Spencer Knight s’ouvre sur ses problèmes
Spencer Knight a confié à Ken Campbell de The Hockey News ce à travers quoi il a dû passer depuis qu’il a quitté temporairement les Panthers de la Floride et la LNH la saison dernière pour rejoindre le programme d’aide aux joueurs de la NHLPA.
À l’aube du camp d’entrainement des Panthers la semaine prochaine, Spencer Knight sera de retour pour la première fois avec l’équipe depuis son départ à la fin février 2023 pour le programme d’aide de l’Association des joueurs. Alors que la Floride était dans une course désespérée pour participer aux séries à la fin de l’hiver dernier, Knight était chez ses parents à Darien au Connecticut en train de livrer lui-même un combat désespéré à un diagnostique de trouble obsessionnel compulsif qui l’empêchait de pouvoir jouer dans la LNH.
Le gardien de 22 ans s’est enfin confié sur ce qui l’a poussé à demander de l’aide auprès du programme de la NHLPA et comment il a pu s’en sortir afin de devenir un meilleur joueur et une meilleure personne.
« Je tourbillonnais dans une direction dans laquelle je ne voulais pas aller. » -Spencer Knight
The Hockey News
Le tout aurait commencé en 2019 alors qu’il était à Boston College. Pour des raisons qu’il n’arrivait pas à expliquer, il se lavait les mains de manière excessive, multipliant les allers et venues à la salle de bain au point où il a ressenti le besoin d’en parler à ses parents à la fin de la saison et de possiblement demander de l’aide. Ces incidents ne l’ont pas empêché de fonctionner relativement normalement , alors qu’il a continué d’avoir d’excellentes notes à l’école, en plus d’être l’un des meilleurs gardiens aux États-Unis au niveau collégial et de gagner l’or au Championnat Mondial Junior 2021.
C’est en décembre 2022 que les événements ont pris une tournure un peu plus dramatique. Lors du match du 6 décembre contre les Jets de Winnipeg, Knight, malgré un certain inconfort, a pris part au match en tant que gardien partant. Après avoir accordé 3 buts, il a été retiré de la rencontre et avant même d’avoir pu retourné chez lui ce soir là, il a commencé à ressentir une fièvre aiguë accompagnée d’intenses frissonnements. Cet incident s’est avéré n’être qu’un rhume passager, mais c’est à ce moment que le déclic s’est enchainé dans le cerveau du jeune athlète et que les pensées plus inquiétantes ont commencé à surgir dans l’esprit de Knight concernant de potentiels maladies qu’il pouvait contracter et de la possibilité de tomber gravement malade. À partir de ce moment et jusqu’à son départ de l’équipe à la fin février, il n’arrivait plus à dormir sainement jusqu’à ne plus pouvoir fonctionner du tout.
Ainsi, au lieu de prendre part à l’impressionnante fin de saison des Panthers de la Floride, Spencer Knight a dû se contenter de regarder ses coéquipiers faire leur parcours à la télé, se réjouissant de leur succès, tout en se sentant coupable de ne pas être avec eux.
« L’un des sentiments qui nous habite lorsque quelque chose de la sorte survient c’est celui d’avoir laisser tout le monde tomber. Je ne voulais pas être un fardeau. » -Spencer Knight
The Hockey News
Knight a passé beaucoup de temps à travailler avec un expert en trouble obsessionnel compulsif et à parler à d’autres personnes au prise avec ce genre de désordre et qui arrivent à vivre une vie normale. Il se sent beaucoup mieux équipé pour faire face à la vie et, alors qu’il ressent certaines incertitudes par rapport à sa capacité à retrouver son niveau de compétitivité, il est en paix avec tout ça et il entrevoit les choses de manière beaucoup plus saine et positive. Après tout, il n’a que 22 ans et maintenant qu’il a fait face à ses démons, il est mieux préparé que jamais pour les vaincre et retrouver sa place dans sa vie personnelle et sa carrière professionnelle.
« Je peux encore être le joueur que je veux être, et je crois toujours pouvoir être un des meilleurs gardiens dans cette ligue. Peut-être cette année, peut-être l’année prochaine, peut-être même dans 3, 4 ou 5 ans. Je ne sais pas. Je sais ce que je suis capable d’accomplir. C’était là avant et ça l’a toujours été. » -Spencer Knight
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Alors que l’on voit de plus en plus de joueurs aller de l’avant et prendre la parole sur leurs combats hors de la glace, que ce soit contre l’abus de substances ou la maladie mentale, il reste primordiale, autant dans le sport que dans la vie, de garder un regard ouvert et un dialogue empathique sur ces sujets délicats afin de toujours mettre l’humain au devant des résultats, des performances et de la pression sociale d’être constamment au sommet.
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