Juraj Slafkovsky répond-il aux besoins des partisans?
Je me suis récemment demandé si l’architecture actuelle de la reconstruction du CH n’occulterait pas un élément important : les préférences des partisans? Je m’explique! Les Canadiens de Montréal sont une entreprise et à ma connaissance, leur but premier devrait être de satisfaire leurs clients. Or, les clients du CH sont non seulement des passionnés, mais ils ont une fine compréhension du hockey. Le département marketing du CH a les moyens de sonder ses fans, de faire des études de marché afin de comprendre leurs valeurs, leurs volontés. A-t-il procédé à une telle opération?
Critères des partisans
Je pose l’hypothèse que l’effort déployé au jeu est une valeur fondamentale pour les partisans du CH. En second lieu, l’intelligence du jeu, ou quotient intellectuel hockey (hockey IQ), me semble importante pour les adeptes de la Flanelle. Enfin, la hargne (grit), la fougue, l’énergie, la robustesse, la vitesse, la constance, font rêver les connaisseurs les plus exigeants.
Ainsi, il serait intéressant que, sur la base de ces quelques éléments cruciaux pour leurs clients, les ingénieurs de la reconstruction basent leurs choix, afin que l’équipe soit à l’image des partisans, qui ont très patients.
On s’entend que le joueur quasi-parfait réunit l’ensemble des qualités précédemment mentionnées! Mais de tels joueurs, je pense par exemple aux frères Tkachuk (avez-vous vu leur engagement total au tournoi des 4 Nations ?!), à Brad Marchand ou à Sidney Crosby, sont rares et il est peu réaliste d’en avoir plusieurs dans une équipe. Il est toutefois envisageable de réunir au moins deux ou trois de ces attributs au travers des choix de gestion, que ce soit par le repêchage, un échange ou la signature d’un agent libre.
Des exemples chez le CH
Approfondissons ces propos par des exemples probants. Pourquoi Brendan Gallagher, dans ses meilleures années (son prime), a-t-il été tant apprécié? Parce que, malgré son hockey IQ ordinaire, il déployait un effort constant et était un modèle de hargne. Pourquoi, malgré un salaire trop élevé pour sa production et un hockey IQ limité (joueur nord-sud), Josh Anderson est-il encensé cette saison? Parce qu’il ne ménage pas ses efforts, qu’il est rapide et qu’il est robuste.
Qu’est-ce qui justifierait alors des choix comme la signature de Patrick Laine? Pour moi, il s’agit d’un joueur de spécialité, unidimensionnel, dont l’une des seules armes est un tir frappé précis et foudroyant, lorsqu’il a l’espace pour le décocher. Il démontre peu d’intelligence au jeu, ne fait pas souvent d’effort, est insuffisamment robuste et de moins en moins rapide. Considérant les hypothèses de préférences partisanes, aurait-il dû être embauché, surtout que son historique démontrait déjà des lacunes chroniques?
Parlons maintenant de Slafkovsky. Malgré une saison actuelle en demi-teinte, caractérisée par l’inconstance, il a joué son meilleur match de la saison contre les Sénateurs samedi dernier! Cette performance, saluée dans un article récent de mon collègue Mathieu, s’est caractérisée par de l’effort, du grit, de la robustesse, de la rapidité et de l’engagement. C’est cette version de Juraj qui répond clairement aux besoins des partisans.
La suite de la reconstruction
Et pour la suite? Quel joueur, rassemblant un maximum des qualités décrites précédemment, pourrait être ajouté au noyau actuel des Canadiens? Peut-être que la signature de Sam Bennett à l’été 2025, un centre two-way avec du grit, gagnant de la coupe Stanley, capable de marquer entre 15 et 25 buts par saison, satisferait les clients du Bleu-Blanc-Rouge, comme l’a souvent suggéré mon collègue Pascal au TSLH podcast ?!
En somme, à mon humble avis, les partisans sont en droit de souhaiter une équipe constituée à leurs couleurs, qui saura les faire vibrer pour les dix prochaines années.
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