Rocket de Laval | Est-ce qu’on doit uniquement blâmer Sylvain Lefebvre?

L’une des grosses nouvelles de la journée de mardi fut le congédiement de l’entraîneur-chef du Rocket de Laval, Sylvain Lefebvre, et ce, 2 jours après que ce dernier ait fait un bilan de fin de saison pour l’équipe-école du Canadien de Montréal.

Marc Bergevin et Geoff Molson ont annoncé des changements la semaine dernière, tant sur la glace que dans le personnel hockey et c’est Lefebvre qui a écopé en 1er, mais chaque fois qu’on relève un entraîneur de ses fonctions, on se demande toujours si c’était réellement de sa faute. On le sait, c’est plus facile de remercier un seul homme que 23, mais dans le cas du Canadien on se doit de pointer du doigt l’entraîneur du Rocket à un certain niveau.

Sylvain Lefebvre est arrivé en même temps que Marc Bergevin en 2012 et le but #1 d’un entraîneur de la AHL, c’est de développer la relève de l’équipe principale. On se doit donc de regarder l’équipe du Canadien de Montréal édition 2017-18 et se demander si Lefebvre a été en mesure de relever le défi, malgré les embûches au cours des 6 dernières années.

13 joueurs ont joué sous la gouverne de Lefebvre et du nombre, on ne compte que Brendan Gallagher et Charles Hudon qui ont un réel impact immédiat dans la LNH et quand on parle d’impact, on parle surtout de joueur de 2e ordre.

Tout n’est pas si noir cependant, car on a réellement pu voir une différence de mentalité dans le cas de Nikita Scherbak cette saison. Il est arrivé au camp d’entraînement et on ne voyait pas vraiment de progression dans son développement. On se demandait encore si l’organisation n’avait pas encore misé un choix de 1re ronde sur un joueur incapable de progresser au niveau professionnel, mais après un court séjour à Laval, Scherbak est revenu avec une meilleure attitude à un point tel que dans certains matchs, il était le joueur qu’on voyait le plus sur la glace avec le Canadien.

C’est la résulte du travail de Lefebvre, mais malheureusement pour lui, ces scénarios favorables ne se sont pas produits tellement souvent. On peut penser à Michael McCarron qui fait du surplace, à Jared Tinordi qui n’a jamais donné ce qu’on s’attendait de lui ou en encore à Louis Leblanc qui n’a jamais pu se faire valoir après l’arrivée de Bergevin et Lefebvre.

On peut bien dire que Lefebvre n’a pas développé beaucoup de prospects de l’organisation, mais le fait est que les prospects de qualité font généralement le saut directement dans la LNH alors que les autres qui se dirigent vers la AHL ont besoin de peaufiner leur jeu. On peut très certainement mettre une partie de la responsabilité sur les épaules du recrutement de l’organisation, car Lefebvre peut bien essayer de développer un jeune joueur, mais si ce dernier n’a pas ce qu’il faut pour graduer dans la LNH, on ne le verra pas.

On nous a annoncé des changements et on a visé Sylvain Lefebvre, mais si on juge que Lefebvre ne faisait pas le travail sur le point de vue du développement, on doit également faire du changement du côté du recrutement amateur, car l’un ne va pas sans l’autre. La preuve de tout ça, c’est que l’entraîneur québécois n’a pu faire mieux que le dernier rang de la AHL avec des vétérans comme Chris Terry et Matt Taormina qui ont récolté 71 et 52 points respectivement. On peut donner de bon vétéran à une jeune équipe pour les aider à progresser, mais ils doivent agir de complément aux jeunes espoirs alors que ce fut totalement le contraire cette saison chez le Rocket.

On doit donc s’attendre à d’autres changements dans l’organigramme en matière de recrutement et de développement des joueurs, car le Canadien de Montréal ne fait pas bonne figure présentement à ce chapitre. On parle beaucoup de Dominic Ducharme ou de Joël Bouchard comme possible remplaçant, mais si on ne donne pas des joueurs de qualité au nouvel entraîneur du Rocket, il ne pourra faire mieux, et ce, même si on engage le meilleur entraîneur disponible.