Pierre-Luc Dubois et la 4e chance de se faire valoir

Beaucoup de rumeurs ont circulé autour de Pierre-Luc Dubois depuis le début de sa carrière et, alors que plusieurs d’entre elles se sont concrétisées au fil du temps, sa piètre performance lors du cours passage en séries des Kings de Los Angeles cette saison en a inspirée de nouvelles. Les plus intenses discussions parlent même de la possibilité de voir racheter son lucratif contrat de 8.5M$ par année qui le lie aux Kings pour encore sept saisons. Mais ça ne sera pas pour tout de suite.

Le directeur général des Kings de Los Angeles, Rob Blake, prend une part du blâme:

« Il faut le rendre meilleur. Ses performances ont été constantes au cours de sa carrière jusqu’à maintenant et les choses ont changé cette année. C’est à nous de l’aider à devenir plus productif. »

C’est une intéressante perspective pour quelqu’un qui a payé un certain prix pour un joueur tel que Dubois et son contrat de 68M$ pour huit saisons. Mais ce qui est d’autant plus fascinant dans le cas de Dubois et des sept saisons qu’il a joué dans la LNH jusqu’à maintenant, c’est qu’il ne semble produire de manière significative que lorsqu’il est au pied du mur.

Regardons son contrat d’entrée avec les Blue Jackets de Columbus

En tant que 3e choix au total de l’encan 2016, Pierre-Luc Dubois a joué ses trois premières saisons dans la LNH avec un salaire de 894 166$ par année, mais avec un bonus potentiel de 2.5M$ (+ un bonus de signature de 92,500$ par les deux premières années). Dans ces conditions, il a connu des saisons relativement satisfaisantes de 48 points en 2017-2018 et 61 points en 2018-2019 d’entrée de jeu, pour ensuite connaître une légère baisse de régime en 2019-2020 (dernière année de son contrat) avec une production de 49 points, mais un rendement de 10 points en 10 parties éliminatoires alors que les Blue Jackets se sont fait éliminer en 2e ronde contre le Lightning de Tampa Bay, une performance juste assez convaincante pour permettre de croire que Dubois était sur la bonne voie.

Le premier contrat pont

31 décembre 2020: Pierre-Luc Dubois signe une entente de deux saisons et 5M$ par année avec Jarmo Kekalainen, directeur général des Blue Jackets de Columbus, juste avant d’être échangé, après seulement cinq rencontres, aux Jets de Winnipeg en retour de Patrik Laine. Dubois terminera la saison 2020-2021 avec un total de 21 points en 46 matchs. Remarquez ici, l’absence d’un besoin contractuel.

La saison 2021-2022 n’est pas très positive pour le Jets de Winnipeg qui termineront la campagne avec 39 victoires et 89 points, un résultat insuffisant pour participer aux séries. Pierre-Luc Dubois, pour sa part, terminera la saison avec 28 buts, 32 passes et 60 points, connaissant ainsi sa 2e meilleur production offensive en carrière, à un moment plutôt bien choisi.

Le 2e contrat pont

En juillet 2022, le directeur général des Jets de Winnipeg, Kevin Cheveldayoff, lui octroie un contrat de 6M$ pour une seule saison, comme s’il avait possiblement saisi l’intéressante tendance que Dubois semble avoir d’être productif lorsqu’un enjeu contractuel s’ajoute à l’équation. Conséquemment, Dubois connait sa meilleure saison en carrière en 2022-2023 avec une récolte de 27 buts et 36 passes pour un total de 63 points en 73 rencontres, le plaçant ainsi, à 24 ans et toujours joueur autonome avec restriction, dans une position favorable pour prétendre à un contrat à long terme d’une valeur digne d’un joueur vedette de la LNH.

Signature et nouveau départ

Aussitôt son contrat de 8 saisons et 8.5M$ par année signé avec les Jets de Winnipeg, ces derniers l’échangent aux Kings de Los Angeles en retour de Gabriel Vilardi, Alex Iafallo, Rasmus Kupari et un choix de 2e ronde en 2024. S’en suivra une prévisible saison de 40 points en 82 matchs dans une équipe des Kings qu’on imaginait dès le mois d’octobre comme une prétendante à la Coupe Stanley (si les étoiles pouvaient s’aligner) et qui finiront par connaitre des hauts et des bas qui les mèneront à des séries éliminatoires quelque peu expéditives où Pierre-Luc Dubois a été invisible, fort de sept autres années de contrat garanties.

Évidemment, c’est une vision plutôt cynique à avoir sur un joueur qui n’a que 25 ans et qui pourrait très bien être relancé dès la saison prochaine, mais il commence à y avoir assez de données pour passer outre les jugements précipités et ce, même si ça ne semble pas inquiéter le principal intéressé:

« Je ne panique pas, je ne suis pas stressé, mais c’est certainement frustrant. C’est difficile. Il y a un an, je jouais d’une telle manière et ce n’est pas perdu. J’ai pris beaucoup de temps à m’habituer au système. Encore maintenant, je suis placé dans des situations que je n’avais jamais connues auparavant. Si on y travaille, on peut devenir meilleur. » -Pierre-Luc Dubois, au bilan de la saison des Kings de Los Angeles

RDS.ca

Rob Blake aussi semble convaincu que son attaquant vedette retrouvera la manière d’avoir un impact sur son équipe et c’est peut-être pour cette raison qu’il ne rachètera pas son contrat cet été. Mais la raison la plus probable est certainement reliée à l’impact qu’aurait un tel rachat si tôt dans le contrat de Dubois, alors que le poids sur la masse salariale des Kings, aussi réduit serait-il, se répercuterait jusqu’en 2038. Ainsi, il vaut peut-être mieux donner une autre chance à notre jeune prodige de Ste-Agathe-des-Monts afin de voir s’il peut, peut-être, rapporter les dividendes que ses présomptions contractuelles laissent présager.

Tableau de l’impact hypothétique qu’aurait le rachat du contrat de Pierre-Luc Dubois cet été

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