Le temps pour les Sénateurs d’avoir un nouvel entraîneur
Bon derniers de la division Atlantique, les Sénateurs d’Ottawa défient toutes les prédictions. Mais pas vraiment pour les bonnes raisons. Au fond du classement depuis leur participation en finale de conférence en 2017, les Sénateurs sont passés par un processus de reconstruction complet. L’équipe a échangé Mark Stone à Las Vegas, alors qu’Erik Karlsson a pris la direction de San Jose. Entre 2018 et 2022, Ottawa a repêché à trois occasions dans le top-10, excluant la sélection envoyée au Colorado (Bowen Byram, 4e 2019) et celle impliquée dans l’échange d’Alex DeBrincat (Kevin Korchinski, 7e 2022). Beaucoup de mots pour dire qu’ils ont emmagasiné les choix, les espoirs de qualité et que leur fenêtre de victoire est ouverte.
Mais ils ne gagnent toujours pas. Les Sénateurs ne sont pas en mesure de se sortir la tête de l’eau complètement, ils se tiennent dans le côté plus creux de la piscine. L’argument de la vente de l’équipe est maintenant chose du passé. Et le départ de Pierre Dorion aussi. Celui-ci a écopé, alors que le nouveau propriétaire a préféré repartir à neuf, après les conclusions émises de la Ligue nationale de hockey (LNH) dans le dossier Evgenii Dadonov.
Après un début de saison au-deçà des attentes placées, on misait beaucoup sur le voyage en Suède pour raviver l’esprit. Après deux victoires d’affilées, les Sénateurs ont perdu leurs deux derniers affrontements et nous sommes de retour au point de départ.
Quatre saisons complètes de D.J. Smith
Quand on prend le temps de revenir sur le règne de D.J. Smith dans la région de la capitale nationale, il a répondu au mandat qu’on lui a tendu en lui offrant l’emploi il y a presque quatre ans. Smith a été l’entraîneur d’une formation en reconstruction, et ainsi il a développé les joueurs en place. Tim Stutzle a peaufiné ses atouts en tant que joueur de premier plan, Josh Norris s’est établi comme un marqueur régulier, malgré une blessure majeure la saison dernière. Brady Tkachuk est un jeune capitaine, mais il a grandi depuis sa nomination en novembre 2021.
La liste est longue. Les Sénateurs ont terminé leur reconstruction, ils sont prêts à gagner et ils doivent mettre des points au tableau. Est-ce que D.J Smith est l’homme de la situation pour mener la formation ottavienne en séries éliminatoires?
La question se pose parce que les résultats ne viennent pas. L’historique de la longévité des entraîneurs dans la LNH peut aussi nous faire réfléchir. L’instructeur en chef des Sens est en poste depuis mai 2019, soit la septième plus longue tenure chez les entraîneurs actifs. Il écoule présentement la dernière année de son contrat. Si le président et la haute direction de l’équipe croyaient réellement que Smith était l’entraîneur d’avenir, celui pour mener les siens au plus haut sommet, on lui aurait probablement déjà offert une prolongation de contrat.
Ce n’est pas le cas. 1+1 = 2, Smith est sur le siège éjectable depuis longtemps. La saison dernière, les Sénateurs ont raté les séries de peu. En fait, ils ont espéré d’un printemps au goût éliminatoire, mais il était trop tard. Brady Tkachuk et sa bande ont connu une belle fin de saison, or tout avait commencé tout croche avec la blessure à Josh Norris, les déboires devant le filet et une défensive très peu structurée.
Josh Norris est en santé, comme la plupart des joueurs clés de cette formation, hormis Thomas Chabot. L’ancien directeur général a octroyé un contrat lucratif à Joonas Korpisalo l’été dernier. En provenance de l’Arizona, Jakob Chychrun est venu stabiliser le côté gauche du quatuor défensif.
Alors je me pose la question suivante; quel est le problème? Pourquoi les pièces mises en place ne forment pas un tout?
«Je prends le blâme»
D.J. Smith était un homme de peu de mots, après le dernier revers des siens contre les Panthers de la Floride.
«Nous n’étions pas prêts, nous n’avons pas fourni les efforts nécessaires. Je dois envoyer le bon alignement partant pour amorcer le match, je prends le blâme. Nous n’avons aucune excuse.»
Tels ont été ses mots.
Non seulement les Sénateurs ont subi la défaite, mais le club s’est fait dominer dès les premiers instants du match. Les Panthers, finalistes de la dernière finale de la Coupe Stanley, constituent une bonne équipe entendez-moi bien. Mais les Sens se devaient de répondre présents lors de cet affrontement du dimanche soir, à la maison en plus et contre une équipe qui venait de perdre ses deux derniers matchs, et qui avait inscrit un seul but.
Durant les dernières années, les Sénateurs ont pris la fâcheuse habitude de connaître de lents débuts de campagne. Nous sommes au quart de la saison et selon la légende, 75% des équipes qui sont dans le portrait des séries éliminatoires lors de l’Action de grâce américaine font les séries à la fin de la saison.
Les Sénateurs sont derniers de leur association et possèdent la quatrième pire fiche de la ligue. Il est encore tôt, mais ils ne devront pas tarder. Ce sera difficile de se faufiler avec les surprenants Bruins de Boston et le brio des Red Wings de Detroit.
Je mentionnais les Red Wings. Ils ont commencé leur processus un peu au même moment qu’Ottawa. Detroit n’a cependant aucune sélection dans le top-3 depuis 2017, alors que les Sénateurs en comptent deux en Brady Tkachuk et Tim Stutzle. Les Red Wings ont opté pour un modèle quelque peu différent, avec l’acquisition de plusieurs vétérans pour compléter le casse-tête.
Néanmoins, le but de ce papier n’est pas un débat afin de savoir il faut reconstruire de quelle manière pour avoir du succès. Les Sénateurs devraient figurer dans le haut du classement et ce n’est pas le cas. Devant les insuccès, personne ne semble avoir de réponse. Il est temps d’avoir un directeur général pour finalement amorcer le cycle de Michael Andlaueur du bon pied. Sinon, comme dit la vieille expression «Nouvelle direction, même résultat? Ou plutôt même problèmes?»
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