Déboires post-Calder : top 5 des 15 dernières années
N’y a-t-il pas une meilleure manière de laisser une bonne première impression dans la LNH que de remporter le trophée Calder, remis à la meilleure recrue de la saison? Ces rares joueurs, qui ont une occasion unique de remporter ce prestigieux trophée, sont voués à une brillante carrière. Or, certains d’entre eux trébuchent l’année suivante. Dans le jargon, on définit ce phénomène comme la guigne de la deuxième année. Voici un top 5 des joueurs qui ont éprouvé des difficultés après avoir remporté le trophée au cours des 15 dernières années.
5- Tyler Myers : Le cas du défenseur format géant est plutôt particulier. En effet, après avoir remporté le trophée Calder en 2010 avec une récolte de 48 points en 82 matchs, il a connu une deuxième saison moins productive, avec 37 points en 80 matchs. Bien qu’il s’agisse d’une baisse de production relativement considérable, il s’agit de ses deux meilleures saisons en carrière offensivement parlant. Après avoir récolté 37 points en 2010-11, sa deuxième saison dans le circuit Bettman, il n’a pas atteint le plateau des 30 points jusqu’à la saison 2017-18. Il serait malhonnête de parler d’une saison de type « one year wonder » dans son cas, car il dispute actuellement sa 15ème saison dans la meilleure ligue au monde, mais ses 48 points produits à sa première saison n’étaient qu’un écran de fumée, alors que le Canado-américain de 33 ans s’est plutôt développé en défenseur axé sur la défensive.
4- Nathan MacKinnon : Avant de devenir le joueur que l’on connaît aujourd’hui, MacKinnon a connu un début de carrière plutôt énigmatique. En effet, après avoir produit 63 points en 82 matchs à sa première campagne, le joueur de centre de 28 ans a connu une deuxième saison plus difficile, avec une récolte de 38 points en 64 rencontres. Les deux saisons subséquentes furent également plutôt tièdes selon ses standards, avec des récoltes de 52 et 53 points. C’est en 2017-18, à sa cinquième saison dans la LNH, que les choses ont débloqué pour de bon, avec une production de 97 points. Depuis ce temps, il enchaîne les saisons productives offensivement, alors qu’il a produit 820 points en 747 matchs en carrière, au moment d’écrire ces lignes. Il figure présentement au deuxième rang des pointeurs de la LNH cette saison, avec 61 points en seulement 38 parties.
3- Gabriel Landeskog : Nathan MacKinnon n’est pas le seul joueur de l’Avalanche du Colorado à avoir trébuché après avoir remporté le trophée Calder. C’est également le cas de son capitaine actuel, Gabriel Landeskog, qui, après avoir produit 52 points en 82 matchs à sa première saison, n’a amassé que 17 points en 36 matchs la saison suivante (saison écourtée par le lockout de 2013). Sur 82 matchs, on parlerait d’une maigre production de 39 points. Or, à l’instar de son acolyte chez l’Avalanche, Landeskog s’est bien repris par la suite, devenant le capitaine de l’équipe et aidant celle-ci à remporter la coupe Stanley en 2022. Aux prises avec une importante blessure, il n’a d’ailleurs pas joué depuis qu’il a soulevé le précieux trophée, en 2022. Il compte 571 points en 738 matchs en 11 saisons dans le circuit Bettman.
2- Matty Beniers : Évidemment, c’est surtout le rendement décevant de Matty Beniers cette saison qui a inspiré ce texte. L’Américain de 21 ans est lui aussi tombé dans le piège de la guigne de la deuxième année. Après avoir connu une brillante première saison dans le circuit, lors de laquelle il a amassé 57 points en 80 matchs et présenté un différentiel de +14, le joueur de centre connaît actuellement une campagne plus difficile, avec 18 points, dont seulement cinq buts, en 38 matchs et un différentiel de -15. Celui qui a été le tout premier choix au repêchage de l’histoire du Kraken de Seattle a cependant tous les outils nécessaires pour rebondir et connaître une carrière digne de son potentiel. Le futur nous dira à quel point il sera un rouage important de la plus jeune franchise de la LNH.
1- Jonathan Huberdeau : La saison 2023-24 n’est pas la première campagne difficile pour le Québécois de 30 ans. En effet, après avoir connu une bonne première saison avec les Panthers de la Floride en 2012-13, avec une récolte de 31 points en 48 matchs, le natif de St-Jérôme a connu une deuxième saison moins productive, avec 28 points, dont seulement neuf buts, en 69 rencontres. Il a par la suite remonté la pente, si bien qu’il est devenu momentanément le meilleur pointeur de l’histoire des Panthers de la Floride (mais devancé par son ancien coéquipier Aleksander Barkov depuis son départ). Bien que son séjour à Calgary soit plus difficile, son rendement en carrière est plutôt reluisant, avec une production de 685 points en 787 matchs.
Somme toute, on remarque qu’au cours des dernières années, les déboires qui ont suivi le fait de remporter le trophée Calder ne sont souvent que des erreurs de parcours. Au cours de la même période de 15 ans, Steve Mason, Jeff Skinner, Mat Barzal et Moritz Seider ont également connu une deuxième saison un peu moins reluisante après avoir remporté le trophée. Seuls Aaron Ekblad, Kirill Kaprizov, Artemi Panarin, Auston Matthews, Elias Pettersson et Cale Makar ont connu une deuxième campagne aussi bonne, sinon plus, que leur première dans la grande ligue. La majorité des joueurs se retrouvant dans cet article ont néanmoins connu une brillante carrière dans la LNH, peu importe leur rendement post-Calder!
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