Erik Karlsson: retour aux bonnes vieilles habitudes
Les pingouins, dans leur état naturel, ne peuvent rester dans l’eau que pour 1 à 2 minutes avant de devoir retrouver la surface. Dans la NHL, c’est un peu la même chose. On tente de se sortir la tête de l’eau pour survivre, mais le temps est plus que compté.
À Pittsburgh, les Penguins n’ont pas le choix de tout tenter pour garder l’équipe dans le portrait des séries. Kyle Dubas l’a bien expliqué dans un récent entretien avec Elliotte Friedman. Quand ton noyau est composé de joueurs élites comme Evgeni Malkin, Sidney Crosby et Kris Letang, l’équipe ne peut pas sombrer drastiquement en raison des performances de ces joueurs. Comme DG, Dubas se doit donc d’entourer ce fameux noyau. Malheureusement, les choses ne demeurent pas aussi simples. On a ajouté Erik Karlsson, mais on risque de perdre Jack Guentzel via transaction ou au profit du marché des joueurs autonomes. Les négociations n’avanceraient pas du tout selon les récentes rumeurs.
S’est-on trompé lorsqu’on a ajouté Erik Karlsson à l’équation ? Cette acquisition devait ajouter du punch à la ligne bleue après qu’une tentative similaire ait échoué avec l’acquisition de Jeff Petry préalablement. Le défenseur venait de sortir d’une saison de 101 points, dont 25 buts. Or, lorsqu’on a annoncé cette transaction majeure à l’époque, plusieurs étaient sceptiques. Quand on regarde l’historique de production du Suédois, on constate qu’il performe seulement lorsqu’il est fin seul dans la brigade défensive.
Les vieilles habitudes
Et c’est ce qu’on constate présentement. Facile de cumuler un gros tas de points quand tu joues tous les avantages numériques et que tu es utilisé près de 30 minutes par match. Or, lorsque Karlsson doit partager ce temps de jeu, on constate qu’historiquement, la chute de production est drastique. Cette saison, il doit partager son temps avec Kris Letang. À l’époque, on a noté une solide baisse de production lorsque les Sharks alignaient Karlsson et Burns dans l’équipe. J’avais d’ailleurs rédigé un texte en 2022 à ce sujet et les statistiques le prouvaient: Karlsson était moins efficace lorsqu’il n’est pas seul.
On le voit encore cette saison. S’il maintient le rythme actuel, Erik Karlsson terminera avec 11 buts, soit plus que la moitié moins que l’an dernier. Son total de points chuterait drastiquement aussi, passant de 101 à 61. Si à l’époque, on pouvait juger que Brent Burns et Erik Karlsson se nuisaient l’un et l’autre, est-ce le cas pour Kris Letang ?
Lorsqu’on regarde la projection de points du défenseur québécois, on constate qu’il demeure dans les standards qu’il offre depuis des années. En effet, s’il maintient le rythme, Letang terminera la saison avec 50 points. C’est pas mal ce type de production qu’on nous a habitué du côté de Letang. Ce n’est donc pas une baisse ni une inconstance dans son cas contrairement à Karlsson.
Le point positif ? Le partage de tâche entre Karlsson et Letang permet à ce dernier d’en prendre moins sur ses épaules. Il se dirige donc vers une saison sans blessure (touchons du bois). Il faut néanmoins accepter de voir Karlsson produire bien en-deçà de ses standards d’un défenseur de 80 points en moyenne. Le constat rapide demeure bien réel: Erik Karlsson s’écrase lorsqu’il n’est pas le seul pilier de la défensive. Peu importe l’équipe où il joue, historiquement, c’est ce qui s’est passé. Heureusement, les Penguins l’ont pour moins cher ! Ah, non c’est vrai… Kyle Dubas n’a pu forcer la main sur les retenues de salaire, faisant en sorte que Karlsson co¸ute 10M$ sur la masse plutôt que 11,5M$. Ouch !
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