Les Panthers s’offrent le meilleur agent libre de la NCAA !
À ce temps-ci de l’année, un bon nombre d’espoirs issus de la NCAA trouve preneur via le marché de l’autonomie. On parle ici de joueurs qui se sont probablement développés plus tardivement ou qui n’ont jamais trouvé le moyen d’être sous le radar des recruteurs avant la fin de leur stage universitaire. Hier, les Panthers ont annoncé la signature de Liam McLinskey sur un contrat de ligue américaine. L’entente est d’une durée de deux saisons avec les Checkers de Charlotte et s’enclenche dès l’an prochain.
Le nom de Liam McLinskey ne vous dit probablement pas grand chose. L’attaquant évolue dans une université moins suivie en Holy Cross. Cette formation de la NCAA s’est classée au 25e rang dans le classement Pairwise cette saison. Ce n’est pas vraiment un gros programme de hockey et le parcours de McLinskey se sera pourtant terminé là. Holy Cross a toutefois bien failli causer la surprise dans la division Atlantic de la NCAA puisque la formation s’est rendue en finale contre Bentley. Cette dernière formation s’est d’ailleurs inclinée contre Boston College au premier tour du tournoi du Frozen Four.
Pour revenir à McLinskey, le contexte de l’université d’Holy Cross est important à saisir. Le parcours de l’espoir fut tout de même particulier. En effet, l’attaquant était un joueur d’extra dans l’excellente université de Quinnipiac en 2021-2022. C’est un joueur qui n’avait pas emprunté la voie toute tracée du hockey américain jusqu’à la NCAA. L’attaquant provenait de la NCDC, une ligue de division 2 comparativement à la USHL. Afin d’aider son développement, McLinskey a profité de la période de transfert à l’été 2022 pour rejoindre le College de Holy Cross dès la prochaine saison. Son impact est immédiat: 21 buts pour un total de 25 points en 40 matchs.
Un programme sur son dos
Dans un texte de FloHockey, Chris Peters mentionnait que McLinskey traînait ce programme sur son dos. À Holy Cross, il n’avait clairement pas le support offensif qu’il aurait pu avoir ailleurs. Et pourtant, cette saison, il a conclu le calendrier régulier au 2e rang des marqueurs avec 54 points en 40 matchs. C’est tout de même 23 points de plus que son plus proche coéquipier dans la colonne des points. L’an dernier, sa production s’élevait à 47 points en 39 matchs. On reviendra plus loin dans les analyses plus précises, mais c’est clair que Liam McLinskey rend ses coéquipiers meilleurs grâce à ses lectures du jeu et ses habiletés de passeur.
Pour une 2e saison de suite, Liam McLinskey se retrouve parmi les 10 finalistes pour le trophée Hobey Baker. Son pedigree parle de lui-même. Est-il un futur joueur de la NHL ? Ce n’est pas évident à dire. Les agents libres de 24 ans sortant de la NCAA sont très rarement des joueurs d’impact dans la NHL, mais peuvent devenir de bons outils pour évoluer longtemps dans la AHL. McLinskey aura donc deux saisons de développement à faire dans la AHL avant de penser à la NHL. Une bonne prise des Panthers, qui n’a pas nécessairement la meilleure banque d’espoirs pour des rappels occasionnels dans une saison.
Et sur la glace, comment peut-on évaluer le jeu de Liam McLinskey ?
Pas qu’un franc tireur
Liam McLinskey est un ailier de 6’3 pesant 165 livres. Il devra impérativement prendre de la masse musculaire, mais c’est aussi un bon enjeu de développement puisqu’il a déjà 24 ans. Va-t-il être en mesure de suivre physique alors qu’il demeure assez frêle pour la AHL ?
Le jeu de McLinskey va au-delà toutefois d’un joueur qui possède un bon tir. C’est un peu le constat que l’on peut faire lorsqu’on regarde ses statistiques. Cela dit, en l’observant quelque peu, on voit en lui une belle vision du jeu et de bonnes capacités à distribuer la rondelle. Bien qu’il joue sur le flanc gauche de son côté tir sur réception, McLinskey va souvent feinter le tir pour rejoindre aisément un coéquipier. Il repère rapidement ses options pour garder le jeu en vie.
C’est toutefois son coup de patin qui risque de le freiner chez les professionnels. Ce n’est pas un gars qui bouge les pieds énormément. En approche du filet, il élargit énormément sa base, ce qui lui rend la tâche plus difficile lorsqu’il doit reprendre de la vitesse. Il possède un bon tir, mais il n’est pas extraordinaire non plus. Il faut dire qu’Holy Cross n’affronte pas la qualité de gardien que l’on peut voir dans les bonnes divisions de la NCAA. Son nombre de buts est-il biaisé par ce facteur ? Probablement, mais ses habiletés de passeur ne sont pas à négliger.
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