Patrice Bergeron: «Ça va contre ce que nous sommes en tant qu’équipe»
La signature de Mitchell Miller chez les Bruins continue de faire jaser sur les tribunes.
Ce jeune attaquant s’est fait jadis retirer son statut de joueur repêché chez les Coyotes. En effet, peu de temps après sa sélection en 4e ronde par l’organisation de l’Arizona, on apprenait que Miller avait tabassé et fait vivre des horreurs à un jeune garçon noir atteint d’une légère déficience intellectuelle. Ça s’était passé à l’école, quelques années avant son année repêchage.
D’ailleurs, cette sélection aura contribué au congédiement de John Chayka, DG des Coyotes à l’époque.
Hier, on apprenait que les Bruins ont octroyé un contrat à Miller. Depuis, quelques informations ont fuité entourant cette signature.
D’abord, il semblerait que l’athlète ait présenté des excuses peu ressenties auprès du jeune homme qu’il a intimidé. La mère d’Isaiah Meyers-Crothers expliquait hier que Miller a joint son fils pour s’excuser via un message Instagram.
Point de presse raté
Vient ensuite le point de presse de Don Sweeney. Le DG des Bruins s’est quelque peu planté en affirmant que lui-même ne sait pas s’il s’agit d’une bonne décision. Il s’est montré toutefois confiant que les efforts de réhabilitation de Miller serviront d’exemple au sein d’organisation.
On a également mentionné après la signature que plusieurs équipes étaient intéressées par ses services. Ce qui explique le fameux bonus de signature pour une recrue. S’il a été en mesure de se négocier ça, c’est qu’il y avait une demande. On ne parle donc pas d’une seule équipe qui souhaitait donner une chance à «celui qui a torturé un jeune homme qui est marqué à vie», comme la mère de la victime l’expliquait hier.
Bergeron indécis
«I was on the fence».
C’est la façon dont Patrice Bergeron se positionnait à l’annonce de cette signature. En effet, l’attaquant fut rencontré par Elliotte Friedman peu après l’annonce. Boston était dans la ville de Toronto pour son prochain match, donc le journaliste en a profité pour le recevoir en entrevue.
Être «on the fence» constitue une expression anglaise qui veut dire «être dans l’incapacité de décider de quel bord on est.» Bergeron mentionnait à Friedman que sa première réaction fut d’être totalement contre.
«En tant qu’équipe et en tant que personne, nous soutenons l’inclusion et la diversité. La première chose qui m’est venue à la bouche c’est que ça venait contre ce que nous sommes comme culture et comme équipe et contre ce que je suis comme personne.»
– Patrice Bergeron en entrevue
Par la suite dans l’extrait publié par Sportsnet, on peut entendre Bergeron mentionner qu’il a été avisé que Miller avait fait des démarches pour changer. Il est conscient que le jeune homme a fait des efforts, mais que «le travail est sur lui.»
On sent peut-être un malaise avec cette signature à l’interne. Oui, on croit en la réhabilitation. Par contre, avec les gestes qui ont été posés dans le passé et dans la façon un peu boiteuse que les choses ont été faites auprès de la victime pour réparer les torts, le malaise demeure. Et ce malaise, ce sont les Bruins qui doivent le gérer. La NHL aussi en l’occurrence.
Une fois la signature annoncée, la mère la victime a confirmé que les Bruins ne l’ont jamais approché elle ni son fils pour les aviser ou les encadrer.
C’est vraiment une décision étrange de la part de l’état-major des Bruins. On a ramené les vétérans en plus de rapatrier David Krejci cette saison. La chimie est bonne. L’équipe va bien dans la saison.
Mitchell Miller était-il un talent dont on ne pouvait se passer pour subir cette saga à l’interne et pour faire subir cette événement au jeune homme intimidé du nom d’Isaiah Meyers-Crothers ? Je ne crois pas.
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