En accord avec cette comparaison de Craig Button concernant Juraj Slafkovsky?
Ce sera la deuxième saison de Juraj Slafkovsky chez les professionnels. Si les discussions de partisans et de panélistes pouvaient laisser croire qu’un début de saison à Laval serait envisageable, le principal intéressé n’est pas du même avis. Récemment, il avouait vouloir à tout prix débuter la saison à Montréal et y rester. Martin St-Louis était plutôt du même avis au tournoi de golf.
On risque donc d’assister à la fameuse «sophomore season» de Slafkovsky chez les Canadiens. Régulièrement, on assiste à une baisse de régime de la part des jeunes joueurs au cours de leur deuxième année dans la NHL. Dans le cas de Slafkovsky, ce serait difficile d’envisager une baisse de production après une campagne de 10 points en 39 matchs. Il faut dire que les blessures lui auront nui pas mal. Pour la saison 2023-2024, c’est un Slafkovsky plus mince, plus en forme et gonflé à bloc qui se présente au camp. Dépasser 10 points devient donc un objectif très facile au niveau des attentes. 30-40 points ? Une prédiction réaliste à mon avis.
Comparaison étrange ?
Cela m’amène à parler d’une étrange comparaison soulevée hier par Craig Button. Je respecte totalement le travail du spécialiste des espoirs chez TSN. Toutefois, peu importe l’expert, on peut toujours être en désaccord. Comparer Juraj Slafkovsky à Milan Lucic, permettez-moi d’être en désaccord.
D’abord, Button souligne qu’à son avis, Slafkovsky a le potentiel d’être un «modern-day» Milan Lucic, soit un joueur de 20-25 buts et de 50 points. Il ne parle pas particulièrement pour la saison à venir, ni la prochaine, mais plutôt pour un cheminement de carrière à son plein potentiel. Au niveau de la production de points, je ne suis pas enchanté, mais ce n’est pas dénoué de sens non plus. J’ai eu des doutes sur sa capacité maximale de produire dès son année de repêchage. Je pense néanmoins qu’à son plein potentiel, il pourrait cumuler dans les 60-70 points. C’est tout de même un premier choix.
Là où j’accroche, c’est dans la comparaison de style avec Milan Lucic. En Finlande, on a pu observer un Slafkovsky capable de brasser et de donner des coups d’épaules. Ce n’était toutefois pas vraiment récurrent dans son style de jeu et il faut aussi dire que la Liiga n’est vraiment pas une ligue physique. Il profitait beaucoup du fait que les joueurs ne sont pas habitués de se faire frapper. En général, Juraj Slafkovsky était, en Finlande, un joueur axant beaucoup son style sur la finesse tout en utilisant son gabarit pour la protection de rondelle. Ce n’était pas une brute comme Lucic, qui base beaucoup son jeu sur la robustesse.
Pas prêt
Toujours selon Button, Slafkovsky n’était pas prêt pour la NHL l’an dernier. Pour la saison à venir, il mentionne que le CH ne doit pas répéter les mêmes erreurs qu’avec Jesperi Kotkaniemi. Selon lui, le CH doit voir en Slafkovsky un certain type de joueur et doit le développer en ce sens. Et ce type de joueur, c’est Milan Lucic selon Craig Button.
Est-ce que ce serait un échec de voir Slafkovsky se développer en Lucic ? Pas du tout. On parle d’un gars qui a eu toute son utilité en séries, qui impose le respect sur la patinoire tout en ayant connu de très bonnes saisons offensives. C’est tout de même un joueur qui, avec les Bruins, a connu des saisons de 50-60 points tout en se dressant comme l’un des meilleurs hommes forts de la ligue. En frais de production, Slafkovsky peut nager dans ces eaux-là. Côté homme fort, j’ai d’immenses doutes.
Et vous ?
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