Huit joueurs qui déçoivent après la signature de contrats lucratifs
Trop souvent dans la NHL, des joueurs signent de gros contrats lucratifs pour ensuite connaître une baisse de production. Plusieurs facteurs sont reliés à cette baisse et le principal, à mon avis, demeure la pression. Avec le gros contrat viennent les grosses attentes. Parfois, les joueurs démontrent que cette pression n’est pas facile à gérer.
Cette saison, on constate que plusieurs joueurs peinent à renouer avec leur production habituelle. Dans l’oeil des partisans, l’association à faire est simple: «il jouait bien pour signer un gros contrat et maintenant qu’il l’a, il s’en fout.» C’est ce que du moins, on peut régulièrement lire sur les différentes tribunes lorsque vient le temps d’expliquer une baisse de régime. En réalité, c’est difficile d’expliquer ces baisses tout en évitant de tomber dans les clichés comme mentionnés ci-haut.
Certains joueurs connaîtront la baisse de régime avant que le contrat n’entre en vigueur. C’est perceptible à l’occasion pour les joueurs signant une prolongation de contrat pour la saison suivante, mais qui connaissent leur baisse de régime en étant sur leur contrat moins onéreux. En contrepartie, de nombreux joueurs ayant signé des contrats lucratifs dans la dernière année répondent aux attentes. Je pense rapidement à Matthew Boldy (7x7M$) qui produit exactement au même rythme que l’an dernier. Pour un jeune, afficher cette constance après une grosse signature de la sorte, c’est vraiment bon signe. Il n’est pas le seul cela dit. Brandon Hagel (8×6,5M$), Vince Dunn (4×7,35M$), Bo Horvat (8×8,5M$) et Dylan Larkin (8×8,7M$) produisent pas mal tous selon les standards établis avant leur signature respective. Cela dit, un fait demeure: plusieurs joueurs ayant signé de grosses prolongations de contrat en 2023 ne livrent pas la marchandise jusqu’ici. Comme dirait Yvan Ponton: Top 7 !
8- Cole Caufield (8×7,85M$)
Le petit attaquant des Canadiens de Montréal connait une légère baisse de régime cette saison. Signé le 5 juin 2023, le contrat de Cole Caufield débutait cette saison. Le contrat en soi est excellent à mes yeux. Cependant, on sent que l’ailier n’est pas au maximum de son potentiel cette saison. En effet, s’il poursuit au rythme entamé au moment d’écrire ces lignes, Caufield connaîtra une baisse de 5 points sur son total de l’an dernier. Ce n’est vraiment, mais vraiment pas dramatique. Cependant, c’est au niveau des buts marqués que cela se gâte.
En effet, lors de la saison 2022-2023, Caufield a inscrit 26 buts en 46 matchs. En matière de projection, on fonctionne souvent avec des »si ». L’an dernier, sur une saison sans blessure de 82 matchs, Caufield produisait à un rythme de 46 buts. Cette saison, s’il demeure en santé et s’il maintient son rythme actuel, Caufield conclurait la saison 2023-2024 avec 23 buts. Dans la réalité, pour un même nombre de matchs ou presque, Cole Caufield produit à moitié moins de buts que l’an dernier. L’an dernier, à pareille date dans le calendrier 2022-2023, le CH cumulait 105 buts marqués. Cette saison, ce total jusqu’ici se situe à 107 buts marqués. Les Canadiens marquent autant de buts que l’an dernier, mais Caufield en produit à moitié moins. Doit-on s’inquiéter ? Pas du tout, mais concrètement, ça demeure une production plus basse que les attentes à la suite d’une grosse signature.
Je vois déjà les commentaires de certaines souches de partisans super agréables qui m’insulteront pour avoir mis Caufield dans ce palmarès. En aucun temps, je trouve que Cole Caufield joue mal. Il s’agit simplement d’une baisse de production suivant la signature d’un contrat lucratif, ce qui demeure le sujet du présent texte. Point.
7- Troy Terry (7x7M$)
L’attaquant des Ducks ne connait pas une mauvaise année à l’image de celle de Trevor Zegras. Présentement à 22 points en 35 rencontres, il demeure au 3e rang des marqueurs de sa formation. Son contrat de 7M$ fut signé cet été tout juste après deux saisons de 60 points et plus. Si l’on se fie aux projections jusqu’à la fin de la saison, Terry terminerait sous la barre des 50 points. Actuellement blessé, il ratera assurément des matchs pour ne pas atteindre son total de 70 parties de l’an dernier. Allons-y avec la production par match.
