Wyatt Johnston ou comment la pandémie a souri aux Stars
Ce n’est pas sorcier, les Stars ont remporté trois rondes depuis les débuts éliminatoires de Wyatt Johnston. Et ce dernier a marqué dans chacune des rencontres éliminant l’adversaire. Lors du troisième match contre les Golden Knights, c’est Johnston qui a enfilé l’aiguille pour donner une première victoire aux Stars dans cette série. Le scénario inverse aurait permis aux Golden Knights de prendre une avance meurtrière de 3 à 0. Hier, l’attaquant a inscrit le premier but tant important lors de matchs #7.
Autant en saison régulière avec ses 32 buts, 65 points, qu’en séries éliminatoires, Johnston est une véritable révélation pour les Stars de Dallas. Et quand on regarde le repêchage de 2021, on se demande bien comment il a glissé jusqu’au 23e rang. Il semblerait que l’équipe de recrutement des Stars, saluée pour ses bons coups tardivement au repêchage, ait récidivé.
Avec l’aide d’une pandémie mondiale.
Une saison perdue
Au moment de sa sélection, Johnston n’avait presque pas disputé de matchs de la saison. Évoluant pour les Spitfires de Windsor dans la Ligue de l’Ontario, le circuit avait cessé ses activités en raison du virus de Covid-19. Certains joueurs s’étaient alors exilés en Europe. Ce fut notamment le cas de Mason McTavish, troisième choix au total en 2021. Or, dans le cas qui nous est présenté, le seul échantillon de hockey de Johnston durant cette année de pandémie aura été le fameux Championnat des moins de 18 ans, souvent perçu comme un piège pour les recruteurs.
Dans un rôle ou il a été appelé à jouer contre les meilleurs éléments de l’autre côté, Johnston avait relativement bien fait. Le Canada a remporté la médaille d’or et le centre a amassé quatre points en sept matchs. Une production respectable, mais il avait joué d’importantes minutes. À sa saison recrue avec les Spitfires l’année auparavant, Johnston avait amassé 30 points en 53 matchs au sein d’une équipe de bas de classement. Rien laissant présager une telle production au plus haut niveau, vous comprendrez.
Un «coup de coeur»
Joe McDonnell, directeur du recrutement amateur pour les Stars, est celui qui a mené à la sélection de Johnston au milieu du premier tour. Ce dernier suivait le développement et la progression du jeune attaquant depuis des années. Et même si le directeur général des Stars, Jim Nill, a quelque peu questionné la décision, les devoirs auront portés fruits. Détenant la quinzième sélection, l’état-major a reculé au repêchage pour se munir de choix supplémentaires, le 48e de la même année, ainsi qu’une sélection de cinquième tour.
Un mouvement d’effectifs permettant tout de même aux Stars de dénicher les joueurs qu’ils ciblaient au repêchage. Johnston a été le joueur choisi au 23e rang. Avec deux sélections consécutives en deuxième ronde, Dallas n’a même pas été dans l’obligation de trancher. Au 48e échelon, les recruteurs européens des Stars ont privilégiés un grand défenseur russe, Artem Grushnikov. Trois ans plus tard, celui-ci deviendrait la pièce maitresse de l’échange de Chris Tanev.
Au rang juste avant, le groupe de recruteurs de l’Ouest canadien ne pouvait pas laisser filer Logan Stankoven. Un peu comme Johnston, Stankoven a lui-aussi été victime de l’année pandémique. Le petit dynamo de 5’8, 171 lbs n’avait joué que dix matchs, prenant part lui aussi au moins de 18 ans. La Ligue nationale étant ce qu’elle est, la petite stature de Stankoven a effrayée les recruteurs, tandis que plusieurs avaient Stankoven au premier tour. Il a été le choix des Stars au 47e échelon.
Stankoven a fait la pluie et le beau temps dans la Ligue de l’Ouest, avant de se joindre au club école des Stars, où sa production n’a pas diminué d’un cran. Disputant la majeure partie de la dernière campagne dans la Ligue américaine, Stankoven a migré chez les Stars pour les séries éliminatoires. Si le jeu physique a semblé surprendre le jeune joueur, et avec raison vous me direz, il évolue présentement au sein du premier trio des Stars, avec Jason Robertson et Roope Hintz.
Sans une saison complète d’admissibilité, Dallas a réussi à transformer le chaos de la Covid-19 en ce qui s’annonce être une excellente cuvée pour l’équipe. Entre 2017 et 2021, Dallas a déniché sept joueurs de calibre Ligue nationale jusqu’à maintenant. Un nombre qui pourrait s’accentuer.
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