CH: l’avantage numérique, un casse-tête composé de plusieurs pièces !
L’avantage numérique des Canadiens de Montréal a retenu l’attention dans le deuxième match préparatoire. Certes, la victoire fut celle des locaux par la marque de 3-0. Contre une formation digne de la AHL, les Devils n’ont offert que très peu d’opposition. Et pourtant, l’avantage numérique des Canadiens n’a pas vraiment créé d’étincelles. Comme si l’absence de Lane Hutson y était pour quelque chose…
Rien à enlever aux joueurs présents lors de ce match, mais disons qu’on a vu mieux lorsque l’unité de Laine-Newhook-Anderson-Dach-Hutson. Et pourtant, contre les Devils, on a déployé l’unité #1 chez les attaquants avec Suzuki-Caufield-Slafkovsky. Sur un total de 8 avantages numériques, le CH sera ressorti bredouille contre le New Jersey. Dans ce match, on a pu voir Cole Caufield être employé sur le côté droit. Un fait assez rare puisqu’on a régulièrement vu le petit attaquant évoluer à gauche ainsi qu’à la position de «bumper», soit dans l’enclave. On pouvait s’attendre à ce que Caufield soit employé dans un autre rôle cette saison et visiblement, les essais en avantage numérique sont déjà entamés.
Cette saison, Martin St-Louis aura plusieurs munitions à déployer sur son attaque à cinq. Contrairement à l’an dernier, on ne risque pas de voir les Christian Dvorak et Brendan Gallagher sur l’avantage numérique. Avec son travail aux côtés de Laine et de Newhook, Josh Anderson pourrait devenir une option tout comme Joshua Roy s’il en montre plus. Au cours de la saison 2023-2024, on se fiait énormément sur Matheson, Suzuki, Caufield, Slafkovsky et Newhook pour le bon contrôle en PP. On devrait avoir droit à deux bonnes vagues cette saison sans les blessures bien évidemment.
LA certitude: Patrik Laine
Allons-y avec la plus grosse certitude dès le départ. Patrik Laine sera employé sur le côté gauche. Il a prouvé, lors de son match contre les Flyers, qu’il est hyper dangereux à cette position même après de nombreux mois sans avoir joué. Il possède un talent fou pour décocher des tirs de cette position. Et l’an dernier à Columbus, Pascal Vincent l’employait à l’occasion sur la pointe droite. À l’image de l’utilisation de Nick Suzuki et de Kirby Dach. Laine n’y était pas à l’aise, mais pas du tout. Son contrôle de rondelle le long de la ligne bleue n’était vraiment pas à point et ses actions étaient précipitées. Le Finlandais est à son meilleur lorsqu’il prend son foudroyant lancer sans trop réfléchir.
Que ce soit sur la 1ere ou la 2e vague, Patrik Laine doit rester à gauche sur l’avantage numérique. Avec lui, on doit placer des joueurs capables d’enfiler l’aiguille et de bien bouger la rondelle. Si l’option Laine devient évidente, les équipes adverses s’ajusteront. Laine bouge peut-être un peu moins bien la rondelle que Caufield, mais il protège cependant bien le disque le long des rampes.
Autre certitude: Nick Suzuki doit jouer du côté droit. Pour moi, le capitaine des Canadiens est à son meilleur sur la pointe droite en raison de sa vision du jeu, son contrôle de rondelle et son efficacité à rentrer par l’intérieur en se replaçant pour prendre son tir même s’il n’est pas du côté du tir sur réception.
Autre certitude: Alex Newhook doit jouer à la position de «bumper» sur l’une des vagues. Il est excellé pour s’évader de ses couvertures dans l’enclave et récupère plusieurs rebonds. Il a excellé à ce poste sur la première vague l’an dernier au départ de Sean Monahan, donc on doit le laisser en place.
Où met-on Caufield ?
Dans l’optique où Laine joue à gauche, quel sera le rôle de Caufield ? Comme je l’expliquais dans un récent texte, l’Américain jouait dans l’enclave avec l’équipe nationale. C’est un poste dans lequel il peut se débrouiller, mais personnellement, je ne trouve pas qu’il est à son meilleur. L’an dernier, on a vu Caufield être plus en mesure de bouger la rondelle et d’être créatif plutôt que se fier uniquement sur son lancer.
Contre les Devils, Martin St-Louis a choisi de le placer à droite. Je l’ai trouvé quelque peu perdu même si son tir peut être dévastateur à cet endroit. J’ai l’impression qu’on veut tester Caufield à plusieurs endroits pour possiblement insérer Laine sur la 1ere vague. Cela dit, l’expérience n’a pas été très concluante surtout pour Caufield du côté droit; une position déjà maîtrisée par Nick Suzuki et Kirby Dach (pointe droite) et par Slafkovsky (flanc droit, devant du filet). C’est là qu’on doit se questionner sur l’apport de Caufield et de Laine pour la prochaine saison. Il y a eu plusieurs débats à savoir qui sera le plus productif. L’utilisation des deux francs-tireurs dans l’avantage numérique dictera un peu le rythme de production à mon avis.
Un casse-tête de plusieurs pièces
L’avantage numérique est maintenant piloté par Martin St-Louis lui-même. Après le départ d’Alex Burrows, on a choisi de donner cette tâche à l’entraîneur-chef. C’est drôle, car dans le documentaire sur le Reconstruction des Canadiens présenté sur Crave, il y a une séquence de l’an dernier où St-Louis présente une stratégie à Burrows après que ce dernier soit demeuré sans mot pour choisir une stratégie par lui-même. Bref, c’est dans le premier épisode !
MSL aura plusieurs pièces du puzzle à coller. Les questionnements sont nombreux. Sépare-t-on Caufield, Suzuki et Slaf ? Où mettrons-nous Lane Huston ? Est-ce que Kaiden Guhle mérite du temps en avantage numérique ? Tasse-t-on un vétéran comme Matheson ? Laine sera à gauche de quelle unité ? Préfère-t-on avoir Caufield à gauche sur une 2e vague, Laine sur une 2e vague ou Caufield sur une 1ere vague dans un rôle différent ?
Des essais, il y en aura clairement pour le reste du calendrier présaison. Et possiblement en début d’année. Des parties comme celles contre les Devils, où l’avantage numérique a terminé 0 en 8, il y en aura d’autres. Il ne faudrait pas se fâcher de voir un Caufield être envoyé sur une deuxième vague ou un Laine sur une 2e vague.
Je conclurais avec une dernière certitude à mes yeux. En deux matchs seulement (je sais, c’est peu), j’ai trouvé l’avantage numérique beaucoup plus dynamique avec Lane Hutson en tête de celui-ci qu’avec Matheson. Le petit défenseur a ce don de faire bouger la boîte défensive alors que Matheson est un peu plus timide dans sa mobilité latérale. Des décisions seront clairement à prendre considérant qu’elles impliqueraient de tasser un vétéran pour une recrue. Et je ne suis pas fan d’une unité d’avantage numérique avec deux quart-arrières en défense. Le CH nous a habitué à des unités de 4 attaquants. Est-ce qu’on gardera cette stratégie ?
Quelles seraient vos lignes d’avantage numérique si vous étiez Martin St-Louis ?
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