Le duo québécois des Prédateurs

Les Prédateurs de Nashville ne sont pas l’équipe la plus suivie par les amateurs de hockey du Québec. En s’installant hier soir afin de regarder la série Vancouver-Nashville, on a pu constater qu’un duo de défenseurs québécois fait partie intégrante des Prédateurs.

Après avoir manqué les éliminatoires la saison dernière, Nashville a terminé en première position des équipes Wild Card dans l’Association Ouest avec 99 points. L’équipe a connu une extraordinaire séquence de 18 matchs où elle a récolté au moins un point, les propulsant en séries éliminatoires. Pour entamer leur parcours, l’entraîneur des Preds, Andrew Brunette, compte sur Jeremy Lauzon et Alexandre Carrier pour former sa deuxième paire de défense. Les deux québécois se sont très bien débrouillés lors de leur première rencontre contre les Canucks, étant des éléments clés des unités de désavantage numérique qui ont réussi à contenir l’avantage numérique de leur adversaire à deux reprises. Cependant, Carrier se reprochera un peu d’avoir laissé Dakota Joshua sans surveillance pour le premier but de ce dernier.

Avant de former un duo en défensive, le parcours de Lauzon et de Carrier qui les a menés ensemble est relativement différent. Ils ont d’abord été adversaires pendant plusieurs saisons dans la LHJMQ, Lauzon à Rouyn-Noranda et Carrier à Gatineau. Lauzon a été un choix de deuxième tour des Bruins en 2015. Alors qu’il commençait à s’établir à Boston, il a été sélectionné par le Kraken de Seattle lors du processus d’expansion leur permettant de choisir un joueur non protégé par son équipe. En 2022, désireux de renforcer leur équipe en vue des séries éliminatoires, les Preds l’ont acquis en échange d’un choix de deuxième tour.

À sa deuxième saison complète, son rôle et ses responsabilités ont considérablement augmenté. En plus d’avoir un temps de jeu moyen de 18:36, il s’est établi comme le meilleur donneur de mises en échec de la LNH. Cette saison, il a établi un record de la LNH avec 383 mises en échec en 79 rencontres, dépassant la marque de 382 de Matt Martin en 2014-2015. Pour un défenseur mesurant 6’3″ et pesant 225 livres, la mobilité du défenseur de 26 ans est assez remarquable. Son habileté à réaliser des mises en échec efficaces pour séparer le porteur de la rondelle et à effectuer une relance précise font de lui l’un des défenseurs les plus importants des Prédateurs.

Pour sa part, Alexandre Carrier a été un choix de quatrième ronde par Nashville lors de la même année que Lauzon. Il a peaufiné son jeu pendant quatre saisons dans la Ligue Américaine avant de s’installer de manière régulière dans la LNH en 2021-2022. Sans être considéré comme un défenseur offensif, l’arrière de 27 ans possède une belle mobilité, contrôle bien la rondelle et a une bonne vision du jeu. Il n’est pas spectaculaire, mais c’est un joueur intelligent, autant en offensive qu’en défensive. Il a surpris bien des observateurs en récoltant 30 points et en terminant la saison avec un différentiel de +26. La saison dernière, il a été ralenti par une blessure au haut du corps, mais son assurance lui a permis d’être fréquemment utilisé en compagnie de l’un des meilleurs défenseurs de la LNH, Roman Josi

La tâche des deux produits de la LHJMQ lors des éliminatoires est considérable. Ils devront freiner, lors de cette série, une équipe qui a terminé avec 10 points de plus qu’eux. Surtout, ils seront opposés à l’un des bons attaquants de la LNH, soit Elias Pettersson ou J.T Miller, qui ont été placés sur deux unités différentes. Même si l’équipe du Tennessee ne parvient pas à passer au deuxième tour, les deux défenseurs québécois auront gagné en notoriété et en importance au sein des Prédateurs et dans toute la LNH. Le type de défenseurs qu’ils sont ne les rend pas les plus excitants à regarder, mais ils représentent bien le hockey québécois pour les années à venir.

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