L’an dernier, Troy Terry produisait au rythme de 0,87 point par match. Jusqu’ici en 2023-2024, cette moyenne s’élève à 0,62. Ce n’est pas drastique, mais on constate néanmoins une baisse. Évidemment, les contre-performances des Ducks n’aident en rien et la production de Terry des deux dernières saisons était légèrement aidée avec les bonnes performances de Trevor Zegras.
6- Alex Killorn (4×6,25M$)
Le 1er juillet dernier, les Ducks annonçaient la mise sous contrat de l’attaquant Alex Killorn. On peut comprendre l’ajout d’un solide vétéran dans un noyau plus jeune. À 6,25M$ pour quatre ans, le contrat en soi n’allait pas trop impacter la masse salariale. Surtout avec les augmentations prévues pour les prochaines saisons. C’était tout de même une augmentation de 1,8M$ comparativement à son salaire chez le Lightning précédemment. Ce qui allait retenir l’attention toutefois: sera-t-il en mesure de produire autant que dans la grosse machine offensive du Lightning ?
En se fiant à l’échantillon actuel, la réponse serait négative. Bien qu’il ait raté plusieurs semaines au début de la saison en raison d’une blessure, Alex Killorn ne produit clairement pas au rythme de sa saison 2022-2023. En effet, lors de cette campagne, le vétéran de 34 ans maintenait une moyenne de 0,78 point par match. Cette saison, cette moyenne s’élève à 0,53, ce qui fait en sorte que sur une projection de 82 matchs, il terminerait la campagne avec 43 points. Il en avait cumulé 64 l’an dernier. Évidemment, Killorn ne jouera pas 82 matchs cette saison, mais c’est simplement pour donner un aperçu de sa baisse de régime. Une réduction anticipée, doit-on avouer. Avant son premier match chez les Ducks, on se doutait qu’il ne serait pas le marqueur de 60 points des deux dernières années.
5- Timo Meier (8×8,8M$)
L’attaquant fut acquis à la date limite des échanges en 2023 par les Devils. Pendant l’été, il a choisi de prolonger son association avec l’organisation du New Jersey. Celle-ci a payé cher, mais c’était ce qu’on devait faire pour s’assurer de signer ce marqueur de 40 buts en 2022-2023. Malheureusement, les blessures frappent dûrement l’attaquant suisse, qui est encore sur la touche au moment d’écrire ces lignes. Cela dit, on pouvait tout de même noter une baisse de production lorsqu’il était de l’alignement. Était-il embêté par une blessure même quand il jouait ? Fort probable.
Il n’en demeure pas moins que sur le plan statistique, c’est assez décevant pour ce joueur à qui on donne 8,8M$. L’an dernier, il a joué 78 matchs, maintenant un rythme de production à 0,85 point par match. Cette saison, cette moyenne s’élève à 0,53. C’est donc dire que pour le même nombre de matchs que l’an dernier, Meier terminerait l’actuelle campagne avec 42 points plutôt que 66 (en 2022). Évidemment, avec les blessures, s’il joue 60 matchs cette saison, on pourra s’estimer chanceux. Sur la patinoire cependant, lorsqu’il était en action, ce n’était pas le même Timo Meier observé au cours des dernières années. Même son temps de jeu commençait à diminuer.
4- Andrei Kuzmenko (2×5,5M$)
L’attaquant est dans une période assez creuse chez les Canucks. Et d’un autre côté, l’organisation doit se féliciter de ne pas avoir consenti un long et onéreux contrat à l’attaquant après une seule saison. À Vancouver, de fortes rumeurs parlent d’une mésentente entre le nouvel entraîneur Rick Tocchet et l’attaquant russe. Ce dernier est souvent laissé de côté, son temps de jeu est anémique et par conséquent, il ne produit presque plus.
On parle d’une diminution majeure de sa production offensive. L’an dernier, il a conclu le calendrier avec 74 points, dont 39 buts, en 81 matchs. S’il jouait une saison complète de 82 matchs cette saison, il conclurait le calendrier avec 47 points. En d’autres mots, sa production moyenne par match est passée de 0,91 à 0,57 point par match depuis la signature de sa nouvelle entente. Le contrat joue peut-être pour quelque chose, mais clairement, on parle ici d’un contexte situationnel avec le nouvel entraîneur. Force est d’admettre que tout de même, la diminution de production suit de très près la signature d’un nouveau contrat plus payant.
