Pour quelle raison Kris Russell tarde-t-il à trouver une nouvelle équipe ?
Le temps continue de s\’écouler sur le marché des agents libres, et alors que les noms les plus illustres ont désormais tous sélectionné un nouveau point de chute, Kris Russell demeure toujours dans l\’incertitude quant à sa prochaine destination. Pourtant vu comme un solide défenseur de LNH, le canadien semble au premier abord en mesure de combler les lacunes d\’équipes en recherche de stabilité défensive. Comme le rappelle William McComb, auteur du côté de awinninghabit.com, la réputation de Russell s\’est principalement construite sous la tunique des Flames de Calgary, avec lesquels il a atteint des sommets en termes de tirs adverses bloqués. Sur les trois dernières saisons, notre homme devance ainsi Dan Girardi à ce chapitre, se hissant tout en haut de la ligue avec 694 tentatives stoppées. Une qualité évidemment enviée, surtout par les formations qui composent avec une défense friable, parfois en manque de joueurs de renommé. Un profil qui s\’accorde notamment avec les Bruins ou les Maple Leafs, récemment associés au nom de Russell dans les rumeurs.
Cependant, lorsque l\’on s\’intéresse de plus près au jeu de l\’albertain, on constate que sa production statistique globale n\’est guère attrayante, voir désastreuse dans certains secteurs. Ces lacunes affichées par l\’arrière en font ainsi une cible privilégiée pour les analystes des stats avancées, qui pointent avant tout son incroyable faiblesse dans la possession du disque. McComb note ainsi que l\’indice Corsi Relative (mesure de son taux de possession relatif au reste de son équipe) de Russell est négatif sur les 5 dernières saisons. À vrai dire, l\’arrière semble même tirer ses partenaires vers le bas, alors que ceux-ci voient leur temps de maniement de la rondelle augmenter de 2.1% à 7.6% dès qu\’ils sont jumelés à un nouvel équipier. Ainsi, le défenseur semble avoir des tares particulièrement handicapantes dans des registres clés tels que la transition et le jeu offensif. En manque de polyvalence, il a par ailleurs vu sa production en attaque largement se réduire en 2015/16, notamment concernant les assistances. Alors qu\’il avait atteint le plateau des 30 passes l\’année précédente, il s\’est limité à seulement 15 offrandes lors de cet exercice partagé entre Calgary et Dallas. Petit marqueur, le joueur de 29 ans n\’a jamais atteint le plateau des 10 buts par saison sur l\’ensemble de sa carrière. En clair, ses qualités d\’attaque sont aussi bien limitées par son manque d\’habileté en zone offensive que par sa gestion difficile du disque dans les phases de relances.
Parallèlement, et comme le met en avant Paul Wheeler, auteur sur le site SB Nation stanleycupofchowder.com, la principale force de Kris Russell pourrait bien être, en réalité, révélatrice de ses faiblesses. Certes, il bloque un très grand nombre de tirs adverses, mais cela semble surtout indiquer que ses opposants possèdent plus de possibilités de canarder son filet lorsqu\’il se retrouve sur la glace. De manière générale, il semble également payer son déficit physique, lui qui se pose uniquement à 5\’10\’\’. Avec ce manque de taille, le défenseur se retrouve avec un obstacle supplémentaire dans l\’optique de recouvrer un taux de possession correct, ayant plus tendance à délaisser la rondelle lorsqu\’un robuste adversaire tente, au forcing, de s\’en emparer. Bloqué dans ses relances, Russell perd ainsi en fluidité défensive, concédant des jeux permettant aux adversaires de mettre son équipe sous pression.
À la lecture d\’une presse très dure avec l\’arrière de 29 ans, on se demande finalement qui sera prêt à investir en masse sur lui. Si il semble qu\’il ait repoussé de lucratives propositions venues de Toronto ou Boston, le défenseur serait tout de même avisé de faire son choix rapidement. Car plus longtemps les équipes hésiteront, et plus longtemps les analystes sembleront prêts à mettre en avant ses inquiétants aléas statistiques.
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