y a 15 ans, une véritable bombe médiatique frappait l’organisation. La réputation du prestigieux Canadien en sortait largement affecté. Et non, il ne s’agit pas de la transaction Riley Barber-Phil Varone contre Jacob Lucchini-Joseph Blandisi survenu le 20 février 2020.
L’événement s’est passé le 20 février 2009. À l’époque, les Canadiens de Montréal se tenaient en milieu de peloton dans la ligue comme elle a su si bien le faire pendant ces années plus sombres. Avec une fiche de 30-22-7 avant cette bombe médiatique, le CH demeurait dans le portrait des séries. Le meilleur marqueur de l’équipe était Andrei Markov suivi de Robert Lang et d’Alex Kovalev. Saku Koivu était le capitaine de la formation et le gardien de confiance était Carey Price. C’était d’ailleurs l’entrée dans l’équation de Jaroslav Halak. Et on connaîtra la suite…
Tout semblait aller pour le mieux lorsque le 12 février, le SPVM effectue une frappe massive contre le crime organisé. L’opération AXE s’est finalement conclue par 47 arrestations dont celles de 3 têtes dirigeantes comme le rapportait Radio Canada à l’époque. Des armes à feu, des stupéfiants et plusieurs centaine de milliers de dollars furent saisis dans les 63 perquisitions menées dans le Grand Montréal. Les gangs de rue Bleus (Syndicate) et les Hells Angels étaient impliqués.
Durant l’écoute électronique de ce projet d’envergure, la police aurait constaté des conversations impliquant Pasquale Mangiola, les frères Kostitsyn et Roman Hamrlik. Les joueurs du Canadien n’ont pas été accusés et les discussions furent exclus en preuve devant le Tribunal. À l’interne, ça a assurément brassé dans les bureaux, mais aussi dans le vestiaire. Des rumeurs voulaient qu’Alex Kovalev souhaitait tout révéler à Bob Gainey avant qu’il ne subisse de l’intimidation par certains joueurs (lire ici, les impliqués). Lors d’un voyage à Pittsburgh, on avait pretexté que Kovalev était atteint d’une grande fatigue, le laissant ainsi de côté pour la rencontre du 19 février, tout juste avant la bombe médiatique.
Onde de choc
Dans le milieu, on se doutait bien que les frères Kostitsyn n’étaient pas des enfants de coeur. De nombreuses rumeurs circulaient sur leur cas. La présence d’Hamrlik dans ce dossier en a surpris plus d’un. Évidemment, le CH devait réagir devant l’implication de ses joueurs dans un projet aussi important. Bob Gainey, en point de presse, soulignait que cet événement «jettait un éclairage négatif sur l’équipe, sur les joueurs et sur lui-même.»
«C’est une génération complètement différente que la mienne. Ils ont des problèmes différents. On doit leur donner plus d’éducation. On doit être plus au courant, jour par jour, semaine par semaine, de ce qui arrive avec les jeunes et être prêt à faire une intervention plus vite qu’hier,» expliquait le DG de l’époque devant une manne de médias.
Jadis, des rumeurs voulaient que ce point de presse était hautement sous surveillance. ESPN rapportait à l’époque que la NHL avait envoyé des responsables de sécurité pour rencontrer les corps policiers qui ont mené l’enquête. À l’interne, Guy Carbonneau, entraîneur-chef de l’époque, soulignait que la corde serait beaucoup plus serré pour ces joueurs. Il a aussi ajouté que Kovalev allait être en uniforme contre Ottawa le 21 février.
Au final, Roman Hamrlik jouera deux autres saisons par la suite dans l’uniforme des Canadiens. Andrei Kostitsyn portera l’uniforme du CH pour 4 autres saisons alors que son frère valsera entre la AHL et la NHL pour ensuite se retrouver à Nashville en 2010.
L’homme à tout faire
Quelques années plus tard, on parlera de Pasquale Mangiola comme étant l’homme à tout faire des frères Kostitsyn. En 2015, Mangiola écopait d’une peine de 6 ans et demi de prison pour trafic de cocaïne et trafic d’arme. Comme le rapportait La Presse à l’époque, l’avocat de Mangiola avait plaidé devant la Juge que son client avait écopé négativement du dossier médiatique impliquant les frères Kostitsyn. On apprendra plus tard que les Kostitsyn faisaient appel à Mangiola lorsqu’ils cherchaient des bouteilles de vodka, des voitures, des femmes et «autres choses». Mangiola avait aussi accès aux documents financiers des deux joueurs natifs de la Biélorussie selon La Presse.
Ce dossier a entaché largement la réputation des Canadiens, qui s’est redressé depuis. À moins qu’on ne sache pas tout… L’événement aura laissé des traces à court terme. On se souviendra que Sergei Kostitsyn a été suspendu au début de la saison 2009-2010 parce qu’il refusait de se joindre aux Bulldogs d’Hamilton.
Commentaires