3- Dylan Cozens (7×7,1M$)
L’attaquant des Sabres a connu un début de saison très difficile. Tranquillement, ça se replace. Néanmoins, sa production offensive est nettement à la baisse à la suite de la signature de son gros contrat de 7,1M$ par année. Cozens est encore jeune, donc il n’y a clairement pas lieu de s’inquiéter sur le long terme. Regardons maintenant les chiffres.
L’an dernier, le jeune homme de 22 ans a éclos au sein des Sabres. Sa production de 68 points en 81 matchs a convaincu l’organisation de s’entendre avec Cozens pour une durée de sept saisons. Certaines écoles de pensée diraient qu’octroyer un long et coûteux contrat à un jeune de 22 ans peut souvent devenir une erreur. Jusqu’ici, Cozens ne fait rien pour faire taire cette école de pensée. En effet, sa production moyenne par match est passée de 0,84 en 2022-2023 à 0,52. S’il continue sur cette lancée, il conclurait le calendrier 2023-2024 avec 43 points sur un calendrier de 82 matchs sans blessure.
2- Pierre-Luc Dubois (8×8,5M$)
Rapidement après la signature de ce contrat, plusieurs avançaient que c’était trop cher pour un 2e centre de 60 points. Le Québécois avait imposé ces standards à ses deux dernières campagnes. Malheureusement, son arrivée chez les Kings ne se passe pas bien. Il évolue présentement comme 3e centre au sein de la ligne centrale très profonde. C’est un peu ce qui l’empêche de s’exprimer totalement en offensive.
Il n’en demeure pas moins qu’en dépit du contexte organisationnel, Pierre-Luc Dubois à l’aube de ce nouveau contrat. Les entraîneurs aimeraient en voir plus et les médias commencent à s’impatienter dans son cas à Los Angeles. En effet, nombreux sont les articles analysant ses performances décevantes. L’an dernier, Dubois produisait au rythme de 0,86 point par match. S’il maintient le rythme actuel cette saison (16 points en 35 matchs), il conclurait un calendrier de 82 matchs avec 37 points. Pas sous la barre des 50 points, mais bien des 40.
1- Trevor Zegras (3×5,75M$)
Quelle déception jusqu’ici dans le cas de Trevor Zegras. L’attaquant étoile chez les Ducks peine à se mettre en marche. Et on sait comment les négociations furent longues. Zegras a signé sa nouvelle entente comme RFA le 2 octobre, soit quelques jours avant le début du calendrier régulier. Il s’est blessé, certes. Mais sa production n’est clairement pas à la hauteur du contrat qu’il a signé et de son rendement passé.
En effet, l’an dernier, il a conclu la campagne avec 65 points. C’était sa 2e saison consécutive au-dessus de la barre des 60 points. En 2023-2024, au moment d’écrire ces lignes, Trevor Zegras se dirige vers une saison sous la barre des… 20 points ! On ne sait pas ce qui se passe dans son cas, mais clairement ça ne paraît pas bien après tout un été à se montrer difficile en négociation de contrat. Peut-on déterminer hors de tout doute que c’est son nouveau contrat qui lui joue dans la tête ?
Tableau résumé
Joueurs | Contrat | Pt / pj (22-23) | Pt / pj (23-24) | But / pj (22-23) | But / pj (23-24) |
---|---|---|---|---|---|
1. Trevor Zegras | 3 ans 5,75M$/an | 0,80 | 0,27 | 0,28 | 0,11 |
2. Pierre-Luc Dubois | 8 ans 8,5M$/an | 0,86 | 0,44 | 0,36 | 0,19 |
3. Dylan Cozens | 7 ans 7,1M$/an | 0,84 | 0,53 | 0,38 | 0,16 |
4. Andrei Kuzmenko | 2 ans 5,5M$/an | 0,91 | 0,58 | 0,48 | 0,24 |
5. Timo Meier | 8 ans 8,8M$/an | 0,85 | 0,53 | 0,51 | 0,32 |
6. Alex Killorn | 4 ans 6,25M$/an | 0,78 | 0,53 | 0,33 | 0,14 |
7. Troy Terry | 7 ans 7M$/an | 0,87 | 0,63 | 0,33 | 0,26 |
8. Cole Caufield | 8 ans 7,85M$/an | 0,78 | 0,69 | 0,57 | 0,28 |
**Les statistiques affichées dans ce texte ne prennent pas en compte les matchs de ce dimanche !**
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